La cathédrale de Soissons

La cathédrale de Soissons, dont la construction débuta en 1176, eut à subir au cours du temps les vicissitudes des nombreuses guerres qui ravagèrent la partie nord de la France. Chacune d'entre elles y fit d'importants dégâts aux points que les nombreuses reconstructions nécessaires ne permirent pas son achèvement tel que l'avaient prévu les évêques à l'origine de sa construction.

Aucune information n'est connue de la 1^re cathédrale de Soissons, cependant, il est établi que Pépin le Bref fut sacré à Soissons le 27 juillet 751. Le roi Carloman le fut le 9 octobre 768. La 2^e cathédrale fut consacrée en 815 par l'évêque Rothade qui œuvra entre 814 et 831. Cette 2^e cathédrale fut pillée en même temps que la ville de Soissons par les Vikings en 882. Les troupes d'Hugues le Grand incendièrent le cloitre attenant à la cathédrale en 948, ce qui endommagea la cathédrale.

Les évêques Josselin de Vierzy (1126-1152) et Anscoul de Pierrefonds (1152-1158) conçurent le projet d'une nouvelle cathédrale. Ce n'est cependant qu'en 1176 que l'évêque Nivelin de Quierzy (1176-1207) débuta la construction de la cathédrale actuelle. La fondation, en 1190, par Raoul de Braine de la chapellenie Saint-Jacques dans la chapelle supérieure du bras sud du transept, témoigne de l'achèvement des travaux de cette partie de l'édifice à cette époque. La construction du chœur eut lieu entre 1197 et 1212. À cette date, le chœur, la croisée, les arcades et le triforium du transept et la dernière travée de la nef étaient achevés. La construction se poursuivit alors par la nef et la partie inférieure de la façade occidentale qui furent achevées en 1240. La galerie haute de la façade fut achevée en 1250. Entre 1275 et 1300 fut reconstruit le bras nord du transept.

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La nef

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Le choeur

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Le déambulatoire du choeur

Après le siège de la ville de Soissons par les Bourguignons en 1414, les pierres prévues pour le chantier de la cathédrale furent utilisées pour réparer les dégâts subis par les maisons de la ville. Ce n'est que le 25 avril 1479 que l'évêque Jean Millet dédicaça la cathédrale à Saint-Gervais et à Saint-Protais. La cathédrale fut vandalisée par les Huguenots en 1567 et 1568. Ils brulèrent le mobilier, pillèrent le trésor et endommagèrent la statuaire du portail. Suite à ces événements, l'évêque Charles de Roucy céda, durant trois années, les revenus de l'évêché pour payer les réparations. En 1569 de nouvelles stalles furent commandées. Les grandes orgues et un nouveau jubé furent installés en 1628. Une tempête abattit, en 1710, le petit clocher surmontant la croisée du transept. Trois nouvelles chapelles dédiées au Sacré-Cœur, à Saint-Paul et à Saint-Augustin furent érigées au cours du XVIII^e siècle. Le décor et le mobilier du chœur furent renouvelés entre 1767 et 1775.

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Le fémur de Saint-Crispin

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Monument commémoratif des morts de l'empire britannique au cours de la 1^re Guerre mondiale

La Révolution française provoqua en 1793 la fermeture de la cathédrale. Le chœur, le déambulatoire et ses chapelles et le bras nord du transept furent rendus au culte en 1795. Cette partie fut, en 1797, attribuée aux théophilanthropes. Ceux-ci détruisirent, en 1798, les vestiges des décors notamment au niveau des portails. La cathédrale fut rouverte en 1799 et le 1^er évêque concordataire, Leblanc de Beaulieu, nommé en 1802, entama la 1^re restauration. Lors du siège de Soissons par les troupes prussiennes et russes en 1814, la cathédrale fut endommagée par des projectiles. Mais les plus gros dégâts furent provoqués en 1815 par l'explosion de la poudrière du bastion Saint-Rémy de la citadelle. Cette explosion, en plus des nombreux morts, détruisit les vitraux de la nef et la toiture. La restauration fut confiée à l'architecte Louis Duroché qui effectua également la restauration complète du portail en 1819 en confiant le décor au sculpteur Romagnesi.

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L'adoration des bergers de Rubens

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Monument funéraire de Gabrielle Marie de la Rochefoucauld, abbesse de Notre-Dame entre 1683 et 1693

La cathédrale fut classée Monument historique en 1840. La réfection des vitraux fut entreprise en 1855 par Édouard Didron et le jubé fut détruit en 1866. De nouveaux dégâts, notamment sur le flanc sud, furent infligés à la cathédrale par les bombardements des Prussiens en 1870. La remise en état dura jusqu'en 1884. La 1^re Guerre mondiale provoqua de nouveaux dégâts. La partie supérieure de la tour de la façade occidentale et les trois premières travées de la nef furent détruites par les bombardements. La reconstruction ne prit fin qu'en 1937. Les derniers dégâts à la cathédrale lui furent infligés par la tempête Egon qui, durant la nuit du 12 au 13 janvier 2017, éventra la rosace de la façade occidentale.

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La Vierge noire

La cathédrale possède une nef de sept travées, précédée d'un narthex d'une travée. La nef a une élévation de trois niveaux. Le chœur de style gothique lancéolé de trois étages est entouré d'un déambulatoire de 5 à 6,50 m de largeur desservant cinq chapelles rayonnantes. La cathédrale a une longueur de 116 m. La nef est large de 26 m et la hauteur sous voute du chœur est de 31 m. La façade occidentale large de 38 m est surmontée d'une tour haute de 69 m.

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