La chapelle Saint-Léger

Il ne reste que peu de chose de cette chapelle construite au XVII^e siècle à l'emplacement où Saint-Léger perdit son chapelet. Érigé sur une falaise au sud de Saint-Valéry-en-Caux, 59 m au-dessus de la mer, la chapelle et surtout son clocher, haut de 16 m, servait d'amer aux marins. Cette fonction lui valut de ne pas être détruit lors de la Révolution comme le fut la nef de la chapelle et d'être entretenu aux frais de l'état. C'est finalement l'armée allemande qui, le 14 février 1944, le dynamita sur ordre du maréchal Rommel. Il n'en subsiste que deux piliers et la porte de la chapelle.

Né en 615, Léger était le fils de Bodilon von Thurgau et de Sigarde de Neustrie (qui devint sainte Sigarde). À la mort de son père en 625, il fut envoyé chez son oncle, l'évêque de Poitiers. Il y fut nommé diacre à 20 ans. En 650, il se fit moine à l'abbaye de St-Maixent où il fut élu abbé en 653. En 656, il devint le précepteur des enfants royaux, Clotaire III, Childéric II et Théodoric III, à la demande de la veuve de Clovis II. Nommé évêque d'Autun en 659, il fut le conseiller de Clotaire III qui mourut à 20 ans en 673. Léger soutint ensuite Childéric II contre son frère Théodoric III, soutenu par Ébroïn, dans leur lutte pour le trône. Devenu roi, Childéric II exila son frère Théodoric III et Ébroïn dans un monastère. S'étant marié avec une proche parente, les reproches de Léger à l'encontre de cette union, agacèrent Childéric II qui exila Léger au monastère de Luxeuil.

En 675, Childéric II mourut assassiné. Théodoric III prit alors le pouvoir et Léger lui prêta allégeance, puis retourna à Autun. Cependant, le conflit entre Léger et Ébroïn perdura. En 676, les troupes d'Ébroïn assiégèrent Autun. Afin d'épargner la ville et ses habitants, Léger se rendit à Ébroïn. Celui-ci lui fit arracher les yeux, les lèvres et la langue. Léger survécut miraculeusement à ce supplice et après une errance de neuf jours dans la forêt fut recueilli par des proches. Il trouva ensuite refuge à l'abbaye de Fécamp où tout aussi miraculeusement il retrouva la parole. Redevenu dangereux pour le pouvoir, il fut assassiné, le 2 octobre 678, en forêt de Lucheux (Somme) sur ordre d'Ébroïn. Il a été enterré dans cette forêt par une dame pieuse qui fit ériger une chapelle sur sa sépulture. Il s'y produisit bientôt une série de miracles qui valut à Léger sa canonisation en 681.

À la chapelle St-Léger est attachée une étrange légende. Il parait qu'un enfant qui ne peut marcher seul est guéri après avoir fait trois fois le tour du clocher en invoquant St-Léger avec cette phrase : "Bon St-Léger, donnez-y le pied léger".

L'accès au clocher de St-Léger est fléché depuis le port de Saint-Valéry-en-Caux.

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