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Il y a 300 millions d'années, au carbonifère, le sud des Vosges était sous un climat tropical et une végétation dense s'y développait. La lente décomposition des débris organiques de cette végétation va former du charbon. A l'emplacement de Ronchamp devait exister une cuvette où les ruissellements ou même une rivière vont accumuler des couches de végétaux et des couches de sables et d'argiles. Au fil des millénaires, les plissements du terrain ont incliné les couches pour leurs donner un pendage nord / sud d'environ 25°. Les deux principales couches de charbon de Ronchamp affleurent de ce fait au nord à proximité de l'Étançon et se trouvent à plus de 1000 m de profondeur au sud près du puits Arthur de Buyer. Ce puits de 1010 m est parmi les plus profonds d'Europe.
Le puits Sainte- Marie
Le charbon de Ronchamp fut découvert en 1750 et exploité de façon artisanale au niveau des affleurements de la première couche. En 1810 furent creusés les premiers puits. L'exploitation se déplace de plus en plus vers le sud. En 1845, les puits atteignent le centre du bassin. En 1861, la production est de 161 000 t. L'exploitation atteint le point le plus au sud en 1894 avec le puits Arthur de Buyer. La production atteint son maximum en 1904 avec 246797 t. A partir de cette date, la production ne cessera de diminuer avec l'épuisement des couches de charbon. En 1956, la production n'est plus que de 24 000 t. A partir de 1945, de nouvelles galeries sont creusées au nord de Ronchamp afin d'atteindre les affleurements de la deuxième couche. Le dernier puits creusé fut le puits XIII ou puits de l'Étançon. Il atteignit la profondeur de 44 m en 1950. C'est au puits du Magny qu'est remonté le dernier wagonnet en 1958.
Le chevalet du puits Sainte-Marie
Locomotive et wagonnets qui circulaient dans les galeries
Le bassin houiller de Ronchamp s'étend sur la commune de Ronchamp, de Champagney et de Magny d'Anigon. Dix puits ont été creusés à Ronchamp, quatorze à Champagney et deux à Magny. Le mémorial de la mine installé sur la route du Rhien symbolise le bassin. Chaque puits y est représenté par un petit chevalet portant son nom et sa profondeur.
Le mémorial de la mine
Au plus fort de l'exploitation, 1500 mineurs travaillaient dans le bassin houiller de Ronchamp. Dès le début de l'exploitation, les mineurs furent confrontés aux problèmes du ruissellement de l'eau dans les galeries. En 1765 fut creusée une rigole souterraine sous les galeries. Cette rigole, maçonnée en brique avait une longueur de 1400 m. Elle part du Chevanel et débouche à l'étang Fourchie. L'eau qui en sort est colorée en rouge par la pyrite contenue dans le charbon. En 1815, lorsque la profondeur des galeries dépassa celle de la rigole, celle-ci fut délaissée. A cette date des pompes furent installées pour assécher les puits. Le problème de l'eau créa en 1950 une catastrophe. Le 16 décembre, à la galerie Fourchie, une poche d'eau liée à d'anciennes galeries noyées, se rompit. L'eau envahit les galeries d'où 17 mineurs purent s'échapper. Mais quatre mineurs furent noyés au puits de l'Étançon où leurs corps ne furent retrouvés que le 22 décembre. Ce fut le dernier drame qui endeuilla le bassin minier de Ronchamp.
Le haut du puits XIII de l'Étançon
La stèle commémorant le drame de l'Étançon
Un autre drame eut lieu au puits Sainte-Marie, profond de 359 m. Le 23 janvier 1869 durant le poste de nuit, dans une galerie à 304 m de profondeur, les mineurs préparèrent un tir de mine (destruction à l'aide d'explosif). Un forage ayant probablement percé une veine de charbon, un coup de grisou ébranla la galerie sur plus de 500 m. Ce jour, les mineurs payèrent un lourd tribut au charbon. Sept d'entre eux y laissèrent la vie.
Le puits Sainte-Marie
Vestiges des bâtiments du puits Sainte-Marie
Les mines de charbon furent fermées en 1958. Les différentes galeries et les puits furent rebouchés avec les schistes des terrils. Les puits furent munis d'un bouchon en béton contenant une borne indiquant son nom, sa profondeur et son diamètre. L'association des amis du musée de la mine et la municipalité de Ronchamp essaient de sauvegarder les vestiges encore présents. Vous pouvez ainsi suivre le circuit des affleurements de l'Étançon qui vous fera découvrir quelques vestiges. Vous pourrez ainsi descendre sur une quinzaine de mètres dans le fonçage Robert creusé en 1951 et restauré. Cette galerie suit le pendage à trente degrés de la seconde couche. Elle a été consolidée à l'aide de cadres métalliques en renforcement des boisages en sapin passablement pourris. Le circuit traverse les anciens terrils, longe des galeries récentes ou anciennes ainsi que plusieurs dépressions circulaires formées par l'effondrement des galeries situées dans les entrailles de la terre.
Vestige de la salle des ventilateurs du puits XIII
Un wagonnet
Les ruines du puits Arthur de Buyer
Une autre vue des vestiges du puits Arthur de Buyer
Un hangar du puits Arthur de Buyer
Ces photographies ont été réalisées en juin et en octobre 2008.
Y ACCÉDER:
A Ronchamp, prenez la direction du lieu dit le Rhien (hôtel restaurant). Sur votre route, après le puits de l'Étançon, vous allez trouver le mémorial de la mine d'où part le circuit des affleurements. Le puits Sainte-Marie est situé à droite de la route menant à la chapelle Notre-Dame du Haut construite par Le Corbusier.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 28 juin 2008
Cette page a été mise à jour le 23 février 2015