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Le mausolée de Cadoudal

Georges Cadoudal est né le 1er janvier 1771 dans la ferme familiale située à Kerléano à proximité d'Auray. Après ses études à Vannes durant lesquelles il a envisagé une carrière dans la marine ou dans les ordres, il devient clerc de notaire. Le 24 février 1793 (6 ventôse an 1), la Convention décrète la conscription obligatoire. Cadoudal comme de nombreux Bretons refusa catégoriquement cette loi imposée par les révolutionnaires. Il court s'engager dans l'armée chouans du général Stofflet. Il y est rapidement promu chef d'escadron.

Le 23 décembre 1793 (3 nivôse an II) Cadoudal échappe au désastre de la défaite de la Grande Armée catholique et royale à Savenay. Il se replie dans le Morbihan et y organise la résistance. Il y est arrêté et emprisonné à Brest. Après son évasion, il est promu chef de légion au sein de l'armée insurgée du Morbihan. Il y coordonne la résistance et organise une insurrection à Brest. Arrêté le 30 juin 1794 avec toute sa famille, il s'évade le 27 juillet 1794 et passe dans la clandestinité. Il est blessé durant les combats de Florange. À partir de 1795, il est responsable des chouans du Morbihan. Opposé aux accords de paix signés le 23 avril 1795 entre les royalistes et les républicains, il continue la résistance.

le mausolée

Le 26 juin 1795, 4000 émigrés soutenus par les Anglais débarquent en baie de Carnac et rejoignent les 14000 chouans rassemblés à Quiberon. Cette armée marche sur Vannes où elle se heurte à l'armée républicaine commandée par le général Hoche. Battus, ils sont repoussés sur la presqu'île de Quiberon où ils capitulent le 21 juillet 1795. Sept cent quarante-huit d'entre eux seront fusillés sur le "Champ des Martyrs" à St Anne d'Auray. Le 16 août 1795, Cadoudal est nommé major général du Morbihan. Il unifie l'armée chouans et les rescapés de Quiberon. Cette armée prend Sarzeau le 19 décembre 1795 et Locminé le 7 avril 1796. En infériorité numérique, Cadoudal doit capituler face au général Hoche le 16 juin 1796. Le 22 juin, la paix est signée mettant fin à la guerre civile dans l'ouest. Cadoudal poursuit cependant son action en réorganisant la Chouannerie bretonne et en pacifiant la région par l'élimination des bandes armées qui terrorisent les régions. Officiellement, il poursuit son action politiquement tout en maintenant des contacts avec les autres chefs de la contre-révolution.

Avec le coup d'État du 4 septembre 1797 (18 fructidor an V), les mouvements contre-révolutionnaires sont réactivés avec l'aide de l'Angleterre. En 1798, Louis XVIII confie à Cadoudal le commandement en Bretagne. Activement recherché par les révolutionnaires, il disparait dans la clandestinité. Le 17 avril 1799, il s'empare de Sarzeau et faillit s'emparer de Vannes en août 1799. Son action est stoppée par le coup d'État du 9 novembre 1799 (18 brumaire An VIII). De nombreux chouans composèrent avec le nouveau régime, mais Cadoudal refuse tout compromis et continue la lutte armée jusqu'à sa défaite à la bataille du "Pont du Loc'h". Le 14 février 1800, il signe avec le général Brune la paix.

une autre vue du mausolée

En échange de sa reddition, le premier consul Napoléon Bonaparte lui offre, quelques semaines plus tard, la grâce et le grade de général. Cadoudal refuse toutes les propositions et passe clandestinement en Angleterre où le comte d'Artois (frère de Louis XVIII) le nomme lieutenant-général des armées royales. Il revient en Bretagne et se trouve assimilé (à tort paraitrait-il) à une conspiration visant à assassiner Napoléon. Arrêté par le général Brune, Cadoudal fait sa soumission au premier consul. Celui-ci lui propose de nouveau le grade de général et un commandement dans l'ouest. Nouveau refus de Cadoudal. Remis en liberté, il parvient à retourner en Angleterre. En août 1803, il revient en France et organise l'enlèvement de Napoléon. Le projet échoue suite à des indiscrétions en février 1804. Cadoudal est arrêté le 9 mars 1804 après une course-poursuite dans les rues du Quartier Latin à Paris. Le procès aboutit le 10 juin à sa condamnation à mort. Cadoudal refusant toute demande de grâce est guillotiné le 25 juin 1804. Lors de son installation sur la guillotine il s'est écrié "Mourrons pour notre Dieu et notre Roi", la devise des chouans.

l'interieur du mausolée
L'intérieur du mausolée

Son corps fut transmis à la faculté de médecine de Paris où son squelette fut utilisé pour les cours durant tout le Premier Empire. À la chute de Napoléon, Cadoudal est inhumé dans l'église St Paul et St-Louis à Paris. En 1823, les Morbihannais décident de lui élever un mausolée dans le hameau de Kerléano en face de sa maison natale. L'architecte Lussault de Lorient est nommé maître d'œuvre et en 1825 une souscription est lancée. Les fonds recueillis, étant insuffisants, les travaux sont interrompus. Ils sont repris suite à des dons de Charles X et des membres de la famille royale et au reversement d'une partie des pensions des anciens militaires de l'armée royale. La construction arrive à son terme début 1830 et les restes de Cadoudal sont rapatriés à Auray. La révolution de juillet 1830 met fin à tout financement public et comme le mausolée est susceptible d'entretenir le souvenir des discordes civiles et les haines, la question de sa démolition est posée. Elle n'aboutit pas, mais le mausolée est reversé à la charge de la famille. Il sera cédé à la ville d'Auray en 1989.

le village
Le village de Kerléano

Ce ne sera qu'en 1852 que les restes de Cadoudal seront inhumés dans le puits central du mausolée. Ils seront rejoints en 1879 par les restes de Mercier-la-Vendée, aide de camp et ami fidèle de Cadoudal. Mercier-la-Vendée est né le 16 juillet 1774 au Lion d'Angers et est tué le 21 janvier 1801 à la Fontaine aux Anges près Loudéac. Georges Cadoudal fut élevé à la dignité de Maréchal de France et sa famille anoblie par Louis XVIII en 1814. À partir de 1869, le mausolée devient le caveau familial des Cadoudal. Le retable en provenance de la chapelle du château familial de Gouberville dans la Manche est posé en 1896.

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2009.

 

Y ACCÉDER:

D'Auray, prendre la direction de Plouharnel et Carnac par la D768. L'accès au mausolée est fléché à la sortie d'Auray avant la zone industrielle et commerciale.

 



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Cette page a été mise en ligne le 28 septembre 2009

Cette page a été mise à jour le 20 février 2015