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La grotte de la Baume de Gonvillars

La falaise

Dans la falaise de cette reculée s'ouvre à mi-hauteur une petite caverne, nommée également grotte des Côtelottes, qui a servi d'abri aux ours et aux hommes de la préhistoire. Au bas de cette caverne débute un étroit boyau qui donne accès à près de 5 km de galerie. La première évocation écrite de cette grotte date de 1833 et en 1880 ont été entreprises les premières fouilles.

Le porche

Le site a été fouillé entre 1964 et 1966 par Pierre Pétrequin. La grotte a été occupée par les derniers chasseurs du paléolithique (10000 ans av. J.-C.) qui y ont laissé quelques silex taillés. Les fouilles ont établi qu'au néolithique (4000 à 3000 ans av. J.-C.) la grotte servit d'habitat temporaire utilisé du printemps au début de l'été. Trois foyers furent retrouvés entourés d'objets similaires. Ce qui peut correspondre aux aires d'habitats de trois familles. Cet abri fut, à cette époque, l'objet d'un terrible accident. La voûte s'effondra partiellement, obligeant les occupants à abandonner leur mobilier sur place. L'analyse des outils et des déchets permit de préciser les occupations de ces trois familles. La pêche et la chasse sont démontrées par la présence d'hameçon et de pointes de flèches ainsi que par des traces de filets en fibres végétales retrouvées sur la paroi d'un vase. Les deux tiers des restes d'animaux retrouvés proviennent de la chasse. Les espèces chassées sont la loutre, le renard, l'ours, le sanglier, le cerf, le chevreuil et les bisons. Le reste provient d'animaux domestiqués comme le mouton. Plusieurs lames de silex portant le "vernis céréalier" prouvent que ces hommes cultivaient les céréales. Une énorme quantité (1m3) de céréales carbonisées a été recueillie. Ces céréales n'ont pas été cultivées près de la grotte. En effet comme très peu d'épillets se trouvaient avec les grains, il est possible d'avancer que le battage a été réalisé à une certaine distance de la grotte. Au niveau de chaque foyer a été retrouvée une meule ainsi que plusieurs vases servant au stockage de l'eau et la nourriture.

le porche
Le porche

La vue
La vue depuis la grotte

La grotte
L'emplacement du site préhistorique

Les lieux préhistoriques
Les lieux occupés par nos ancêtres

Chaque famille avait également une activité spécialisée. L'une travaillait le bois de cerf et le silex (réserves d'éclats et de lames brutes) et l'autre s'occupait du travail des peaux (présence de grattoirs, de perçoirs, de pointes et de burins). Le mobilier archéologique a été daté aux alentours de 4000 ans av. J.-C.

Un polissoir
Pierre utilisée pour polir les silex

A partir du bronze ancien (2000 à 725 ans av. J.-C.), le site fut fortifié. Un rempart fut dressé devant le campement. Ce rempart, composé de caillasse liée par une terre noire, fait 90 cm de hauteur pour 2 m de largeur. La face extérieure était constituée d'un parement en grosses dalles. Au niveau du campement des petites haches en aphanite poli ont été retrouvées. Dans cette couche archéologique ont été retrouvés les ossements d'un adulte et d'un enfant. Des parures faites de coquilles d'unio (moules d'eau douce) perforées, de coquillages de type cardium, d'origine méditerranéenne, perforées et polies et de perles circulaires en calcaire accompagnaient ces sépultures.

Au bronze final, le site fut aménagé pour constituer un habitat de longue durée. Le porche de la grotte fut entièrement remanié par l'apport de près de 60 m3 de matériaux divers.

Le rapport publié après les fouilles peut être consulté en cliquant ici.

Les spéléologues peuvent accéder au réseau souterrain. La galerie principale peut être parcourue sur 600 m avant d'arriver à un siphon. Les galeries annexes font plus de 3 km. La grotte est parcourue par une rivière souterraine qui réapparaît une dizaine de kilomètres plus loin à la résurgence de Lougres dans la vallée du Doubs. Cette résurgence regroupe plusieurs rivières.

L'entrée des spéléologues
L'entrée de la partie souterraine de la grotte

Quelques mètres avant la falaise dans laquelle s'ouvre cette grotte se trouve la perte de la Sapoie. Avant de disparaitre sous terre, la Sapoie parcourt une quinzaine de kilomètres. La perte forme un petit étang, l'eau s'infiltrant progressivement sur les dernières centaines de mètres de son cours. En périodes de très fortes pluies, l'étang peut d'ailleurs se transformer en lac recouvrant toute la prairie. Il va de soi qu'en période pluvieuse, le débit de la rivière souterraine peut rendre impossible l'exploration des galeries souterraines.

La perte de la riviére
La perte de la Sapoie

Les explorations effectuées par des plongeurs spéléologues ont permis de reconnaître 4620 m de galeries principales avec 13 siphons dont les longueurs varient entre 6 et 25 m avec des dénivelés entre 1 et 3 m. Entre les siphons 4 et 5, les spéléologues ont réussi, en 1991, la jonction avec le gouffre du Trou aux Chiens sur la commune d'Arcey (Doubs). Entre les siphons 7 et 8 se trouve une partie émergée d'environ 40 m et entre les siphons 8 et 9 c'est 110 m de galerie qui sont exondés. Le parcours exploré s’arrête au siphon 10 qui reste à l'heure actuelle non franchi. Entre les siphons 9 et 10 se trouve une galerie latérale qui aboutit après trois siphons, dont le dernier à une longueur de 90 m et une profondeur de 8 m, sur un plan d'eau de 110 m de longueur. Ce plan d'eau marque la fin de la zone explorée. Le dénivelé total de la grotte est de l'ordre de 42 m.

Ces photographies ont été réalisées en mars 2006

Pour voir des photos de la partie souterraine cliquez ici

 

Y ACCÉDER:

De Saulnot, prendre la direction de Villers sur Saulnot. Entrer dans le village et prendre la rue de la Baume. Continuer sur le chemin jusque dans la forêt où se trouve un panneau explicatif sur la flore. De là, prendre le sentier sur la droite.

Coordonnées GPS

47N 32' 21"

06 E 38' 42"

Altitude 355 m

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 23 juin 2006

Cette page a été mise à jour le 13 avril 2020