Le chêne d'Allouville

Le chêne réputé être le plus vieux de France, 1200 ans tout de même, reçoit tous les ans entre 30 000 et 60 000 visiteurs. Ce chêne pédonculé a une hauteur de 18 m et une circonférence de 15 m à 1 m du sol. Selon la légende, il aurait été planté en 911, l'année de naissance de la Normandie. Les scientifiques estiment qu'il fut planté au cours du IX^e siècle.

L'histoire nous apprend qu'il est probablement contemporain de Charlemagne et qu'en 1035, Guillaume le Conquérant y aurait fait une halte pour se reposer à son pied. Son histoire documentée débuta en 1696. L'abbé Jacques Delalande du Détroit, curé d'Allouville, glissa, cette année-là, une image de la Vierge dans une fissure large de 22 cm du tronc. À cause de la guerre qui envahissait alors le pays de Caux, il dédia l'arbre à Notre-Dame-de-la-Paix et invita ses paroissiens à venir y prier. Il recouvrit toutes les fissures de l'arbre avec des essentes (bardeau fendu en châtaignier) et aménagea une cellule d'ermite pour un de ses amis. Il construisit également un petit clocher surmonté d'une croix de fer. Celui-ci n'existe plus actuellement, mais figure sur une gravure de l'arbre exécuté par Eustache-Hyacinthe Langlois (1777-1837).

À cause de sa notoriété et des légendes prétendant qu'il possédait des pouvoirs magiques, les Révolutionnaires voulurent, en 1793 ou 1794, y mettre le feu. Le chêne fut sauvé par le clerc du village, Jean Baptiste Bonheure, qui le baptisa "Temple de la raison" et y accrocha un écriteau. Au cours d'une visite du préfet en 1853, l'abbé Cholet demanda que le chêne soit classé Monument historique et qu'il soit restauré. Le directeur du séminaire d'Yvetot, l'abbé Robert, fut chargé de conduire les travaux exécutés par monsieur Martin, sculpteur à Caudebec. Un financement de 1200 francs fut alloué par le baron Le Roy. L'archevêque de Rouen, Mgr Blanquart de Bailleul, bénit le nouvel autel au cours d'une messe célébrée le 3 octobre 1854.

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La chapelle inférieure

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La chapelle supérieure

Durant la deuxième moitié du XIX^e siècle, l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, offrit au chêne une statue de la Vierge en bois doré. Cette œuvre a depuis été mise à l'abri d'éventuels voleurs à la sacristie de l'église. À l'époque, le chêne et ses chapelles devinrent une curiosité attirant les pèlerins. Il fit alors l'objet de soins attentifs de la part des villageois. Les chapelles furent tapissées de lambris, le tronc fut recouvert d'un manteau d'écailles de bois et un escalier doté d'une balustrade fut installé pour permettre l'accès à la chapelle supérieure. La chapelle inférieure, longue de 1,75 m, large de 1,17 m et haute de 2,28 m, est ornée d'images de Sainte-Marie, de Saint-Joseph et de Saint-François-Régis.

En 1912, la foudre frappa le chêne et l'amputa de moitié. Il fut classé site naturel le 23 août 1932 grâce aux efforts d'Henri Gadeau de Kerville. Son état nécessita, en 1988, l'installation d'une structure métallique de soutien puis, en 1990, une restauration des chapelles. Les escaliers furent rénovés en 2007 et en 2009 le chêne fut inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.

Le chêne se trouve sur le parvis de l'église du village d'Allouville-Bellefosse à quelques kilomètres à l'ouest d'Yvetot.

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