L'ancienne abbaye de Saint-Yved

L'abbatiale Saint-Yved à Braine est le seul vestige d'une prestigieuse abbaye fondée en 1130. L'abbatiale fut jusqu'au XVII^e siècle la nécropole des comtes de Dreux étroitement lié aux rois de France.

L'abbaye fut fondée en 1130 par Agnès de Braine. L'abbatiale fut érigée à partir de 1180 à la demande de sa petite-fille Agnès de Baudement (1130-1204). Elle était l'épouse de Robert 1^er de Dreux, le frère du roi de France Louis VII. Elle fut dédiée à Saint-Yved qui fut évêque de Rouen vers 422. Les travaux de construction se terminèrent vers 1216. Les reliques de Saint-Yved, qui était conservé depuis le IXe siècle dans la collégiale du château de Braine, furent alors translatées dans l'abbatiale. Ces reliques, complétées par celle de Saint-Victrice, restèrent dans l'abbatiale jusqu'à la Révolution française. Les reliques furent translatées en la cathédrale de Rouen au cours du XIX^e siècle.

En 1501, une monumentale flèche d'ardoise baguée de couronnes de plomb fut élevée sur la tour-lanterne surmontant de 33 m la croisée du transept. Cette flèche fut ruinée en 1628 par la foudre. La chute de l'abbaye débuta en 1650 où elle fut pillée par les Espagnols sous le commandement de l'archiduc Léopold Guillaume de Habsbourg lors de la Fronde. Les tombes des comtes de Dreux furent en partie détruites et le feu fut mis à l'abbatiale.

Après la Révolution française, en 1792, l'abbatiale, devenue église paroissiale, fut fermée. Le conseil général de la commune autorisa alors la vente des cuivres ornant les mausolées des comtes de Dreux rescapée du pillage de 1650. En 1794, un escadron de cavalerie fut installé dans l'église. À cette occasion, le dallage et les restes de pierres tombales furent enlevés. L'église fut rendue au culte en 1802. Les bâtiments de l'abbaye furent en grande partie démolis pour en récupérer les matériaux entre 1803 et 1816. En 1816, les vitraux de l'abbatiale furent cédés à la cathédrale de Soissons.

La restauration de l'édifice débuta en 1828 grâce au financement du roi Charles X. En 1830, la révolution de Juillet stoppa les travaux. En 1832, l'architecte en chef, Monsieur Beaucamp, pour s'acquitter des dettes de l'administration de Charles X, fit alors démolir et vendre une partie de la nef et le portail. Les vestiges de l'abbatiale furent classés Monument historique en 1840. L'architecte Maurice Ouradou, gendre de Viollet-le-Duc, rehaussa la tour-lanterne d'un toit à quatre pignons et la surmonta d'une flèche en 1877. Les combats lors de la libération de la ville en 1944 provoquèrent un incendie qui détruisit le toit et la flèche de la tour-lanterne.

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