Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

La cave aux Fées

Une légende rapporte que le site était une demeure des fées qui s'amusaient à effrayer les passants. Selon une autre légende lorsque la nuit était sombre, une vache blanche sortait de la cave sur le coup de minuit pour aller trépigner autour des champs voisins. Armand Cassan rapporta en 1833 une histoire qu'il tenait de la comtesse de Lastours qui la tenait elle-même de son père. Vers le milieu du siècle dernier, un étranger visitant Breuil dit aux habitants : "Quel est l'heureux mortel qui possède La Cave aux Fées, près de l'autel des Druides ? Elle renferme les dépouilles et les trésors des Gaulois". Les habitants accoururent aussitôt en masse au château pour demander au seigneur la permission de fouiller la Cave aux Fées. Ils avaient à peine commencé qu'ils trouvèrent un escalier, un souterrain bien vouté, de longs rangs de squelettes et des armes. Mais tout à coup, une terreur panique les saisit. Ils s'enfuirent et comblèrent l'entrée du souterrain. Personne depuis n'a visité la Cave aux Fées.

La cave aux Fées
Vue d'ensemble de l'allée couverte

Selon Beaumont (1899), la Cave aux Fées aurait été explorée en 1824. En 1864, M. Beaune du Musée des Antiquités Nationales effectua quelques sondages et rencontra des silex taillés et des ossements humains. En 1870, des officiers prussiens firent également quelques recherches à cet endroit et en 1876 des officiers français firent de même. Mais à l'époque, le marquis de Guiry, propriétaire du terrain, s'opposa à des fouilles du site. Ce n'est qu'après sa mort que sa veuve autorisa Adrien de Mortillet à procéder à des fouilles méthodiques. Celles-ci eurent lieu en 1889 et durèrent une quinzaine de jours. Le monument fut acquis en 1899 par Émile Collin et Gustave Fouju en vue de le mettre sous la protection de la Société d'Excursions Scientifiques. En 1901, le site faillit être revendu aux enchères. Le site fut alors négligé. Son état se dégrada surtout au cours de la 2e Guerre mondiale où il devint une décharge pour toute sorte d'engins de guerre. Le site fut classé Monument historique en 1957, ce qui ouvrit la voie à une réfection. Madame Éliane Basse de Ménorval, la toute première archéologue des Yvelines, fit procéder, du 29 juillet au 1er août de cette année, au déminage de l'allée couverte. L'allée fut restaurée en 1970.

Le fond de l'allée
Le fond de l'allée couverte

Vue d'ensemble
L'allée couverte avec peut-être la dalle percée de l'entrée

Nous nous trouvons ici en présence d'une allée couverte ayant une forme légèrement trapézoïdale. La chambre a une longueur de 14 m et une largeur de 2,25 m au niveau du chevet et de 2 m du côté de l'entrée. La hauteur de la chambre est de 2 m à l'entrée et de 2,25 m au chevet. La dalle de chevet a une largeur de 2,80 m. Le côté ouest est constitué de neuf orthostates et le côté est en comprend sept. Un huitième a dû exister à l'origine près du chevet. Les interstices entre les orthostates sont fermés par des murs en pierre sèche. L'entrée de la chambre est orientée vers le sud. Cette entrée était peut-être constituée d'une dalle percée, mais Adrien de Mortillet n'en a trouvé aucune trace. Recouvert de dalles, l'allée couverte en avait déjà perdu une ou deux dans sa partie arrière dès l'époque de La Tène comme en témoigne la découverte à cet endroit au-dessus de la couche archéologique préhistorique d'un foyer "gaulois" (des monnaies gauloises et romaines y furent retrouvées) lors des fouilles. Adrien de Mortillet signala la présence d'une dalle en place au-dessus des orthostates 3 et 16 (disparu actuellement) et une dalle renversée de 2,40 m sur 2 m contre l'orthostate 17 (elle s'y trouve toujours).

Vue depuis le fond
L'allée vue depuis le fond

Vue d'en haut
L'allée vue depuis le fond

Lors des fouilles de 1889, la couche archéologique fut retrouvée intacte sur une longueur d'environ 10 m. Les parties vidées lors des fouilles précédentes étaient limitées à une longueur de 2 m au niveau du chevet et à l'entrée. Sur le sol dallé de la chambre se trouvait une première couche d'ossements épaisse de 20 à 30 cm. Ces ossements étaient recouverts de deux couches de plaquettes calcaires séparées par une couche de terre stérile. Une seconde couche d'ossements, également épaisse de 20 à 30 cm, recouvrait la couche supérieure de plaquettes et était aussi recouverte d'une autre couche de plaquettes calcaire. Au vu des ossements recueillis, dont 44 crânes, 128 tibias adultes, 12 tibias non adultes, 67 fémurs, etc., il fut estimé que le monument avait connu au moins 150 inhumations, mais que le "total réel dépassait probablement de beaucoup ce chiffre".

Le mobilier recueilli lors de la fouille est de type classique pour une allée couverte du néolithique. Il s'agit de grande et de petites lames en silex, de perles en os et en nacre, de patelles, de canines de petits carnivores percés, de tessons de poteries, de grandes ébauches de hache en silex, de pendeloques en pierre, de coquilles percées et de deux épingles en os. On ignore ce qu'il est advenu de ce mobilier.

Dalles de couverture
Les vestiges des dalles de couverture

La porte
Gros plan sur peut-être la dalle percée de l'entrée

Sur l'avant-dernier pilier à gauche sont gravés une croix, un écusson et une palette. Ces gravures ont été réalisées par piquetage. Elles sont toutefois très usées et sont de ce fait très difficile à voir. Ces courbes et protubérances pourraient cependant être d'origine naturelle. Ce pilier, ainsi que celui du fond présente également une cupule réalisée par la main de l'homme.

Passer la souris sur les images suivantes pour visualiser les gravures

cave%20aux%20fees-11
La palette et l'écusson

cave%20aux%20fees-12
L'écusson

cave%20aux%20fees-13
La croix

cave%20aux%20fees-14
La cupule

plan
Plan sans échelle

Ces photographies ont été réalisées en mai 2005.

D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".

Pour de plus amples informations sur l'art rupestre consultez la page consacrée à "L'art rupestre".

 

Y ACCÉDER:

Le dolmen se trouve en sortie du village de Breuil en Vexin (direction de Sailly en venant de Oinville). Prendre à droite le chemin de la "Cave aux Fées", puis suivre le chemin partant sur la gauche.

Coordonnées GPS

49 N 02' 09"

01 E 48' 53"

Altitude 119 m

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 15 décembre 2005

Cette page a été mise à jour le 13 mars 2021