Le cimetière israélite de Besançon

Une communauté juive est attestée à Besançon depuis le Moyen-âge. La ville, qui possédait un statut de cité impériale et était un important centre de commerce, permit à cette communauté de prospérer. La communauté possédait alors un lieu d'inhumation pour ses défunts situé au lieu-dit de Calmoutier. Comme dans beaucoup de villes, les juifs furent interdits et expulsés à partir de 1465. Le cimetière fut donc vendu par la municipalité et détruit.

Après la Révolution, en 1791, les juifs furent à nouveau autorisés à séjourner en France. Une nouvelle communauté s'établit alors en ville. Nathan Lippmann et Pierre Picard, deux notables de cette communauté, acquirent, en 1796, auprès du jardinier Claude Louis Gatelet, un terrain de 180 m² pour en faire un cimetière. Devenu trop petit, il fut agrandi en 1839 par l'achat d'une nouvelle parcelle de 756 m². En 1887, le consistoire israélite qui gérait le cimetière essaya en vain d'acheter une parcelle adjacente pour y construire une maison pour un gardien. L'agencement actuel du cimetière date de 1895. La partie basse fut réservée aux sépultures pour les enfants. Cette partie est depuis de nombreuses années délaissées. La partie gauche du site accueille actuellement les nouvelles sépultures. Au cours de la 2^e Guerre mondiale, plusieurs tombes furent saccagées par des nazis et des collaborateurs du régime de Vichy.

Le cimetière contient plusieurs monuments funéraires exceptionnels. Les tombes juives étant d'habitudes très sobres, constituées d'une dalle horizontale pour les Séfarades, originaires d'Afrique du Nord, ou d'une stèle verticale pour les Ashkénazes, originaires d'Europe centrale, ces monuments sont uniques. En 1877 fut construit le mausolée Veil-Picard dans un style mauresque en marbre, pierre et bronze. Il accueillit la dépouille d'Adolphe Veil-Picard (1824-1877). Il était banquier, administrateur de la Banque de France, commandant des sapeurs-pompiers de Besançon et élu du conseil municipal. Officier d'académie et détenteur de la Légion d'honneur, il fut un important bienfaiteur de la ville. Ses nombreux dons permirent la construction de deux écoles, d'une bibliothèque, la réfection de nombreuses autres écoles, l'extension du réseau d'adduction d'eau au Chaprais et à Saint-Ferjeux, le renouvèlement de l'équipement des sapeurs-pompiers et la construction du quai le long du Doubs qui porte son nom. Ses funérailles furent suivies par environ 10 000 personnes dont de nombreux officiels.

L'autre monument imposant est la pyramide Picard, haute de 7 m. Composé d'un sous-sol et d'un rez-de-chaussée, il s'agit du plus haut monument funéraire de la ville de Besançon. Mis à part un élégant vase, orné de branches d'olivier, placé au sommet de la pyramide, le monument ne comprend aucune décoration, ni même d'inscriptions.

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Mausolée de la famille Haas, dont Emmanuel Haas fut vice-président du consistoire

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Tombeau de la famille Picard.

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Tombeau inconnu.

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Monument aux morts érigé après la 1re Guerre mondiale en mémoire aux vingt membres de la communauté juive de Besançon tués au front.

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