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La mine de sel de Wieliczka

La mine de sel de Wieliczka constitue une des plus anciennes et une des plus importantes exploitations industrielles en Europe. Exploitée depuis le XIIIe siècle, la mine fut nommée, en 1976, monument historique polonais puis inscrite, en 1978, au patrimoine mondial de l'UNESCO.

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La chapelle Sainte-Kinga

Le premier puits, le puits Goryszowski, fut foré en 1280. De statut royal, la mine fut exploitée jusqu'en 1996 où cette exploitation devint incompatible avec l'attraction touristique instaurée dans la mine dès 1774. Il s'agit probablement de la plus ancienne attraction touristique en Europe. La couche de sel exploitée à Wieliczka est du sel gemme déposé par l'évaporation de l'eau d'une mer du miocène moyen, il y a 13,5 millions d'années. La mine s'étend sur une surface de 5500 m de longueur et de 900 à 1400 m de largeur. Elle comprend 9 niveaux s'échelonnant entre – 60 m et – 330 m et totalisant environ 300 km de galeries. Le volume de sel extrait est évalué à 7 500 000 m3 dont 6 600 000 m3 proviennent des 2350 salles et 900 000 m3 des galeries. Les salles sont parfois gigantesques comme la salle Michalowice d'une hauteur de 35 m et qui fut creusée durant 20 ans. La mine compte 26 puits principaux, dont 6 restent accessibles, et plus de 180 puits secondaires reliant les niveaux intermédiaires entre eux.

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D'après la légende, la découverte du gisement de sel gemme serait due à la princesse Cunégonde ou Kinga, fille du roi Béla de Hongrie. Elle fut fiancée en 1252 au prince Boleslaw Wstydliwy de Pologne. À cette occasion, son père lui offrit une mine de sel, bien précieux et onéreux à l'époque. Mais Cunégonde perdit malencontreusement sa bague de fiançailles au fond d'un puits près de cette mine juste avant d'entreprendre son voyage vers le lieu du mariage. Au cours de ce voyage, le cortège fit halte près de Cracovie. Ne trouvant pas suffisamment d'eau pour abreuver les chevaux et étancher la soif de ses gens, la princesse ordonna que l'on creuse un puits. Lors des travaux, les ouvriers tombèrent sur un bloc de sel dans lequel scintillait la bague perdue. Une autre version raconte que quelques années après son mariage, la princesse Cunégonde s'installa à Cracovie où elle ordonna le creusement d'un puits au pied des remparts. On y trouva un morceau de sel au milieu duquel brillait la bague perdue. Et plus on creusa, plus on trouva du sel, ce qui donna naissance aux mines. La princesse Cunégonde fut béatifiée en 1690 par le pape Alexandre XIII. Sainte Cunégonde ou sainte Kinga devint alors la patronne des mineurs.

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Sainte-Kinga

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Les mineurs érigèrent de nombreuses chapelles dans la mine entre le XVIIe et le XIXe siècle. Celles-ci sont localisées aux niveaux I, II et III. Les documents d'archives en mentionnent 17, mais des recherches ont permis de découvrir, dans les zones encore accessibles de la mine, 26 lieux de culte. Il est estimé que la mine possédait environ 40 chapelles et autels. Dans certaines de ces chapelles était célébrée une messe quotidiennement jusqu'en 1787 où l'empereur d'Autriche Joseph II limita la fréquence des offices à trois par an. En 1697, après un incendie dans une des chapelles, il fut interdit d'y utiliser des matériaux inflammables. Ce qui amena les mineurs à sculpter le mobilier des chapelles dans le sel et à créer ainsi une œuvre monumentale unique au monde.

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Une des hantises des mineurs est liée au feu surtout en présence de grisou (méthane). Un feu de grisou, qui se déclencha en 1644, brula au fond de la mine durant 8 mois. Un groupe de mineurs, formé par les plus expérimentés et appelé les "pénitents", était chargé d'assainir les salles de la mine. Habillés de vêtements humides, ils pénétraient en rampant dans les salles munies de longues perches au bout desquelles se trouvaient des torchons enflammés. Ils cherchaient à enflammer les poches de grisou qui, plus légères que l'air, stagnaient au plafond. Ce travail très dangereux était le mieux payé dans la mine. L'eau présente également des risques. L'eau d'infiltration dissous le sel et si elle n'était pas pompée en permanence finirait par noyer la mine. L'eau fortement chargée en sel ramené à la surface est mise à évaporer dans des salines pour en récupérer le sel. La mine possède plusieurs lacs souterrains ou la concentration en sel empêche tout corps de couler. Une autre hantise des mineurs est l'effondrement.

