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L'amphithéâtre romain de Martigny

L’amphithéâtre de Martigny, après un oubli de plus d'un millénaire et demi, fut restauré grâce au mécène Léonard Gianadda en 2020. Il reprit alors son rôle de lieu de spectacle et accueille régulièrement des concerts et des "combats de reines d'Hérens" (vaches) selon une vieille tradition valaisanne.

La ville romaine de Forum Claudii Vallensium fut fondée entre 41 et 47 apr. J.-C. à proximité du bourg celte Octodurus, le chef-lieu de la tribu des Veragres. Cette petite ville était alors la capitale de la Civitas Vallensium ou Vallis Poenima. Au cours du dernier tiers du 1^er siècle, une nécropole à incinération s'installa au sud-ouest de la ville. Cet emplacement fut choisi au début du II^e siècle pour l'implantation d'un amphithéâtre. Situé de manière excentrée par rapport au plan de la ville, l'emplacement fut choisi par sa proximité immédiate avec la carrière de pierre au pied du Mont-Chemin. Il se trouve également non loin de l'entrée du Temenos, enclos sacré, et de la voie romaine en provenance du col du Grand-Saint-Bernard.

La ville (et l'amphithéâtre) fut abandonné entre 549 et 585 au profit de la ville de Sion, plus facilement défendable. Le fort ralentissement des échanges économiques et l'insécurité générale liés aux incursions des peuples germaniques, voire des inondations de la Dranse, sont probablement à l'origine de cet abandon. Ce ne fut qu'au milieu du XVI^e siècle que les ruines de l'amphithéâtre attirèrent à nouveau la curiosité. L'historien florentin Gabriel Simeoni y vit les vestiges d'un camp romain datant de la bataille d'Octodure où en 57 av. J.-C. les Veragres s'opposèrent victorieusement à la XII^e légion de Jules César. Ils résistèrent à l'invasion romaine jusqu'en 15 av. J.-C.. En 1883 débutèrent les premières recherches archéologiques. La conclusion d'une expertise réalisée en 1968 fit du mur d'enceinte extérieur le mur du podium de l’arène de son troisième état de construction. Ce qui aurait fait de cet amphithéâtre un des quatre plus grands amphithéâtres du monde romain et plus grand que le Colisée de Rome.

Le site fut acquis par la Confédération suisse en 1978. Celle-ci diligenta des fouilles et une restauration sous la direction de l'archéologue François Wiblé. Ces fouilles rétablirent la vérité sur cet amphithéâtre qui n'avait finalement que 75,50 m de longueur pour une largeur de 63,70 m. Sa capacité était de 5 000 places. Les dimensions de l’arène sont de 46 m de longueur pour une largeur de 35 m.

Il s'agit d'un amphithéâtre de type massif où la cavea (gradins) n'est pas construite par un système de murs rayonnant et circulaire, mais par un remblai de terre comblant l'espace entre le mur du podium, côté arène, et le mur extérieur. Ce remblai, constitué de la terre extraite lors du creusement de l’arène dans le gravier alluvial sur une profondeur de 4 m, était engazonné ou possédait des gradins en bois. La cavea ne possédait aucun couloir interne et l'accès se faisait par six rampes simples ou doubles accolées au mur extérieur. Ces rampes aboutissaient au promenoir situé au sommet de la cavea. Le mur extérieur n’étant pas conservé en totalité, sa hauteur réelle est inconnue, mais il fut estimé que le promenoir se trouvait probablement à 8,50 m au-dessus de l’arène.

Les murs étaient réalisés en maçonnerie de schiste et de tuf. Le mur de l'arène, d'une hauteur de 3 m, était surmonté d'un parapet en pierre de taille. Du côté sud-est de l'arène se trouve le pulvinar, la loge d'honneur des magistrats de la ville. Celle-ci était accessible depuis l'extérieur par un couloir voûté. L'accès à l'arène se faisait par deux rampes ouvertes dans le grand axe. Du côté nord-est, un enclos jouxte la rampe d'accès à l'arène. Celui-ci était certainement utilisé comme parc pour les animaux exhibés lors des jeux. Deux carceres voutés (loge pour les prisonniers attendant le moment de combattre dans l'arène) sont aménagées le long des rampes d'accès. Un autre carcere se trouve sous le pulvinar.

Ces photographies ont été réalisées en février 2024.

Y ACCÉDER:

L'amphithéâtre de Martigny se trouve rue du Levant à Martigny, non loin de la Fondation Pierre Gianadda.

D'autres vestiges de la ville romaine sont visibles aux alentours.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 02 avril 2024

Cette page a été mise à jour le 02 avril 2024