Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

La grotte de Plaisir-Fontaine

Le ruisseau de Plaisir-Fontaine a, au fil des millénaires, creusé son chemin dans les calcaires rauracien formant la région d'Ornans. Il débouche à l'air libre sur la rive droite de la vallée de la Brème. Depuis longtemps, le porche de la grotte, d'où il débouchait, s'est effondré et les blocs de pierre ont été évacués par les glaciers et les crues. Les effondrements successifs ont abouti au creusement d'une petite reculée d'une longueur avoisinant le kilomètre. Au bout se trouve la grotte actuelle. Le site a été classé en 1912.

le porche

Le porche de la grotte s'ouvre au pied d'une paroi rocheuse que la végétation, dense au printemps, cache en partie. Le porche a une largeur de 36 m et une hauteur de 10 m. À l'avant, un talus de débris charrié par les eaux dévie le cours du ruisseau vers la gauche. Les eaux sont un peu plus en amont captées pour alimenter les bassins d'une pisciculture.

le porche

l'entrée

Le porche donne accès à deux réseaux : sur le côté droit (vue de l'entrée vers l'intérieur), le réseau actif, en partie noyé, et sur le côté gauche, une galerie fossile surplombant de 5 m le ruisseau. Cette galerie est la seule qui peut être visitée, du moins en partie, sans équipement. Elle parcourt une ligne droite sur environ 80 m avant d'obliquer presque à angle droit vers la droite sur environ 40 m. Elle culmine à 6 m au-dessus du niveau du porche. Sa largeur de 14 m au début se rétrécit peu à peu. De même pour sa hauteur qui va de 2 m au début pour finir à zéro. Cette galerie présente de beaux gours régulièrement alimentés par un petit filet d'eau qui suinte d'une fissure en paroi gauche pour se jeter dans le ruisseau.

galerie gauche
Le début de la galerie de gauche

on s'enfonce
Nous nous enfonçons dans la galerie

gros bloc
Un gros bloc calcité trône au milieu de la galerie

les gours
Les gours

le fond
Le fond de la galerie

vue vers le porche
Vue vers la lumière du porche

La rivière débouche dans le porche par une galerie noyée. Cette galerie s'ouvre au bas de la paroi droite situé à 50 m du bord du porche. À cet endroit, la galerie a une section rectangulaire de 3,10 m de large pour 2,60 m de hauteur. Très vite, le plafond rejoint le niveau de l'eau. La galerie a été explorée par des plongeurs sur 130 m de longueur. Elle forme cinq virages vers la droite avant de filer en ligne droite vers le nord-est.

galerie droite
La galerie de droite

La sortie du ruisseau
La sortie du ruisseau

galerie noyée
La galerie noyée

le ruisseau
Le ruisseau

Dans la paroi droite du porche, quelques mètres avant la résurgence, s'ouvre une petite galerie de 50 cm de diamètre. Cette petite ouverture donne accès au réseau actif de la grotte. Réseau réservé aux spéléologues confirmés. Au bout de 20 m, elle débouche sur la galerie principale orientée nord-est et située entre 4 et 7 m au-dessus du niveau du porche. Sur la droite du débouché de la petite galerie sur la galerie principale se situe, au bout d'une vingtaine de mètres, une petite salle. Sur la gauche du débouché débute la galerie des siphons. Le premier siphon, d'une longueur de 5 m, débouche sur un second de 15 m suivis d'un troisième de 10 m. Ceux-ci donnent accès au bout de 80 m à la salle Fournier. Celle-ci est longue d'environ 40 m et large d'une dizaine. Au milieu de cette salle part, sur la gauche, une nouvelle galerie, la galerie du Mandarin. Celle-ci est longue d'une trentaine de mètres et se termine sur une cheminée de 9 m de hauteur. Au bout de la salle Fournier (côté nord-est) se trouve la perte alimentant le réseau inférieur qui débouche sur la résurgence. Au-delà de cette perte débute la rivière des fossiles. Celle-ci a été reconnue sur plus de 350 m.

le petit diverticule
Le départ de la petite galerie (à gauche) et une amorce de grosse galerie (à droite)

le réseau actif
Le départ vers la partie active de la grotte

le boyau
Le boyau à traverser pour les spéléologues

Au bout d'une centaine de mètres, la rivière des fossiles parcourt une diaclase large de 2,50 m et haute de 8 m entrecoupés de profonds bassins. Les parois laissent apparaitre de nombreux fossiles d'où le nom. Cette diaclase se termine par le quatrième siphon, long de 15 m et profond de 3 m, suivi du cinquième siphon d'une longueur de 30 m. À 500 m de l'entrée, débouche sur le côté droit de la galerie des fossiles le sixième siphon, impénétrable. Il constitue une des arrivées d'eau principale. La galerie des fossiles se prolonge vers le nord-est par le septième siphon, d'une longueur de 20 m, suivi du huitième, long de 12 m. La galerie n'a plus qu'une largeur de 1 m et une hauteur de 50 cm. Elle se termine sur un neuvième siphon impénétrable représentant la deuxième arrivée d'eau principale. Le développement actuellement connu de la grotte représente 1035 m avec un dénivelé positif de 9 m.

le gros bloc
Le gros bloc de calcite avant la sortie de la galerie de droite

galerie gauche
La galerie de gauche

amorce de galerie
L'amorce de galerie sur la paroi droite (revenez voir dans quelques milliers d'années)

La première exploration documentée de la grotte a été réalisée par E. Fournier à la fin du XIXe siècle. En 1964, les spéléologues plongeurs du GS Doubs et de la SS Bourgogne explorent la rivière principale (le réseau inférieur). En 1965, un pompage effectué par A. Pouillot de Dijon permet au GS Doubs et au SC Jura de franchir les siphons 1, 2 et 3 et d'explorer la galerie des siphons, la salle Fournier et la rivière des fossiles jusqu'au siphon 4. En 1974, Bertin et Chorvat du SHAG franchissent en plongée les différents siphons jusqu'au sixième qui est trop étroit pour laisser le passage à un homme. En 1992, John Gordingley et ses collègues poursuivent l'exploration et franchissent les siphons 7 et 8 avant d'être bloqués par le neuvième.

le porche

la rivière

la lumière

 

topographie

La topographie exacte (utilisable par les spéléologues) de la grotte peut être consultée sur le site de JF Loeillot.

 

Y ACCÉDER:

Sous nos contrées tempérées, les chauves-souris, mammifères menacés et protégés, ont plusieurs périodes des vulnérabilités.

En hiver, elles voient leurs proies (insectes) disparaître et entrent donc progressivement en léthargie, si bien qu'elles sont alors très fragiles. Chaque visite dans une grotte peut causer un dérangement, pouvant aller jusqu'à la mort de l'animal. La période critique s'étend du 1er novembre au 15 mars.

En juin et juillet, les femelles se regroupent pour mettre bas leur unique petit et l'année. Des dérangements de la colonie peuvent alors conduire à l'échec de la reproduction.

Durant le transit d'automne et de printemps, d'importantes colonies peuvent s'abriter dans les grottes. Il convient d'en éviter l'affolement en quittant rapidement les lieux sans bruit et sans éclairer les chauves-souris.

D'Ornans, prendre la D67 en direction de Besançon. Puis la D280 vers Bonnevaux-le-Prieuré. Le chemin vers la grotte est indiqué sur la gauche. Garez-vous sur le parking avant la pisciculture et suivez le sentier la longeant sur la gauche.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 16 juillet 2011

Cette page a été mise à jour le 23 avril 2016