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Le secteur de St-Louis

Le traité de paix signé à Paris en 1815 après la défaite de Napoléon 1er interdisait la construction de fortification à moins de trois lieues de Bâle. De ce fait, la ligne Maginot infléchit sa ligne de défense vers le sud à partir de Kembs. En 1936, l'inviolabilité de la neutralité de la Suisse fait débat. En septembre 1936, la probabilité d'une invasion allemande à travers la Suisse se précise. Le ministre de la Défense nationale et de la Guerre, monsieur Daladier, demande la renégociation de ce traité. Il n'attend cependant pas les résultats de cette négociation pour commencer les travaux de fortification.

La région englobant Kembs, Rosenau, Village-Neuf, Huningue, St-Louis, Hégenheim, Hésingue et Blotzheim va être, entre 1937 et 1940, truffée de petites casemates et de points d'appui. Plusieurs lignes de défense vont être établies. La première court le long du canal d'Alsace, la deuxième le long du canal de Huningue, la troisième le long du flanc est des premières collines sundgauvienne et une quatrième ligne est parallèle à la frontière suisse entre St-Louis et Hégenheim.

casemate Garchery
La casemate Garchery à Village-Neuf

l'autre face
La face opposée à l'ennemi avec l'entrée

La ligne le long du canal d'Alsace est constituée d'une succession de petites casemates de type Garchery alternant avec des casemates de forme carrée. La distance entre deux casemates varie entre 500 et 1000 m. Les casemates de type Garchery ont été conçues par le général Garchery. Elles sont constituées d'une unique chambre de 3 m sur 2 m possédant deux créneaux de tir disposé parallèlement au lit du canal. La face exposée au tir ennemi est légèrement inclinée afin de dévier les tirs. L'entrée est placée au centre de la façade opposé. Ces casemates étaient armées de mitrailleuses de calibre 7,5 ou de mitrailleuses lourdes Hotchkiss de 13,2. Elles étaient desservies par un équipage de six hommes.

csamate G
La casemate Garchery de la base nautique de Village-neuf

inscription
Cette casemate porte les blasons des régiments ayant servi ici
Elle porte également une plaque commémorative de la brigade du Languedoc (80e RI) qui y a combattu entre décembre 1944 et avril 1945. Les nombreux morts de ces combats lui ont valu le nom de casemate de la mort.

entrée d'un bunker G
L'entrée de la casemate Garchery de Rosenau

plan casemate garchery
Plan des casemates Garchery

Les autres casemates de cette ligne sont des constructions cubiques possédant trois créneaux de tir. Deux créneaux sont parallèles au canal et le troisième est à action frontale. Elles étaient armées de mitrailleuses légères (calibre 7,5) ou de fusils mitrailleurs.

casmate du bord du canal
Une des casemates alternant avec les casemates Garchery

vue de face
L'embrasure de tir frontale

La deuxième ligne établie le long du canal de Huningue comprend environ 40 casemates de toutes sortes. Du simple abri armé d'un fusil-mitrailleur jusqu'à la casemate d'infanterie pour mitrailleuses lourdes de calibre 13,2. Ces casemates construites en 1939 et 1940 n'ont pas été terminées. Aucune n'a été muni de ses portes, de la ventilation ou des blindages de créneaux de tir prévu. Aucune n'a reçu son remblai de terre initialement prévu.

casemate rue vauban
La casemate de la rue Vauban à Village-neuf

casamte Hellhof
Casemate de la 2e ligne chemin du Hellhof

embrassure de tir
Embrasures de tir de cette casemate

bunker du Hellhof
La casemate du Hellhof

La troisième ligne, construite sur le flanc est des premières collines sundgauvienne, comprend différentes casemates possédant un créneau de tir pour mitrailleuse lourde ou un créneau combiné pour mitrailleuse et canon antichar de 25 (voir secteur de Morteau). Ces casemates construites entre 1939 et 1940 n'ont reçu aucun des équipements internes prévus. Sur les hauteurs de cette ligne dominant d'une trentaine de mètres la plaine, ont été établis quelques casemates d'observation. Les villages de Sierentz, Bartenheim, Blotzheim, Hésingue et Hégenheim, situés sur cette ligne, ont tous été transformés en centre de résistance. Dans chaque village ont été construits une quinzaine de casemates pour mitrailleuses lourdes ou pour canon de 25 antichar pour verrouiller les croisements des rues. De nombreuses caves ont été fortifiées. Nombre de ces casemates sont encore visibles, notamment à Blotzheim. Cette troisième ligne comprend sur une longueur de douze kilomètres, une centaine de casemates.

bunker du casino
Casemate de la 3e ligne dans la montée du casino à Blotzheim

embrassures
Les embrasures de tir de cette casemate

bunker caché
Une des casemates de la 3e ligne cachée dans la forêt près de Blotzheim

un autre
Une autre de ces casemates

La quatrième ligne, parallèle à la frontière suisse, comprend une vingtaine de casemates. Ces casemates étaient soit armées d'une ou de deux mitrailleuses légères, soit armées d'une mitrailleuse lourde. Quelques rares casemates armées du canon antichar de 25 existent et un seul exemplaire combinant mitrailleuse lourde et canon de 25 existe au sud de Buschwiller. Tous ces casemates sont restés inachevées.

bunker st louis
La casemate de la 4e ligne à St-louis

le même
Une autre vue de cette casemate

Ces photographies ont été réalisées en 2009 et en janvier 2010.

 

Y ACCÉDER:

La première ligne est facilement accessible le long du canal entre l'usine hydroélectrique de Kembs et Village-Neuf. De nombreux accès au canal ont été aménagés.

La casemate du Hellhof est maintenant située dans une propriété privée cloturée et n'est donc plus visible.

Deux des casemates de la quatrième ligne sont visibles à gauche de la D107 passant entre St-Louis et Huningue. Elles sont situés de part et d'autre de la voie ferrée desservant la zone industrielle de la chimie (Novartis/BASF/Ciba).

Les casemates de la troisième ligne sont visibles le long de la D12b reliant Hésingue à Bartenheim. Une est située à gauche juste après la zone industrielle de Hésingue, une autre est située à droite de la route menant au casino de Blotzheim. Une autre est située au niveau de l'aire de repos à la sortie de Blotzheim.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 10 avril 2010

Cette page a été mise à jour le 30 octobre 2018