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L'ancienne abbaye de
Saint-Jean-des-Vignes

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La façade et les deux tours en ruine de l'abbatiale Saint-Jean-des-Vignes sont majestueux. Ces ruines témoignent de la splendeur passée de cette ancienne abbaye de Soissons que la Révolution française transforma en arsenal militaire.

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L'abbaye fut fondée en 1076 par Hugues le Blanc, seigneur de Château-Thierry, comte de Paris, marquis de Neustrie et fils du roi Robert 1er, le père d'Hugues Capet. Elle fut confiée à des chanoines réguliers. Hugues le Blanc donna, en 1084, à l'abbaye 30 arpents de vignes. Suite à ce don, l'abbaye prit le nom de Saint-Jean-des-Vignes. Elle bénéficia ensuite de plusieurs héritages en vignes situées principalement dans la paroisse de Charly. L'abbatiale fut reconstruite entre 1215 et 1230. Il en résulta une église à trois vaisseaux, voutés d'ogive, longue de 83 m. La nef de sept travées donnait sur un transept et un chœur à chevet plat.

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maison des abbés commenditaires

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Le grand cloitre

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Le refectoire et le cellier

L'abbaye fut entourée d'une enceinte avec un fossé d'une longueur d'environ un kilomètre en 1375. L'enceinte possédait une porte fortifiée et était flanquée de trois tours de défense. Cette abbaye fortifiée, située en dehors des murs de la ville, servit en 1414 de quartier général à Charles VI et aux Armagnacs lors du siège de la ville de Soissons. Ce n'est finalement qu'en 1478 que l'abbatiale fut consacrée par Jean Millet, évêque de Soissons. La grande tour de l'abbatiale, haute de 80 m, fut construite entre 1488 et 1495. La petite tour, 75 m de hauteur tout de même, fut érigée entre 1516 et 1520.

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Le cellier

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Le cellier

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Le cellier

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Le cellier

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Le cellier

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Le cellier

L'abbaye connut son apogée vers 1520 où la communauté comptait 150 moines. Elle possédait alors une trentaine de fermes et une quarantaine de paroisses. Lorsqu'il prépara le traité de Crépy-en-Laonnois, Charles Quint y séjourna entre le 13 et le 16 septembre 1544. Le petit cloître et le logis abbatial furent construits en 1550 avant que l'abbaye ne bascula sous le régime de la commende en 1566. L'année suivante, les huguenots, commandés par le prince de Condé, s'emparèrent de Soissons. L'abbaye subit alors le pillage et le saccage et l'abbatiale fut transformée en écurie. L'office ne reprit dans le chœur de l'abbatiale qu'en 1585 après des travaux de reconstruction financés par le cardinal de Bourbon. Le cardinal dut cependant être contraint à financer les travaux par un arrêt de la cour. Au cours du XVIIe siècle fut construit un logis pour les hôtes et une infirmerie.

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Le refectoire

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Le refectoire

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Le grand cloitre

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Le grand cloitre

En 1789, à la Révolution française, les 72 moines occupant les lieux furent chassés et l'abbaye fut occupée par les militaires. Le mobilier fut vendu comme bien national. Les bâtiments restèrent alors durant plusieurs années sans entretien. En 1809, la rénovation ayant été chiffrée à 26 786 livres, l'évêque estimant cela hors de prix ordonna la destruction de l'abbatiale hormis la façade et les deux tours pour des raisons architecturales. Le 10 juin 1809, le maçon Valet et le charpentier Delacroix achetèrent l'abbatiale pour la somme de 3000 francs. Comme les pierres se vendirent mal, la déconstruction fut stoppée au bout de 20 ans. En 1830, le côté est du grand cloître fit cependant encore les frais des démolisseurs.

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Le grand cloitre

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La salle du chapitre

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Le petit cloitre

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Un puits

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L'arsenal

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L'arsenal

Les bâtiments de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes abritant un arsenal, ils furent bombardés par les Prussiens en 1870. Ces bombardements détruisirent les magasins, les voutes du petit cloître et la rosace et le tympan de la façade de l'abbatiale. Le dépôt de fourrage, situé sous le grand portail de l'abbatiale, fut incendié par un obus, incendie qui provoqua la calcination d'une partie des pierres de la façade. Les dégâts infligés par la guerre furent réparés entre 1871 et 1873 avant le classement des vestiges aux Monuments historiques en 1875. Les bombardements durant la 1re Guerre mondiale détruisirent le pan est de la tour nord tandis que la tour sud perdit la pointe de sa flèche. Lors des combats pour la libération de Soissons en 1944, les soldats américains croyant que des tireurs allemands s'étaient embusqués dans les tours les criblèrent de balles provoquant de nombreuses brèches.

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La tour nord

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La tour nord

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La tour nord

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Le cloitre

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Le portail de l'abbatiale

Les bâtiments de l'ancienne abbaye s’articulaient autour du grand cloître, un carré de 30 m de côté. Du côté nord se trouvait l'abbatiale. Du côté est se trouvaient la sacristie, l'armarium (la bibliothèque), la salle capitulaire et la salle des chanoines. Au 1er étage de ces bâtiments se trouvait le dortoir des moines avec les latrines. Ceux-ci étaient constitués de 24 sièges en vis-à-vis sur deux rangées. Sur le côté sud du cloître se trouvait la salle de l'abbé et la cuisine. Le côté ouest était occupé par le réfectoire construit sur un cellier en sous-sol. Les fouilles archéologiques effectuées mirent en évidence qu'en plus de l'abbatiale, le grand cloître et la salle capitulaire servirent de zone d'inhumation pour les moines. L'inhumation se faisait dans des caveaux maçonnés sous le dallage du grand cloître.

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Ces photographies ont été réalisées en juillet 2020.

 

Y ACCÉDER:

Les vestiges de l'ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes se trouvent rue Saint-Jean à Soissons. Son accès est gratuit.

 



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Cette page a été mise en ligne le 3 novembre 2020

Cette page a été mise à jour le 3 novembre 2020