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Le château de Nesles est une réplique du château royal de Dourdan, la dernière forteresse bâtie par Philippe Auguste en 1220. Le château de Nesles est un parfait exemple du style de château du XIIIe siècle qui nous soit parvenu sans grand changement.
Le donjon
L'entrée du château
Agnès de Baudement, comtesse de Braine, épousa, en 1152, Robert de France, comte de Dreux, le fils cadet du roi de France, Louis VI. Leur fils, Robert II, fit construire, en 1206, le château de Fère-en-Tardenois à peu de distance de Nesles. Son fils, Robert III, comte de Dreux et de Braine, reçu de la part du comte Thibaud de Champagne l'autorisa d'ériger une maison forte à Nesles en 1226. Cette maison forte fut construite selon le modèle du château de Dourdan (architecture philippienne). Lors de son mariage en 1280, Isabeau de Dreux apporta en dot à Gaucher de Châtillon, connétable de France, le domaine de Nesles. Ce domaine fut cédé en 1370 à Jehan II de La Personne, vicomte d'Acy, sénéchal de Saintonge et chambellan du roi Charles VI. Jehan II était un compagnon de du Guesclin et fut le 1er gouverneur de la Bastille.
L'entrée du château (côté externe)
L'entrée du château (côté interne)
Au cours de la guerre de Cent Ans, entre 1421 et 1424, le château de Nesles fut assiégé par les troupes anglo-bourguignonnes. La Bibliothèque nationale de France (BNF) conserve l'acte de reddition au comte de Salisbury. La famille La Personne dut payer une forte rançon pour récupérer le château. En 1436, Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne, épousa Blanche d'Aurebruche de La Personne, l'héritière des vicomtes d'Acy, âgée de 9 ans et de 30 ans sa cadette. Il devint ainsi seigneur de Nesles. Guillaume de Flavy, dévoué aux Anglais, est accusé sans réelle preuve d'avoir trahi Jeanne d'Arc en 1430 et d'avoir ainsi permis sa capture. Par vengeance personnelle, Guillaume de Flavy emprisonna, en 1438, Pierre de Rieux, maréchal de France, au château de Nesles où il mourut après neuf mois de captivité et de torture. Guillaume de Flavy est soupçonné d'avoir réservé ce sort à d'autres personnes, dont ces beaux parents. Il fut assassiné au 1er étage du donjon de Nesles en 1449 par sa femme et son amant Pierre de Louvain, vicomte de Berzy. Après avoir été brièvement emprisonnée avant d'être graciée par le roi Charles VII, Blanche épousa Pierre de Louvain. Ce dernier fut assassiné par Raoul, le frère de Guillaume, en 1464. Blanche épousa alors, en 3e noces, Pierre Puy, maitre des requêtes au parlement et seigneur de Cherry. Ayant voulu s'approprier le château de Nesles, Pierre Puy fut séquestré dans son donjon par les fils de Pierre de Louvain avant d'être dénoncé comme traitre au roi Louis XI.
Le logis
L'étable
Le château de Nesles fut racheté en 1529 par le connétable Anne de Montmorency, propriétaire du château de Fère-en-Tardenois. Durant les guerres de religion, la veuve du connétable fit placer, en 1568, une garnison au château. Cela n'empêcha pas le château d'être pris et repris par les huguenots et les ligueurs. Le château perdit au cours de ce conflit ses couronnements et ses toitures. Le château fut racheté en 1656 par le maréchal de Clérembault. Ses héritiers, la famille Bouthilier de Chavigny, le gardèrent jusqu'en 1806. Au cours du XVIIe siècle, le château fut partiellement démantelé et transformé en exploitation agricole. Il fut occupé durant la 1re Guerre mondiale par les Allemands et libéré, le 31 juillet 1918, par les hommes de la 42e division d'infanterie américaine du colonel Douglas Mac Arthur après trois jours de combat. Il fut classé Monument historique en 1922. Le château perdit sa vocation agricole en 1970 lors de sa restauration.
Le château est constitué d'une enceinte carrée de 69 m de côté flanqués de huit tours (une à chaque angle, une au milieu des courtines et deux à l'entrée). Chaque tour a 10,25 m de diamètre avec des murs épais de 3 m. Les murs des tours étaient percés de meurtrières qui furent élargies en canonnières au XVe siècle. Les salles du RDC des tours sont voutées d'ogives et trois tours possèdent des escaliers rampant dans l'épaisseur des murs. Les courtines ont une épaisseur de 2,65 m et avaient une hauteur initiale de 8 m. Elles étaient crénelées et supportaient un chemin de ronde. Les bâtiments situés à l'origine dans l'enceinte ont tous disparu. À la fin du XVe siècle, le logis seigneurial fut reconstruit dans le style renaissance. Il n'en reste actuellement que le RDC. L'enceinte est entourée de douves en eau large de 30 m. L'entrée de l'enceinte, flanquée de deux tours, se faisait par un pont en bois et un pont-levis. Une basse-cour précédait les douves. Cette basse-cour était entourée d'un mur flanqué de plusieurs tours de défense. La dernière tour d'angle de la basse-cour fut démolie en 1934.
Dans le logis
Le donjon est disposé à l'angle nord-est à l'extérieur de l'enceinte. Son accès se fait par une passerelle. Le donjon est haut de 30 m (23,50 m actuellement) et son diamètre est de 17,50 m. Ses murs sont épais de 5 m. La salle du RDC, voutée d'ogives, est haute de 9,80 m et comprend un puits. Une canonnière y fut percée au XVe siècle. La salle du 1er étage possède une cheminée et un four à pain. Celle du 2e étage se trouve sous la charpente et possédait des latrines en encorbellement. Les étages sont reliés entre eux par un escalier rampant dans l'épaisseur des murs.
Le donjon
La salle du RDC du donjon
Canonnière dans le donjon
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2020.
Y ACCÉDER:
De Fère-en-Tardenois, prendre la D2 en direction de Saint-Rufin-et-Saint-Valère. Le hameau de Nesles et le château se trouvent sur la gauche après le cimetière américain. La visite du château se fait après acquittement d'un petit droit d'entrée destinée à sa sauvegarde.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 3 novembre 2020
Cette page a été mise à jour le 3 novembre 2020