La collégiale de Thann

La collégiale de Thann présente un des plus beaux portails gothiques visibles dans la région du Rhin supérieur. Il est d'ailleurs unique en France. La flèche de la collégiale, haute de 78 m, est également un chef d'œuvre du gothique flamboyant au point que les Thannois disent que "Strasbourg a la plus haute, Fribourg la plus grosse, Thann la plus belle".

La collégiale doit son origine à un serviteur de saint-Thiébaut, évêque de Gubbio en Italie et mort en 1160. Celui-ci, dissimulant dans son bâton de marche une relique du saint, rentrait, en 1161, dans son pays natal, la Lorraine. Lors d'une halte, il planta son bâton dans la terre, mais ne réussit plus à l'en arracher. Au même moment, il aperçut trois lumières brillant de mille feux au sein de trois sapins. Ayant appris la nouvelle, le comte de Ferrette décida d'élever à l'endroit du miracle une chapelle qui devint un haut lieu de pèlerinage. En 1287, il fut fait état d'une église dédiée à Saint-Ubald Baldassini (saint-Thiébaut) et, en 1290, apparaît la première mention de la ville de Thann.

En 1307 débuta la construction de la collégiale actuelle. La construction de la façade occidentale débuta en 1342 alors que celle du chœur et de la tour fut entreprise en 1351. Le tremblement de terre de Bâle en 1356 provoqua de nombreux dégâts sur la jeune construction. Les sculptures de la façade occidentale furent réalisées entre 1360 et 1400, date à laquelle la construction du tympan de Marie du portail ouest fut achevée. En 1430 fut entrepris la construction du collatéral nord, munis d'une voute étoilée en gothique flamboyant. Le chœur fut consacré en 1432.

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La nef et le choeur

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Le choeur

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Le buffet d'orgue

Le collège de chanoines de Saint-Amarin s'installa dans l'église en 1442 lui conférant ainsi le nom de collégiale. La construction de la partie nord de la nef s'acheva en 1492 et celle de la partie centrale le fut en 1495. La tour nord, dont la construction des trois étages d'une hauteur de 40 m fut achevée en 1468, fut reprise entre 1506 et 1516 par l'architecte Rémy Faesch. Il y rajouta, sur la plateforme du troisième étage, un octogone soutenant la flèche de style gothique flamboyant d'une hauteur de 22 m. Il construisit également, en 1521, dans la nef, un jubé qui fut détruit en 1726. Entre 1629 et 1631 fut construite au sud de la nef la chapelle dédiée à la Sainte-Vierge.

Classée Monument historique en 1841, la collégiale fut restaurée entre 1878 et 1895 par l'architecte Charles Winkler. En 1885, Théophile Klem de Colmar installa la tribune et le buffet d'orgue qui reçut, en 1888, un orgue conçu par Martin Rinckenbuch. Entre 1887 et 1895, on rajouta des pinacles aux contreforts de la nef et le toit fut recouvert par des tuiles colorées. La collégiale fut endommagée durant la 1^re et la 2^e Guerre mondiale nécessitant à chaque fois des travaux de restauration.

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Les stalles de chanoines

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Le reliquaire de Saint-Thièbaut

La collégiale est de style gothique flamboyant. Elle est constituée d'une nef sans triforium longue de 23 m, large de 11 m et haute de 22 m. Dépourvue de transept, la nef donne directement sur le chœur. Celui-ci est long de 22 m et haut de 22 m. Les fenêtres éclairant le chœur constituent le plus vaste ensemble de vitraux du XV^e siècle visible en Alsace. Il s'agit de huit verrières de 15 m de hauteur réalisés entre 1423 et 1431. Ces vitraux content des scènes de la Genèse, les dix commandements, des prophéties, la vie et la passion du Christ, la vie de la Vierge et les miracles de Saint-Thiébaut et de Sainte-Catherine. Le chœur comprend également des stalles pour les chanoines installés en 1441 et ornées par 169 personnages (le plus important ensemble en Alsace).

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Le Christ en majesté surmontant le portail occidental

L'élément le plus important de la collégiale reste cependant le portail occidental, haut de 18 m et large de 8 m. Ce portail est constitué de deux portes séparées par une colonne supportant une statue de la Madone à l'enfant. Chaque porte est surmontée d'un tympan orné, pour celui de droite, de scènes relatant la nativité et les rois mages et, pour celui de gauche, de la crucifixion. Ces deux tympans sont surmontés de quatre archivoltes ornées de scènes de l'ancien et du Nouveau Testament entourant un grand tympan. Le grand tympan présente sur cinq lignes, vingt-cinq scènes relatant la vie de la Vierge. En tout, le portail présente cent cinquante scènes avec un total de cinq cents personnages.

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