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Les Pierres Droites
L'alignement des Pierres Droites
Plusieurs allées couvertes et même de grands menhirs sont connus de longue date dans les environs de Monteneuf, mais l'alignement des Pierres Droites n'a pas été découvert qu'en 1989. Avant cette date, le site ne comprenait que trois menhirs dressés et une vingtaine de blocs renversés sous les broussailles.
Les débroussaillements puis les sept campagnes de fouilles effectuées depuis 1989 ont permis la découverte de 420 menhirs répartis sur sept hectares. Le plus grand d'entre eux a 5 m de hauteur et un poids de 38 t. Ces menhirs sont constitués de dalles en schiste extraites localement sauf un, qui est en grès armoricain.
Mais comment se fait-il qu'on ait perdu la trace de ces menhirs ? Les fouilles ont révélé que le site a fait l'objet d'une destruction méthodique effaçant toutes les traces de cet alignement. Des tranchées ont été creusées afin d'y basculer les menhirs qui ont ensuite été recouverts de terre. D'autres ont été débités et les plus grands ont été brisés. Aucun menhir n'a cependant été récupéré pour la construction de nouveaux monuments mégalithiques. La destruction du site a été réalisée en une seule fois et a constitué une entreprise d'envergure mettant en œuvre de nombreuses personnes. Une telle entreprise méthodiquement organisée et exécutée l'a certainement été sous la responsabilité du clergé. De nombreuses actions de destruction ou de christianisation des lieux de culte païens sont connues. Un exemple en est le menhir de Saint-Uzec. Le concile de Nantes tenu entre 655 et 658 a ordonné la destruction des pierres où se pratiquent des cultes et autres superstitions. Charlemagne (742 - 814) a aussi ordonné de combattre le paganisme en abattant et en faisant disparaitre tous les monuments druidiques. Monteneuf a donc été victime de moines et de religieux trop zélés appliquant à la lettre les consignes d'un texte dont ils étaient incapables de douter.
Le plus grand menhir de l'alignement
Une autre vue du grand menhir
La destruction méthodique du site a finalement été une aubaine pour les archéologues. Lors des fouilles, les fosses de calage des menhirs ont été retrouvées permettant ainsi la restauration du site. Quarante menhirs ont ainsi retrouvé leurs emplacements d'origine. Les files sont orientées dans le sens est/ouest. Les menhirs étant constitué de dalles de schiste, la grande face des menhirs est disposé nord/sud avec quelques exceptions. En effet, certaines dalles sont disposées perpendiculairement aux autres. Les menhirs peuvent être classés en trois catégories : les quadrangulaires, les fuseaux et les blocs informes avec une pointe sommitale.
Plan de l'alignement des Pierres Droites
Plan général des différents menhirs de Monteneuf
Les fosses de calage sont très diversifiées. Un menhir ayant une base plate et un centre de gravité bas sera uniquement posé dans une fosse avec une couronne de pierres. Un menhir de forme complexe aura nécessité un calage complexe fait de petites dalles de schiste. Il est apparu que les constructeurs du site n'ont pas toujours respecté l'alignement des blocs. Certains menhirs ont volontairement été implantés au nord de la file. Ce décalage n'est cependant jamais supérieur à 1 m. Cette liberté prise dans la disposition des blocs dans les files comme la disposition de certains blocs de manière perpendiculaire aux autres n'a pas trouvé pour l'instant d'explication.
Une autre surprise des fouilles fut l'identification des carrières d'extraction des menhirs. Les néolithiques ont exploité les affleurements de schiste localisé tout autour du site ainsi que sur le site même. L'extraction d'un menhir se faisait en utilisant au maximum les diaclases et les lignes de fracture de la roche. La forme du menhir était délimitée en creusant une rigole en dessous et au-dessus. Des cavités régulièrement espacées étaient creusées dans la rigole supérieure. Dans ces cavités étaient insérés des coins en bois. Ceux-ci étaient ensuite mouillés pour les faire gonfler, ce qui détachait le bloc de son soubassement rocheux. Du côté nord-est de l'alignement subsiste un menhir en cours d'extraction.
