Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

Le Mont St-Michel

le mont 7

L'abbaye du Mont-Saint-Michel est construite sur un ilot rocheux nommé Mont Tombe. Il s'agit d'un pointement granitique de 92 m de hauteur et d'une circonférence de 960 m représentant une superficie d'environ 7 hectares. Cet ilot correspond à une intrusion granitique de petite dimension dans le socle cadomien (schiste), apparu au cours de l'orogenèse calédonienne (525 Ma). Cet ilot se trouve dans la baie du Mont-Saint-Michel qui connait les plus grandes marées d'Europe avec un marnage de 15 m.

abbaye 1
La poterne d'entrée de l'abbaye

escalier 2
L'escalier du grand degré

abbatiale 2
L'abbatiale

Le Mont Tombe, qui abritait peut-être un lieu de culte de la tribu celte des Abrincates, offrait au VIe siècle un abri à de pieux ermites qui y vivaient une vie contemplative autour de deux oratoires dédiés à St-Etienne et à St-Symphorien. La fondation légendaire et miraculeuse de l'abbaye nous est connue par la "Revelatio ecclesiae sancti Michaelis in monte Tomba", rédigée par des moines au IXe siècle. En 708, l'évêque Saint-Aubert d'Avranches fit édifier un oratoire dédié à l'archange Saint-Michel. Il en a reçu l'ordre en songe de l'archange lui-même par trois fois. La troisième fois pour se faire obéir, Saint-Michel enfonça son doigt dans le crâne d'Aubert. Le soi-disant crâne de Saint-Aubert avec le trou est conservé dans la basilique Saint-Gervais d'Avranches. Selon les ordres de Saint-Michel, le sanctuaire doit être la réplique de celui du Mont Gargan en Italie construite au Ve siècle. Saint-Aubert fit arracher une pierre cultuelle païenne (menhir ou dolmen) et construire un sanctuaire circulaire. Il envoya deux moines en Italie pour chercher des reliques. Ils ramenèrent une pierre où Saint-Michel aurait laissé l'empreinte de son pied et un morceau du voile de Saint-Michel. Les reliques disparurent à la Révolution. Ce premier sanctuaire fut retrouvé dans la chapelle Notre-Dame sous Terre.

escalier 3
En haut du grand escalier

abbatiale 8
La façade de l'abbatiale

abbatiale 6
La nef de l'abbatiale

le cloitre
Le cloitre (© Wikipédia)

En 709, un raz de marée engloutit la forêt de Scissy et transforma le Mont en ile. L'évêque Saint-Aubert consacra le sanctuaire le 16 octobre 709 et y installa douze chanoines. En 710, le Mont Tombe devint Mont Saint-Michel au Péril de la Mer. Celui-ci fut pillé par les Vikings en 847. Après la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, Rollon, devenu le premier duc de Normandie, fit réparer les destructions qu'il avait fait subir au Mont. Il donna au Mont la terre d'Ardevon, une des plus riches possessions du Mont par la suite, rappela sous la règle cénobitique les chanoines que la guerre avait dispersés et confirma les donations anciennes. Guillaume Longue-Epée, qui succéda à son père Rollon en 927, poursuivit la restauration des monastères normands. Richard 1er sans Peur (le fils de Guillaume Longue-Epée) reprocha en 966 aux moines de dilapider les richesses en plaisirs divers. Il les renvoya avec l'approbation du Pape Jean XIII et les remplaça par des bénédictins sous l'autorité de l'abbé Maynard 1er qui fit construire Notre-Dame sous Terre. Conan le Tort, duc de Bretagne, bienfaiteur de l'abbaye, fut inhumé au Mont en 992. Tout comme son successeur, Geoffroy 1er, en 1008.

