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Les mégalithes du Val d'Oise

 

L'allée couverte de la "Butte Vachon"

Également nommé allée couverte "des Déserts", ce monument servit de carrières de pierres jusqu'à sa fouille en 1867 par Louis Leguay. Après la fouille, elle fut reconstruite et fermée par une grille en fer. Cette allée couverte, semi-enterrée dans le coteau, est constituée de murs en pierre sèche recouverts de six dalles mégalithiques. La chambre ainsi constituée et dont le sol est dallé a une longueur de 13 m, une largeur de 1,90 m et une hauteur de 1,90 m. Le chevet est constitué d'une dalle large de 2,10 m. La chambre est orientée vers le sud-est.

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Le mobilier retrouvé lors de la fouille se constitue de poteries, d'armatures de flèches, de haches polies dont certaines étaient emmanchées dans des gaines en bois de cerf, d'une hache en jadéite verte et d'un poignard du Grand-Pressigny. Une carapace de tortue et de nombreux os de blaireau, de castors, de sangliers, de chevreuils et de cerfs furent également recueillis. Deux fragments perforés et taillés de défense de sanglier, un pendentif en schiste et des perles en nacre furent classés comme des objets de parures. Des ossements humains, très nombreux, mais non comptabilisés lors de la fouille, Louis Leguay présenta onze crânes intacts au musée Broca.

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plan butte vachon

 

L'allée couverte de "Copierres"

Implanté à flanc de coteau, cette allée couverte fut repérée en 1886 et fouillée en 1891 par le préhistorien Émile Collin. Classée Monument historique en 1895, elle fut donnée à l'École d'Anthropologie de Paris à qui l'État la racheta. L'allée couverte est orientée ouest-nord-ouest / est-sud-est et a son entrée tournée vers la vallée de l'Epte au nord-est. La chambre a une longueur de 15,30 m et une largeur de 1,40 m à l'entrée et de 2,21 m au niveau du chevet. La hauteur passe de 1,15 m à l'entrée à 2 m au niveau du chevet. Le chevet est constitué d'une dalle large de 2,40 m et haute de 2,15 m. La chambre est, dans sa partie finale (longue de 7,50 m), délimitée du côté nord par sept orthostates et du côté sud par six orthostates d'une hauteur moyenne de 2 m. Dans la partie avant de la chambre, les orthostates sont moins haut et moins bien alignés. L'entrée de la chambre est matérialisée par un muret en plaquettes calcaires, haut de 0,60 m. Des dalles de couverture, que l'on suppose avoir été enlevée dès l'époque romaine, ne subsistent qu'une seule dalle, épaisse de 0,40 m, au-dessus de l'entrée. Deux autres dalles sont tombées dans la chambre. Le sol de la chambre était dallé.

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La couche archéologique fut retrouvée, lors des fouilles, scellées par un remblai d'époque romaine. Émile Collin parle d'un grand nombre d'ossements brisés "empâtés dans un terrain formant une sorte de brèche calcaire très compacte et très dure" (lit de chaux ?). Le regroupement des os longs contre les parois constatées lors de la fouille témoigne d'une utilisation de l'allée couverte sur plusieurs siècles. Parmi ces ossements, quatorze crânes, dont plusieurs portaient des traces de trépanations avec des indices de cicatrisation, furent retrouvés. Le mobilier se composait de lames et de pointes de flèches en silex, de pendeloques et de perles en pierre et en cuivre, de bracelets en schiste, de poinçons en os, de canines percées de loups, de renards ou de chien et de nombreux tessons de poteries. Ce mobilier, qui fut daté du néolithique récent et final (3500 – 2100 av. J.-C.), a disparu.

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L'allée couverte de la côte du Libéra

Cette allée couverte fut découverte par des carriers en 1884. Classée Monument historique en 1963, elle fut restaurée en 1970. Orientée est-sud-est / ouest-nord-ouest avec l'entrée du côté ouest, elle se composait d'une chambre précédée d'une antichambre. Celle-ci fut cependant détruite en 1901 lors de l'élargissement de la route. La chambre a une longueur de 12 m et une largeur de 2 m. Sa hauteur est de 1,80 m et son sol était dallé. Elle est délimitée par une combinaison d'orthostates et de murs en pierre sèche. Il ne subsiste aujourd'hui qu'une seule dalle de couverture. La chambre était séparée de l'antichambre par une dalle percée d'une ouverture en forme de hublot.

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Lors des fouilles de 1884, l'abbé Grimot, curé de L'Isle-Adam, comptabilisa 180 crânes humains. Le mobilier retrouvé était constitué d'outils en silex et en os et de nombreux tessons de poterie.

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L'allée couverte de "Dampont"

Cette allée couverte fut découverte en 1885 dans le bois de la "Remise des Galeries" ou du "Vieux Cimetière" près du hameau de Dampont à Us. Elle fut déplacée en 1886 dans le jardin du musée Tavel-Delacour à Pontoise pour éviter sa destruction.