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Un des lacs de la mine

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Un autre des lacs de la mine

Dès le XIVe siècle, les voutes des chambres furent soutenues par des échafaudages en bois dont certains sont des chefs-d'œuvre de charpentiers. De tels échafaudages monumentaux sont visibles dans les salles Boczaniec, Magdalena, Margielnik ou Schmidt. Certaines voutes sont également soutenues par de grands piliers en sel que les mineurs laissaient subsister lors du creusement. Les plus monumentaux sont dans les salles Baracz, Ciolek et Tworzyjanki.

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Scène du musée montrant la purge du grisou dans les salles

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Une des charpentes de soutien des salles.

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Soutien d'une des voutes

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Une des charpentes de soutien

La mine inclut un circuit touristique depuis 1774. La zone présentant une grande valeur historique se repartie entre les niveaux I à V sur une longueur de 3500 m et une largeur de 1000 m soit un volume de 4 300 000 m3. Des mesures ont été mises en œuvre pour préserver 227 salles et 270 galeries présentant une grande valeur historique ou géologique. Le circuit touristique permet la visite d'environ 1 % des galeries soit 2500 m descendant jusqu'à – 135 m et d'environ 20 salles. Parmi ces salles, les salles Piaski, Bakle, Gospoda, Niedzialek et Weski datent du Moyen-âge, les autres furent creusées entre le XVIe et le XXe siècle.

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La salle Komora Kopernika

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La visite de la mine débute par la descente d'un escalier de 380 marches débouchant dans la salle Komora Kopernika dédié à Nicolas Copernic qui, lorsqu'il fut étudiant à Cracovie, visita la mine. Vous pourrez y admirer un monument sculpté en sel dédié à son œuvre. Durant la visite vous passerez dans la chapelle dédiée à sainte Kinga situé à – 101 m. Cette salle de 50 m de longueur, 17 m de largeur et de 12 m de hauteur fut creusée, entre 1896 et 1935, par Joseph et Thomas Makowski. Dans la chapelle est célébrée trois fois par an une messe et il est même possible de s'y marier. Elle est décorée de nombreuses scènes bibliques comme la fuite en Égypte, le miracle de Cana, le massacre des Innocents, le Christ enseignant dans le Temple, la Cène, la crucifixion ou l'incrédulité de saint Thomas. Une crèche de Noël avec une multitude de personnages complète la décoration.

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Les sculptures de la chapelle Sainte-Kinga

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Le tableau montrant le Christ enseignant dans le temple

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Le tableau de la Cène

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Le tableau de Saint-Thomas l'incrédule

La visite se poursuit par le musée, établit à – 135 m, et qui présente une collection unique d'antiques machines et d'outils miniers. Au début, l'extraction et le transport du sel se faisaient à l'aide de panier et de sac à dos transporté à la force musculaire par les mineurs. Le transport fut, par la suite, assuré par des brouettes, des traineaux et des chariots avec des roues en bois dénommé "chiens hongrois" supplantés par des chariots aux roues en fer puis par des wagonnets. Les chevaux furent également mis à contribution. Un cheval travaillait au fond de la mine durant sept ans sans voir la lumière du jour. Il partait ensuite à la retraite. Un ordre royal interdisait de tuer ou de maltraiter un cheval qui avait servi à la mine. Les chevaux furent utilisés jusqu'au bout de l'exploitation en 1996. Parmi les machines d'extraction présente au musée se trouve un treuil à 2 manivelles dites "Haspel" datées du XVe siècle. Nous pouvons également y voir des treuils en forme de croix à 4 branches et axe vertical actionné par des hommes ou des chevaux. Ces treuils dits "croix de Wieliczka" sont en usage dès le début du XVIIe siècle. Des treuils à chevaux avec arbre horizontal dits treuil polonais et actionné par quatre paires de chevaux furent utilisé au-dessus des puits entre le XVe et le XIXe siècle. À partir du XVIIIe siècle, des treuils à chevaux avec tambour vertical sur lesquels s'enroulait la corde furent également en usage. Ces treuils sont dénommés treuil saxon. Dans ce musée est aussi visible un petit train touristique tiré par des chevaux et qui fut utilisé par les visiteurs illustres comme l'empereur d'Autriche François-Joseph 1er.

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Treuil "Croix de Wieliczka"

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Treuil actionné par des chevaux

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La fin de la visite se déroule dans une salle à – 110 m où se trouve un restaurant et un bureau de poste. Les deux sont considérés comme étant les plus profonds du monde. Le retour en surface se fait en ascenseur par le puits Danilowicz. Il me reste à vous signaler la présence, à – 200 m, d'un sanatorium qui, depuis 1964, traite, grâce à l'air sec et chargé d'iode de la mine, les affections des voies respiratoires. À mentionner également la présence d'une grotte de cristaux découverte en 1898 par les mineurs.

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Ces photographies ont été réalisées en août 2017.

 

Y ACCÉDER:

La mine de sel de Wieliczka est située à 14 km au sud-est de Cracovie. La visite est payante et dure entre 2 et 3 heures.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 28 janvier 2017

Cette page a été mise à jour le 28 janvier 2017