refectoire 2
Le refectoire

salle des hotes 5
La salle des hôtes

salle des hotes 2
La cheminée de la salle des hôtes

gros piliers
La crypte des gros piliers

Le duc de Normandie, Richard II, prit en 1009 le contrôle du Mont. Il remplaça l'abbé Maynard par l'abbé Hildebert 1er. En 1060 débuta la construction de l'abbatiale. Le bâtiment, de 70 m de long, de 17 m de haut (25 m à la voute du chœur), repose sur trois cryptes : la chapelle des trente cierges, la chapelle des gros piliers et la chapelle Saint-Martin construites entre 1031 et 1047. Les trois étages du bâtiment conventuel furent édifiés sur le côté nord du Mont à partir de 1080. Le bâtiment contient la salle de l'Aquilon (aumônerie), le promenoir des moines et le dortoir. Au cours du XIIe siècle, le Mont connut son apogée avec l'abbé Robert de Torigni (1154-1164), conseiller du duc de Normandie, Henri II d'Angleterre. En 1103, trois travées de la nef s'écroulèrent sur le bâtiment conventuel. Ils seront reconstruits par l'abbé Roger II (1115-1125). À partir de 1154, l'abbé Torigni fit construire de nouveaux logis abbatiaux, une officialité, une nouvelle hôtellerie, une infirmerie (qui s'effondra en1811) et la chapelle Saint-Étienne.

crypte st martin
La crypte St-Martin

roue ossuaire
La cage d'écureuil du monte-charge installée dans l'ancien ossuaire

escalier nord sud
L'escalier nord/sud

chapelle st-etienne
La chapelle St-Etienne

promenoir
Le promenoir des moines

salle des chevaliers
La salle des chevaliers

salle chevalier 3
La salle des chevaliers

Le roi de France Philippe Auguste entreprit en 1204 la conquête des fiefs des ducs de Normandie. Son allié Guy de Thouars, nouveau duc de Bretagne, engagea la conquête de l'Avranchin. Après avoir assiégé le Mont, il le brula et passa tous ses habitants au fil de l'épée. Philippe Auguste, désapprouvant ce désastre, envoya à l'abbé Jordans une somme d'argent pour réparer les dégâts causés par son allié. À partir de 1215 l'abbé Raoul des Iles édifia la salle des Hôtes et le réfectoire (entre 1217 et 1220), la salle des chevaliers, le scriptorium des moines (entre 1220 et 1225) et le cloitre (entre 1225 et 1228). La salle des gardes (l'entrée actuelle de l'abbaye) fut édifiée par l'abbé Richard Turstin en 1257 en même temps que la nouvelle officialité, salle où est rendue la justice relevant de l'abbaye. Guillaume du Merle, capitaine général des ports de Normandie, établit sur le Mont en 1324 la première garnison royale. En 1356, les Anglais se rendirent maitres de l'ilot voisin de Tombelaine et assiégèrent le Mont. Bertrand Du Guesclin fut alors nommé capitaine de la garnison du Mont et en remportant plusieurs victoires, écarta la menace anglaise.

tombealine
L'ilot de Tombelaine

abbaye 2

abbaye 5
Côté nord de l'abbaye

abbaye 6
Le côté nord de l'abbaye

L'abbé Pierre Le Roy fit construire les tours Perrine, des Corbins et du Châtelet entre 1386 et 1393 pour assurer la défense de l'entrée de l'abbaye. Les remparts entourant le village du Mont furent érigés en 1415 par l'abbé Robert Jollivet. Après que Rouen soit tombé aux mains des Anglais, le roi de France, Charles VII, nomma Jean VIII d'Harcourt capitaine du Mont. Il fut tué à la bataille de Verneuil en août 1424. Le chœur roman de l'abbatiale s'écroula en 1421. Les Anglais reprirent le blocus du Mont par terre et par mer en 1423. Louis d'Estouteville remplaça Jean d'Harcourt à partir d'août 1424. Il fit évacuer les femmes et les enfants le 17 novembre 1424. Une flotte armée par le duc de Bretagne brisa le blocus le 16 juin 1425 et ravitailla le Mont. Dès le départ de la flotte, les Anglais revinrent. En 1433, un incendie détruisit une partie de la ville. Les Anglais commandés par Thomas de Scules lancèrent, le 17 juin 1434, une offensive avec artillerie et machines de guerre. Mis en déroute par les défenseurs, ils abandonnèrent sur la grève des bombardes et arrêtèrent le siège du Mont. Le chœur de l'abbatiale fut reconstruit dans un style gothique flamboyant à partir de 1446.