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La chambre a une longueur de 9 m, une largeur de 1,70 m et une hauteur de 2 m. Constituée d'orthostates en grès, la chambre avait un sol non dallé et était dépourvue, lors de sa découverte, de dalles de couverture. L'antichambre, ouverte au nord, est constituée d'orthostates en calcaire. L'antichambre et la chambre étaient séparées par une dalle percée d'un trou d'homme de forme carrée dont le bouchon fut retrouvé lors des fouilles. Un des orthostates à l'entrée porte une sculpture en bas-relief interprété comme étant un sein symbolisant la Déesse des morts.

Les rapports établis lors des fouilles font état de "centaines de défunts" ayant été inhumés dans l'allée couverte. Les ossements retrouvés furent réinhumés au cimetière d'Us après les fouilles à l'exception de quelques os longs et d'une série de crânes, dont deux trépanés, qui furent remis au musée Tavel-Delacour. Le mobilier, daté de 2900 à 2100 av. J.-C., se composait de haches polies entières ou brisés, de lames, de racloirs, de pointes de flèches en silex, de poinçons en os, d'outils en bois de cerf, de perles et de coquilles percées et de tessons de poteries.

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Le coffre mégalithique du château de Bellevue

Il s'agit d'un rare exemple de sépulture collective en coffre et de la plus petite sépulture collective connue à ce jour dans le Val-d'Oise. Le coffre fut découvert et fouillé en 1901 par Gustave Fouju. Le coffre dont les parois sont constituées de quatre dalles en calcaire possède un sol dallé, mais était, lors de sa découverte, dépourvu de dalle de couverture. Il a une longueur de 2 m pour une largeur de 1 m. Il est profond de 0,60 à 0,80 m. Lors de sa découverte, le coffre était entouré d'un cairn de pierre de 4,50 m sur 3 m. Dans le coffre furent recueillis les restes osseux de trois femmes, de deux hommes et de trois enfants (8, 12 et 15 ans). Ils étaient accompagnés par une hache polie en silex, une hache en serpentine et de tessons de poteries. Ce mobilier a été depuis perdu.

coffre bellevue


Le menhir du "Gaillonet"

Ce menhir fut reconnu en 2015 lors de travaux de déboisement et classé Monument historique en 2017. Nommé le "Gros-Murger", c'est un bloc calcaire haut de 2 m (plus 1 m enfoui dans le sol) et large de 0,9 m. À ces abords fut découverte de la céramique du néolithique moyen (4750 à 3500 av. J.-C.).

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Le menhir de la "Haute Borne"

Ce menhir, situé sur le tracé de la route, occupe, depuis 1859, le terreplein de la route de Pontoise au sud du village d'Ennery. Au XIXe siècle, sa hauteur était de 1,50 m et sa largeur était de 1,20 m à la base et de 0,30 m à son sommet. Aujourd'hui, sa hauteur n'est plus que de 1 m.

haute boren


Le menhir de la "Pierre Turquaise"

Ce menhir situé près de l'allée couverte de la "Pierre Turquaise" fut signalé en 1954. Il s'agit d'un bloc rectangulaire, orienté nord-nord-ouest / sud-sud-est, long de 1,90 m, haut de 1,30 m (hors sol) et épais de 0,50 m. Il est fiché dans le sol sur une profondeur de 1,10 m.

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Le menhir de la "Pierre de la Vigne-des-Grès"

Connu depuis la fin du XIXe siècle, il s'agit d'un bloc orienté ouest-nord-ouest / est-sud-est, haut de 2,50 m, large de 2,10 m et épais de 0,80 m. De forme légèrement ogivale, il présente sur sa face nord-nord-est à environ 1,50 m au-dessus du sol deux trous artificiels de 3 et 4 cm de diamètre, profond de 6 cm et distant de 15 cm l'un de l'autre. Ces trous que nous pourrions assimiler à des yeux confèrent au menhir un aspect de personnage.

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Le menhir de la "Pierre Droite"

Cette pierre, haute de 1,75 m, large de 0,65 m et épaisse de 0,35 m, servait, selon les déclarations de Léon Plancouard et de Henri Branchu, de borne délimitant la forêt royale d'Arthies. Il n'est pas attesté qu'il s'agit d'un authentique menhir érigé au néolithique.

pierre droite


Le menhir de la "Pierre du Fouret"

Cette pierre est connue depuis le XVe siècle sous l'appellation de "Pierre des Sarrasins". Le vicomte de Saint-Aymour observa en 1875 qu'elle servait de borne délimitant trois parcelles de vignes et Paul Guégan de l'Isle signala en 1880 qu'à sa proximité se trouvaient un muret et deux énormes dalles de grès. Le menhir fut classé Monument historique en 1887. À proximité, la Société historique de Pontoise découvrit le squelette d'un adulte enfoui à 80 cm de profondeur. Cette sépulture n'a cependant pas été datée. Le menhir en forme de disque est un bloc de grès haut de 3,80 m, large de 5,40 m et épais de 0,30 à 0,65 m. Il est orienté selon un axe nord-est / sud-ouest.

