Le site de Châlamont est situé sur l'antique route menant de l'Italie du Nord vers les Flandres. Le trafic de marchandise, favorisé par les foires organisées par les comtes de Champagne, amena les sires de Chalons à y établir un péage.
La première mention du lieu dans les archives date de 1244. Dans ce document, Jean de Chalons donna au prieuré de Mouthe, l'hôpital situé sous Châlamont et 10% des droits de péage perçu en ce lieu en échange d'un anniversaire perpétuel célébré en leur église. La route commerciale gravie, à Châlamont, la petite hauteur qu'elle franchit par un étroit passage taillé dans le roc. Ce passage est long de 25 m, profond de 5 m et large de 2,50 m. À son extrémité est sont visibles les niches et les pivots où étaient disposés les vantaux de la porte qui permettait d'en interdire le passage. Le long du chemin et dans le passage sont parfaitement visibles les rainures creusées par le passage de milliers de chariots. De même, nous y reconnaissons des marches qui permettaient un meilleur appui aux bœufs et aux chevaux qui devaient tirer les lourds chariots des marchands.
L'emplacement des vantaux de la porte
Un autre document d'archives nous apprend qu'en 1304, le passage rapporta 242 livres, 3 sous et 5 deniers. Le receveur, chargé de la collecte, perçut un gage de 17 livres et 11 sous, une robe à 4 livres, 15 sous pour le parchemin et 5 sous pour les frais du voyage destiné à rendre compte. Entre le XIIIe et le XIVe siècle se croisaient à cet endroit les produits italiens (épices, produits naturels méditerranéens, soie et articles de luxe) et les produits nordiques (laines, cires, poissons, draps, etc.). Un document comptable de 1345 nous informe du passage, au péage, de 2651 balles de laine pesant chacune 25 livres.
Le côté est du passage
Le passage vue du côté est
À la fin du XIVe siècle, le péage comprend deux tarifs. Le gros péage, concernant le trafic international, est perçu par les sires de Chalons. Le petit péage, qui concerne le trafic régional et local, est perçu par amodie, c'est-à-dire que les revenus du péage sont achetés aux enchères par le plus offrant. En 1541, le péage a été amodié à Pierre Godard pour la somme de 923 florins. Au cours du XVe siècle, le commerce est/ouest, favorisé par les foires de Lyon et de Genève, prend de l'ampleur. Les échanges locaux prennent également de l'importance comme le transit du sel produit à Salins vers la Suisse.
Le
passage vue du côté ouest
En 1499, Jean de Chalons exempta les habitants de Septfontaines, d'Evillers et de Lévier de péage pour toutes les denrées et marchandises à usage personnel et non commercial contre le paiement d'une somme unique de 120 francs. Afin de percevoir le péage, le passage était gardé par des hommes d'armes. Des logements étaient établis sur le côté est du passage. Celui-ci était également surmonté d'un corps de garde fortifié.
Un autre document comptable de 1631 signale que, cette année-là, les salines de Salins avaient livré, à la ville de Berne, 1673 bosses de sel. Soit l'équivalent de 1000 chariots.
Ces photographies ont été réalisées en mai 2014.
Y ACCÉDER:
À Boujailles, prendre la direction de Villers-sous-Châlamont. Après le col de Châlamont, prendre le 1er chemin à gauche. S'arrêter au parking, puis prendre le chemin partant sur la gauche (sens d'arrivée par le chemin) puis au 1er embranchement prendre à gauche (fléchage).
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 9 août 2014
Cette page a été mise à jour le 9 août 2014