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Argentomagus

La cité gallo-romaine d'Argentomagus s'est développée après la conquête romaine sur l'emplacement de l'oppidum celte des Bituriges Cubes. Celui-ci occupait le plateau des Mersans situé au carrefour de la route fluviale que représente la Creuse et des voies romaines allant de Limoges (Augustoritum) à Bourges (Avaricum) et de Poitiers (Limonum) à Clermont (Augustonemetum). La cité va développer de nombreuses activités liées à l'exploitation des ressources naturelles de la région comme les carrières de pierre ou de fer.

église de st-Marcel
L'église de St-Marcel

La ville connaitra son apogée entre la fin du Ier siècle et le milieu du IIe siècle. De cette période nous sont parvenus différents vestiges faisant l'objet de fouilles depuis de nombreuses années. La première description de ces vestiges a été faite par Jean Chaumeau en 1566. La première fouille a été effectuée en 1820 sur ordre du préfet de l'Indre.

Le sanctuaire

Au sein d'une enceinte de forme trapézoïdale d'une longueur de 60 m et d'une largeur maximale de 30 m ont été construit trois temples. Cette enceinte est entourée de rues. Deux des temples sont des constructions de style gaulois constitué d'une cella carrée entouré d'une galerie de circulation. Le troisième temple est un temple construit selon la tradition gréco-romaine. Les trois temples sont orientés est-ouest avec leurs entrées à l'est. Les temples sont construits en petit appareil. Ils ont subi plusieurs reconstructions dont l'une a été, d'après une inscription retrouvée, financée sur les fonds propres de Quintus Sergius Macrinus.

une des cella

le sanctuaire

La maison de Macrinus

À quelques mètres des sanctuaires subsistent les vestiges d'une grande villa appartenant à Quintus Sergius Macrinus. Les fondations des murs exhumés depuis 1970 dessinent une maison d'une longueur de 32 m et de 20 m de largeur. Au moins trois pièces ont été reconnues. Dans l'une d'elles, un système de chauffage par hypocauste a été retrouvé. Les restes d'enduit peint retrouvé permettent d'affirmer que les murs intérieurs disposaient de fresques. Des charnières métalliques et des verrous ainsi que plusieurs clés en fer retrouvé sur le site témoignent de la présence de portes. Par contre, aucun fragment de verre à vitre n'a été retrouvé permettant d'affirmer la présence de fenêtre. Une deuxième villa a été dégagée sur le site. Elle a été intégrée au musée élevé sur le site.

vestiges de mur

La fontaine

la fontaine
La fontaine

Au cœur du site se trouve une fontaine monumentale. Elle se compose d'un bassin carré de 4,50 m de côté d'une contenance de 24 m3. À chaque angle du bassin est placé un pilier-dièdre. Ces piliers ont certainement supporté une toiture constituant un impluvium captant les eaux pluviales. Le bassin est disposé à trois mètres sous le niveau du sol. Il est accessible par deux escaliers symétriques de 14 marches disposés au sud et au nord.

la fontaine

L'alimentation en eau était assurée par un aqueduc constitué de canalisation en bois. La conduite était sous pression ce qui permettait de s'affranchir des contraintes d'un écoulement gravitaire. Les petites dépressions étaient ainsi franchies par des siphons. La seule contrainte était que l'arrivée soit plus basse que le départ. Ce qui explique l'aménagement du bassin a trois mètres sous le niveau du sol. Le trop-plein de la fontaine était évacué par un égout vouté se déversant dans la pente est du plateau. Cet égout est toujours visible au départ de la fontaine.

le bassin
Le bassin de la fontaine

l'égout
L'égout

Le théâtre

Les fouilles ont relevé la présence de deux théâtres qui se sont succédé dans le temps. Le premier fut construit aux alentours de 30 ou 50 apr. J.-C.. C'était un petit édifice ne possédant qu'un seul mur maçonné. Les gradins en bois étaient disposés sur le flanc de la colline. Il présentait cependant le plan classique en demi-cercle des théâtres romains. Son diamètre était de 61 m. Il fut agrandi par la construction d'un mur d'enceinte englobant cinq gradins supplémentaires.

le théâtre
Le théâtre

En 150 apr. J.-C., ce petit théâtre laisse la place à un édifice entièrement construit en pierre. Son diamètre fut de 85 m et il pouvait accueillir de 6000 à 7000 spectateurs. Il était muni d'allées de circulation rayonnante et concentrique facilitant l'accès du public. Les notables de la ville qui avaient financé l'édifice disposaient d'un gradin d'honneur au premier rang. De grandes entrées situées de part et d'autre de la scène y donnaient accès. Le plan de ce théâtre respecte une hiérarchie entre les catégories sociales avec une prédominance des notables.

les gradins

Les représentations allaient du tragique avec le pantomime au rire avec le mime. Les représentations données dans le théâtre étaient destinées au public des mortels, mais également aux dieux. Les spectacles étaient donnés à l'occasion des fêtes religieuses. Les dieux étaient présents au théâtre sous la forme de statues et d'autels votifs. À l'extérieur au-dessus des gradins se trouvait souvent, comme ici, un temple d’où le dieu pouvait assister aux jeux.

le théâtre

les gradins

Le nouveau théâtre a surtout servi au cours du IIe siècle et un peu moins au cours du IIIe siècle. Il sera abandonné au cours du IVe siècle et servira ensuite, comme beaucoup d'édifice antique, de carrière. À 200 m au nord du théâtre, les archéologues ont reconnu la présence d'un amphithéâtre dont le grand axe a une longueur de 80 à 100 m. Cet amphithéâtre n'a pas été fouillé. Argentomagus est la seule cité secondaire de la Gaule à avoir construit un théâtre et un amphithéâtre. Ce qui témoigne de la richesse de la cité.

accès du public
Les couloirs d'accès du public

Le pont romain

En bord de Creuse sont visibles les fondations de deux des piles du pont romain. Celui-ci, long de 110 m, permettait à la voie allant à Augustoritum (Limoges) de franchir la Creuse. Le pont s'appuyait sur cinq piles construites à l'aide de grands blocs en pierre taillée maçonnée. Ces piles étaient espacées de 11,65 m et étaient large de 7,30 m. En amont, chaque pile était munie d'un éperon brise-lames.

le pont
Les vestiges du pont romain

Ce pont fut utilisé jusqu'en 1530 où une crue l'emporta. Un gué, probablement aménagé avant la construction du pont, a été retrouvé légèrement en aval du pont. Ce gué avait été aménagé sur le fond rocheux de la rivière et complété par des dalles en pierre taillée.

l'amont du pont
La 1re culée vue de l'amont

Ces photographies ont été réalisées en décembre 2011.

 

Y ACCÉDER:

L'accès au site archéologique d'Argentomagus est fléché depuis Argenton-sur-Creuse. Pour accéder au théâtre, il faut poursuivre sur la D927E. En haut de la côte (dans St-Marcel), prendre au feu tricolore à gauche vers le stade. Prendre la première rue à gauche (avant le cimetière) et suivre le fléchage.

Pour le pont romain, reprenez le chemin d'Argenton-sur-Creuse. Au niveau du quartier St-Etienne (à l'entrée d'Argenton) prendre à droite avant l'église et se diriger vers la Creuse.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 14 janvier 2012

Cette page a été mise à jour le 16 février 2015