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Le menhir de la "Pierre Longue"

Ce menhir est une grande dalle de grès de Beauchamp entamée par une profonde échancrure. Cette échancrure n'apparait pas sur un descriptif réalisée par Xavier Hahn en 1865. Le menhir, haut de 3,30 m (plus 0,70 m enfoui sous terre), a une forme triangulaire. Sa largeur est de 2,50 m à la base et de 0,50 m à son sommet. Son épaisseur va de 0,25 m à la base à 0,20 m au sommet. Il est orienté nord-nord-est / sud-sud-ouest.

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L'allée couverte du "Trou à Morts"

Cette allée couverte est de type mixte, à moitié réalisé en hypogée creusé dans le flanc du coteau et à moitié de construction mégalithique. La chambre fut creusée dans le sol et délimitée par des murs en pierre sèche. Elle était précédée d'un vestibule, long de 7 m, dont ne subsistent que deux orthostates. L'entrée se situait au nord-ouest. Le site fut découvert et exploré par le propriétaire du terrain en 1850. En 1903, la chambre fut transformée en abri par des chemineaux. À cette occasion l'archéologue M. Denise recueillit des ossements humains dont un crâne présentant une trépanation, des haches polies et des pointes de lances. Ces éléments ont depuis été dispersés et perdus. Au cours de la 1re Guerre mondiale, la chambre fut surcreusée et agrandie pour servir d'abri aux habitants des fermes voisines. Les vestiges de l'allée couverte furent classés Monument historique en 1974.

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Ces photographies ont été réalisées entre 2010 et 2020.

Sources consultées pour cet article :

Consulter la page "Bibliographie" de ce site
Site internet Wikipédia
Petit guide des mégalithes du Val-d'Oise édité par le Service départemental d'archéologie du Val d'Oise
Inventaire des mégalithes de la France 4 - Région parisienne par John Peek Galia préhistoire

 

Y ACCÉDER:

L'allée couverte de la "Butte Vachon" se trouve au 68 rue des Déserts à Argenteuil. Elle n'est accessible que lors des Journées du Patrimoine.

L'allée couverte de "Copierres" se trouve au niveau de la côte surplombant le hameau de Copierres au sud de Montreuil-sur-Epte. À Copierres, prendre la rue des Fontaines et à la fourche à droite puis suivre le sentier.

L'allée couverte de la Côte du Libéra se trouve le long de la D927 au sud du hameau de Héréville au sud d'Arronville.

L'allée couverte de "Dampont" se trouve dans le jardin du musée Tavel-Delacour, 4 rue Lemercier à Pontoise.

Le coffre mégalithique de Bellevue est visible derrière le cimetière de Presles, à l'angle des chemins de Prérolles et des Mauvais-Payeurs.

Le menhir du "Gaillonet" se trouve à l'angle de la D913 et du chemin de Dalibray à Seraincourt.

Le menhir de la "Haute Borne" se trouve au 5, route de Pontoise à Ennery.

Le menhir de la "Pierre Turquaise" se trouve près de l'allée couverte de la "Pierre Turquaise" accessible depuis la D78 entre Presles et Mafflieres.

Pour trouver la "Pierre de la Vigne-des-Grès", il faut emprunter le chemin reliant Menouville à Theuville. Après le virage en épingle à cheveux et la cabane en bord droit du chemin, prendre le 1er sentier à droite. Le menhir se cache dans le bosquet à droite du sentier.

Pour le menhir de la "Pierre Droite", il faut prendre, à Gadancourt, la rue des Bruyères. Au niveau du calvaire, prendre le chemin partant à droite puis le 1er sentier à droite. Le menhir se cache dans le bosquet.

La "Pierre du Fouret" se trouve dans le jardin de la maison de retraite du Menhir au 57 rue de Vauréal à Cergy.

Pour le menhir de la "Pierre Longue", il faut prendre, à Bellefontaine, la rue de la source et suivre le sentier "GR du pays de la plaine de France". Le menhir se trouve près de la sortie du Bois Foret au sud duquel passe le GR.

Pour trouver l'allée couverte du "Trou à Morts", il faut prendre, à Parmain, la rue du Maréchal Foch puis le chemin de la Justice. Poursuivre sur le chemin de Meru (GR1). À l'entrée dans la forêt, prendre à gauche, puis le 1er sentier partant à droite. L'allée couverte se trouve au-dessus de ce sentier à environ 150 m.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 29 mars 2021

Cette page a été mise à jour le 29 mars 2021