L'alignement traverse un tertre tumulaire de forme oblongue. Ce tertre a été reconnu sur une trentaine de mètres orientés est/ouest. Quelques dalles plantées sur chant laissent deviner la présence d'une chambre funéraire. L'enfouissement des menhirs a totalement bouleversé ce tertre et il n'est plus reconnaissable actuellement. Le site a probablement été construit au cours du IIIe millénaire av. J.-C.. L'alignement a été réutilisé au cours de l'âge du bronze en tant que site funéraire comme en témoigne la découverte d'une urne à vocation cinéraire. Une voie gallo-romaine longe la partie sud de l'alignement d'est en ouest.
Le Chomet de Coëplan
Perdu dans les bois au nord-est des Pierres Droites, subsiste un petit alignement. Nous trouvons ici un très beau menhir de 4,30 m de hauteur. Il a une largeur de 1,20 m et une épaisseur de 60 cm. Il est désigné comme le "Chomet" (le moine) de Coëplan. Ce menhir est accompagné d'au moins cinq menhirs couchés. Ceux-ci sont cependant de dimension plus modeste.
Le Chomet
Un des menhirs de l'alignement
Un
autre des cinq menhirs couchés
La Loge Morinais
Nous trouvons ici une allée couverte d'une longueur de 14 m pour 1,50 m de large. Les rares dalles de couverture encore présentes laissent supposer que la chambre avait une hauteur de 1 m. La chambre est orientée selon un axe est/ouest. L'entrée est placée à l'est où se trouve un petit vestibule formé par deux dalles disposées en entonnoir. Au bout de ces dalles est placée, perpendiculairement, une troisième dalle assurant la séparation entre le vestibule et la chambre.
Cette allée couverte est datée du IIIe millénaire av. J.-C.. Elle était entourée d'un tertre de forme très allongée, mais dont la hauteur ne dépasse plus les 10 cm.
La Pièce Couverte
Cette allée couverte a été fortement perturbée par les chasseurs de trésors et les carriers qui encore récemment ont voulu débiter les dalles. Les dimensions de la chambre peuvent être estimées à une longueur de 10 m pour une largeur de 2 m. Elle est orienté nord-est/sud-ouest. L'entrée de l'allée couverte était probablement à l'ouest. Sur les deux dalles de couverture subsistantes figurent de nombreuses cupules.
L'allée couverte de la Pièce Couverte
La dalle aux cupules
La Roche Blanche
La Roche Blanche est un bloc de quartz entouré d'un cercle de dalles en schiste. Il marque probablement un tertre funéraire et surmonte une tombe à incinération.
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2009.
D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".
Y ACCÉDER:
De Monteneuf, prendre la direction du Guer par la D776. Les Pierres Droites sont sur le côté droit de la route.
Poursuivre ensuite vers le Guer et s'arrêter au deuxième chemin à gauche. De là, suivre à pied le chemin partant à droite parallèlement à la route. Après avoir longé le champ, prendre le sentier à gauche. Le Chomet de Coëplan est à gauche de la maisonnette.
Revenir ensuite à Monteneuf et prendre la D124 en direction de Porcaro. L'accès à la Loge Morinais est fléché jusqu'au parking. De là, suivre le chemin partant à gauche du parking puis à droite à chaque embranchement.
Pour la Pièce Couverte, prendre à Monteneuf la direction de Carentoir par la D171. Prendre le premier chemin à gauche et le suivre toujours tout droit jusqu'à l'allée couverte qui se trouve sur la droite. Faire demi-tour et prendre à la première bifurcation à droite puis à gauche pour accéder à la Roche Blanche.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 28 septembre 2009
Cette page a été mise à jour le 14 juin 2024