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Le fort de la Hougue

La rade de St-Vaast-la-Hougue présente un abri naturel pour les navires et fus utilisée de longue date. En 1346, c'est à cet endroit que débuta la guerre de Cent Ans par le débarquement des troupes anglaises d'Édouard III. Lors de sa visite des côtes en 1686, Vauban constata que "Sans renfort, la côte est du Cotentin demeure la fragilité du Royaume et est propice aux débarquements ennemis". Une première mise en défense du site fut opérée en 1689. L'avenir donnera raison à Vauban.

En 1692, des vaisseaux de Louis XIV s'opposèrent à la flotte anglo-hollandaise lors de la bataille navale de la Hougue. Les douze navires français cherchant à s'abriter dans la rade entre Tatihou et la Hougue furent brulés par les Anglais. Le navire de l'amiral de Tourville, le Triomphant, l'Admirable et le Soleil Royal furent eux détruit dans la rade de Cherbourg n'offrant, à l'époque, guère plus de protection.

En 1694 débutèrent les travaux de fortification exécutée par l'ingénieur Benjamin de Combes selon les plans de Vauban. Les travaux durèrent cinq ans. Vauban conçut deux tours-observatoires avec plateforme haute pour des canons. Une tour fut érigée sur la presqu'ile de la Hougue, l'autre sur l'ile de Tatihou. Les deux batteries de canons croisaient leurs tirs pour assurer la défense de la baie de St-Vaast-la-Hougue. La tour de la Hougue a une forme tronconique avec des murs épais de 3 m. Elle a une hauteur de 18 m pour un diamètre au sol de 16 m. Construite sur un promontoire de granit, elle possède, en partie haute, six embrassures de tir. Elle est protégée par une enceinte et des douves en eau. Au pied de la tour a été aménagé un magasin à poudre.

Les Anglais organisèrent en 1708 une invasion de la côte avec soixante navires, mais les tirs des deux tours et des batteries côtières les empêchèrent d'accoster. La batterie de la pointe au pied de la tour fut aménagée en 1754. De la même période date la porte aux Dames (l'actuelle entrée de visiteurs), déformation de Port aux Dames. La baronnie de Quettehou, dont dépendait le port, appartenait alors aux Dames, les religieuses de l'abbaye aux Dames de Caen. Une nouvelle bataille navale opposa en ces lieux les Français aux Anglais en 1810. Durant le blocus exercé par les Anglais sur les ports de la Manche, deux frégates françaises, l'Amazone et l'Élisa s'échappèrent du Havre pour rejoindre Cherbourg au cours de la nuit du 12 novembre 1810. Le 13 novembre 1810, le HMS Diana et le HMS Niobe entamèrent la poursuite. Les deux frégates françaises se réfugièrent à St-Marcouf puis le lendemain se mirent sous la protection des batteries de la Hougue. Après quatre tentatives d'attaque, les Anglais se retirèrent au large hors de portée des canons français. Ils réattaquèrent durant la nuit avec une nouvelle arme, les roquettes Congreve. Ils ne touchèrent aucune cible, mais créèrent une panique chez les Français qui coupèrent les ancres provoquant l'échouage des deux frégates. Renfloué, l'Amazone parvint à s'échapper vers le Havre le 27 novembre 1810. L'Élisa, endommagée, fut attaquée par les Anglais le 6 décembre 1810. S'échouant à nouveau, l'Élisa fut petit à petit réduite à l'état d'épave par les marées. Elle fut incendiée par les Anglais le 23 décembre 1810.

Le fort de la Hougue fut modernisé en 1850 par l'aménagement de deux nouvelles batteries de canons au nord et au sud de la tour Vauban. En 1929, la tour Vauban fut classée Monument historique. Entre 1943 et 1944, les Allemands incorporèrent le fort dans le mur de l'Atlantique en y aménageant une quinzaine de bunkers (abri, bunker pour mitrailleuse et canon, etc.). Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2008, le fort est toujours utilisé par la Marine nationale avec un poste de surveillance de la rade et un camp de vacances pour l'école des apprentis de la Marine de Cherbourg.

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2017.

Y ACCÉDER:

Du centre-ville de St-Vaast-la-Hougue, prendre la direction de la Hougue. Il est possible de faire le tour du fort à pied. L'accès à la tour Vauban se fait par le côté ouest du fort. La visite est payante (2,70 € en 2017).

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 24 septembre 2017

Cette page a été mise à jour le 24 septembre 2017