rempart 3
Les remparts

rempart 5
Les remparts

rempart 8

bourg 6
Le bourg

L'abbaye passa en 1523 sous le régime de la commende. En 1577, les huguenots de Gabriel II de Montgomery tentèrent vainement de s'emparer du Mont. Ils ressayèrent sans plus de succès en 1589 et en 1591. Les trois travées occidentales de l'abbatiale furent édifiées en 1780. Les trois travées démolies laissèrent la place à un parvis. Après la Révolution française, les derniers bénédictins quittèrent le mont en 1791. Le Mont était alors désigné sous le simple vocable de Mont Michel. L'abbaye fut transformée en prison en 1793 pour y incarcérer plus de 300 prêtres réfractaires. En 1794, un télégraphe de Chappe prit place sur le clocher. Sous le règne de Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), les prisonniers ultraroyalistes et républicains se liguèrent contre le directeur de la prison, Martin des Landes. À l'époque, 700 prisonniers (hommes, femmes et enfants) travaillaient à l'abbaye transformée en atelier. Un incendie détruisit en 1834 le toit de l'abbatiale. Durant une forte marée de 1852, la Sélune creusa son lit autour du Mont, l'isolant totalement de la terre même à marée basse, ce qui fit obstacle au ravitaillement de la prison. L'état de délabrement fut tel que la prison devint invivable forçant Napoléon III à la fermer en 1863. Les 650 prisonniers furent transférés et l'abbaye louée à l'évêque de Coutances.

plan
Plan de l'abbaye au niveau de l'abbatiale (© Wikipédia)

plan
Plan de l'abbaye au niveau de la salle des chevaliers (© Wikipédia)

plan
Plan de l'abbaye au niveau de l'entrée (© Wikipédia)

L'abbaye fut classée Monument historique en 1874. Paul Gout et Édouard Corroyer, élèves de Viollet-le-Duc, entamèrent la restauration de l'abbaye. Le sculpteur Emmanuel Fremiet réalisa la statue de Saint-Michel en 1895 qui fut mis en place en 1897 sur la flèche néogothique élevée au-dessus de l'abbatiale en 1896. En 1898, Paul Gout découvrit, sous l'abbatiale, le sanctuaire de Notre-Dame sous Terre. Elle ne sera totalement dégagée qu'en 1959 après l'installation d'une poutre de renfort par l'architecte Yves Marie Froidevaux. L'abbatiale fut rendue au culte en 1922. Les moines revinrent en 1866 pour la célébration du 1000e anniversaire de l'abbaye. Sous l'égide d'André Malraux, plusieurs monastères bénédictins envoyèrent quelques moines qui restèrent à l'abbaye avec l'accord de l'état. Le premier prieur de cette nouvelle assemblée de moines fut Bruno de Senneville. En 1979, le Mont fut classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les moines bénédictins furent remplacés en 2001 par les frères et les sœurs des Fraternités monastiques de Jérusalem.

eglise 1
L'entrée de l'église du bourg

eglise 2
L'église du bourg

Les nouveaux aménagements de la digue d'accès au Mont réalisé par l'architecte Dietmar Feichtinger, en 2014, rendirent au site son aspect insulaire lors des marées hautes.

mont 6

salle chevalier 2
La salle des chevaliers

Pour un descriptif complet de l'abbaye voir la page wikipédia sur l'abbaye du Mont St-Michel

Ces photographies ont été réalisées en juin 2017.

 

Y ACCÉDER:

L'accès au Mont-Saint-Michel est fléché depuis les villes avoisinantes.



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 24 septembre 2017

Cette page a été mise à jour le 24 septembre 2017