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L'église d'Arc-en-Barrois

Tout le monde connait la tour penchée de Pise en Italie. L'église Saint-Martin d'Arc-en-Barrois est tout aussi remarquable. Vu de l'extérieur, tout semble normal. Mais à l'intérieur, une étrange impression vous saisit. Les murs et les piliers soutenant les voutes ne sont pas droits. Tout est penché. Les murs, écrasés par le poids du clocher, se sont écartés de l'axe vertical au point que l'on a l'impression que l'ensemble va s'écrouler à chaque instant.

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L'église présente un plan allongé à trois vaisseaux de cinq travées inégales voutées d'ogives. Le chevet plat est tourné vers l'ouest. Au bas-côté nord, est accolée une chapelle de deux travées voutées en plein cintre à caissons. Des arcs-boutants épaulent le bas-côté sud. La toiture est à longs pans sur la nef et en appentis sur les bas-côtés. Le clocher est placé sur la dernière travée du collatéral nord. Il est couvert d'un toit à l'impériale surmontée d'un campanile et d'une flèche polygonale. L'église est de style gothique et sa construction est datée entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Elle est classée Monument historique depuis le 13 février 1928.

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La nef

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Le bas-côté droit de la nef. Remarquez les inclinaisons des piliers.

La chapelle Saint-Hubert, accolée au bas-côté nord, fut construite en 1561. Un litre funéraire (bande noire portant les initiales du défunt) y fut apposé ainsi qu'à l'extérieur de l'église, en 1675, lorsqu'elle servit de reposoir, pour une nuit, au corps du maréchal de Turenne transféré vers Paris. Le clocher fut construit en 1688. Jusqu'à la Révolution, l'église se trouvait dans l'enceinte du château. À une époque inconnue, mais antérieure à 1804, le chœur fut placé à l'ouest à l'emplacement de l'ancienne entrée de la nef afin de faciliter l'accès depuis la place. Au début du XIXe siècle fut constaté le mauvais état de cette église (déversement des murs) et il fut envisagé de la fermer au culte. Cela ne se fit pas et l'on se contenta en 1819 à rehausser le niveau du sol pour éviter les inondations dues à la proximité de l'Aujon. La même année fut percé le portail oriental. En 1827 fut remplacée la toiture en pierre de lave des bas-côtés par une couverture en tuiles. Lorsque la princesse Adélaïde fit reconstruire le château en 1842, la commune lui proposa de racheter l'église afin de la raser pour dégager la vue du château. Ce que la princesse refusa. En 1896, l'architecte Selmersheim fit un devis de 40 000 francs pour la restauration de l'édifice. Il n'y fut donné aucune suite de même qu'au projet de reconstruction émis en 1901.

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À une date qui ne m'a pas été précisée, fut créé sur le bas-côté sud, au droit de l'autel, une porte donnant sur le château. Elle fut réalisée à l'occasion d'un mariage princier pour permettre au couple princier, résident au château, d'accéder plus rapidement à l'autel le jour des noces. En dédommagement, le couple offrit à l'église les lustres qui éclairent aujourd'hui la nef.

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Un des chefs d'œuvres de cette église est le sépulcre qu'abrite une modeste pièce du bas-côté nord. Ce sépulcre, classé Monument historique en 1902, fut donné, vers 1673, par François Marie de l'Hôpital (1618-1679), maréchal de camp de l'armée royale, seigneur d'Arc et duc de Vitry, à l'église Notre-Dame (aujourd'hui disparu) qu'il fit construire en 1672 au couvent des Récollets d'Arc-en-Barrois. Lors de la Révolution française, le couvent fut mis en vente comme bien national. La municipalité se porta acquéreur du couvent, de l'enclos paroissial et des dépendances le 8 aout 1790. Après les inventaires du 6 mai 1790 et du 15 mars 1791, fut mis en vente le mobilier du couvent. Le conseil municipal vota alors la préservation du sépulcre, des statues et retable du maitre autel. Le 4 septembre 1791, le comité d'administration ecclésiastique et d'aliénation des biens nationaux de l'Assemblée nationale autorisa la soustraction de ces objets de la vente et leurs transferts dans l'église paroissiale. Deux mois après la décision de fermeture des lieux de culte promulgué le 24 novembre 1793, deux commissaires, mandatés par l'administration du district de Chaumont, ordonnèrent au maire Victor Bouchu de détruire le sépulcre. La municipalité décida cependant de n'exécuter cet ordre que lorsqu'il sera formalisé par écrit. L'absence de réponse de l'administration sauva le sépulcre du vandalisme révolutionnaire. Le curé Laurent Victor Simon le fit installer à son emplacement actuel en 1854.

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Le sépulcre est constitué de six personnages regroupés autour du tombeau du Christ qui repose sur un linceul. De chaque côté du sarcophage se trouvent Nicodème et Joseph d'Arimathie tenant des pots à onguents et s'apprêtant à recouvrir avec des aromates le corps du Christ. Derrière le sarcophage se tient Saint-Jean (mains jointes et le regard éploré tourné vers le ciel), la Vierge Marie qui regarde son fils, Marie-Madeleine (reconnaissable à la magnificence de ses atours) et une autre femme qui essuie ses larmes.

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Certains auteurs estiment que le sépulcre a été rapporté d'Italie par le duc de Vitry et serait l'œuvre d'un artiste romain ou florentin. Henry Ronot y voit par contre l'œuvre d'un atelier parisien gravitant autour de Gérard Van Opstal et Jean Gardon, auteurs du tombeau du maréchal Nicolas de l'Hôpital et de son épouse Lucrèce Bouhier, réalisé en 1645.

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Le château d'Arc-en-Barrois

Ces photographies ont été réalisées en août 2017.

 

Y ACCÉDER:

L'église se situe au centre-ville d'Arc-en-Barrois, en face du château.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 13 janvier 2018

Cette page a été mise à jour le 13 janvier 2018