Le dolmen de la Grotte

Le dolmen de la Grotte témoigne d'une architecture complexe, couloir, antichambre, chambre, structurée par de nombreux orthostates. Bien que malmené par le temps et la foudre, il livre aujourd’hui une configuration réduite, mais toujours lisible de ce qu'était une allée couverte néolithique, avec des indices forts de pratiques funéraires prolongées jusqu’à l'âge du Bronze.

Le dolmen de la Grotte est également appelé dolmen de la Grotta, Grotte aux Fées ou Grotte de Sarou. Le nom dolmen de la Grotta viendrait de la confusion entre "grotte" et la forme de l’abri que constitue la chambre. Le dolmen se situe au lieu-dit "La Grotta" ou de Sarou. Pour Grotte des Fées, la tradition populaire y voyait la demeure de créatures surnaturelles. Selon l'archéologue Michel Gruat, ce dolmen serait un dolmen angevin à portique (ou allée couverte à entrée frontale), mais son état actuel ne permet pas vraiment de se faire une opinion sûre. Selon le relevé fait en 1846 par J.-B. Bouillet, le monument se composait alors d'un vestibule avec deux orthostates et d'une chambre avec cinq orthostates et deux dalles de chevet. Le monument possédait alors deux (voire trois) dalles de couverture. Sa longueur était de 11 m.

Actuellement, le monument a une longueur de 5,80 m, une largeur de 4 m et une hauteur de 2 m. Il subsiste onze orthostates et une dalle de couverture. Toutes ces dalles sont en granit local. La dalle de couverture est longue de 3,13 m, large de 2,10 m et épaisse de 0,47 m. Brisée en partie, elle recouvre une partie de la chambre. Une deuxième dalle de couverture, visible sur le plan de 1846, recouvrait l’autre partie de la chambre. Cette dalle en trachyte, dont l'origine est à plus de 15 km, fut brisée par la foudre en 1835 et à nouveau en 1853. Cette dalle n'existe plus actuellement. Le vestibule, constitué de deux orthostates séparés de 1 m, n'est plus visible actuellement.

Le dolmen se présente actuellement avec une chambre rectangulaire cloisonnée en deux par quatre orthostates de faible hauteur ou avec une chambre et une antichambre. Les orthostates du côté sud ont disparu. La chambre du côté ouest est large de 2,60 m et longue de 1,50 m. Elle est haute de 1,50 m. Elle est délimitée du côté ouest par deux dalles de chevet et du côté nord par un orthostate. Couverte partiellement par la dalle de couverture, elle est ouverte au sud. L'antichambre est délimitée du côté nord, du côté sud et du côté est par trois orthostates, un par côté. Cette antichambre est large de 2,35 m, longue de 2,20 m et haute de 1,50 m. Le dolmen aurait été à l'origine ouvert du côté est. Le dolmen était enfoui sous un tumulus qui devait à l’origine être de forme ovale mesurant peut-être 15 m sur 8 m. Aujourd'hui, il n'en subsiste qu'un petit monticule de 2,35 sur 2,40 m et d'une hauteur de 0,40 m dans la partie nord du monument.

Le dolmen fut certainement utilisé durant l'antiquité et le Moyen-âge comme repère et peut-être comme abri (origine du nom Grotte). Il fut fouillé en 1840 par l’abbé Croizet qui y trouva des haches polies en roche verte, des lames et grattoirs en silex, des coquilles d’huîtres et des pierres de fronde. Ce mobilier, qui a disparu des collections, permettrait de dater la construction du monument et son utilisation comme sépultures collectives du Néolithique final (~3000–2500 av. J.-C.). La découverte d'une hache en bronze à proximité démontre une réutilisation ponctuelle à l'âge du Bronze (~2000–800 av. J.-C.). En 1846, J.-B. Bouillet en fit un relevé précis. Le dolmen fut classé Monument historique en 1889. Au cours du XX^esiècle eurent lieu quelques consolidations.

D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".

À Cournols, prendre la D788 en direction de Saint-Saturnin. À la sortie du village, prendre le chemin à droite (fléchage dolmen). Prendre ensuite le deuxième chemin à droite vers le terrain de football. Le dolmen est derrière le terrain de football.

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