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L'ouvrage "G"

La France fit partie du commandement intégré de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) entre 1949 et 1967. Dans ce cadre, la Défense Aérienne du Territoire (DAT) construisit, avec l'aide des Américains, de nombreuses stations radars destinées à détecter les intrusions aériennes en provenance de l'URSS. Une de ces stations fut installée dans le fort du Ballon de Servance qui devint le centre principal de détection, nommé depuis 1955 "Station radar de guet 20/921". Cette station est toujours active. La DAT implanta au Mont Salbert, à Belfort, le centre annexe de détection nommée Ouvrage "G" ou SMR60/921 (station maître radar). L'ouvrage "F" fut implanté dans l'ancien fort "François de Guise" à Metz et l'ouvrage "H" fut implanté dans l'ouvrage Maginot du Hochwald et devint la base aérienne 901 de Drachenbronn (SMR50/921).

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La salle des opérations en 2025

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La salle des opérations en 2025

Les travaux de construction de l'ouvrage "G" débutèrent le 12 mai 1953. L'ouvrage "G" se compose de trois éléments : le fort du Salbert, un village de baraques Filloud et de locaux souterrains. Dés le début, le Mont Salbert fut interdit d'accès aux civils, l'ouvrage étant classé "Secret Défense". Il le serait encore aujourd'hui. L'ensemble de l'ouvrage représente une superficie de 10 000 m² sur quatre niveaux et sa construction coûta 1 milliard d'anciens francs (environ 25 763 668 € actuel).

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Plan du fort du Salbert avec l'implantation de l'ouvrage "G"

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Les installations de traitement des données et de commandement furent installées dans l'abri caverne qui fut totalement transformée. L'abri-caverne fut transformé en immense caverne dans laquelle furent construites de nombreuses salles en béton. Le cœur de l'installation était constitué de la salle des opérations, vaste amphithéâtre de deux étages sur lequel s'ouvrent plusieurs cabines. Dans cette salle se trouvaient trois tables : la "table de guet à vue à basse altitude", la "table de filtre" qui synthétise toutes les informations et la "table de chasse" qui coordonne les avions d'interception des ennemis. La "table de filtre" fut également appelée "table de situation générale" puis "table de situation ennemie". Les différentes salles furent reliées entre elles par des galeries munies de sas étanches. D'autres galeries mènent à des puits d'aération et permettaient le passage des câbles d'antennes vers le fort. Les entrées dans les installations souterraines se faisaient par une entrée des hommes et par une entrée du matériel. Ces entrées étaient équipées de portes blindées et de sas étanches destinés à parer le souffle des explosions extérieures et les éventuelles attaques au gaz. Ces entrées, qui ont remplacé les entrées de l'abri caverne d'origine, sont visibles le long de la route montant au fort du Salbert. Les parties souterraines situées à 85 m sous le fort furent reliées avec celui-ci par une galerie longue de 400 m et par un escalier hélicoïdal de 332 marches.

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La salle des opérations en 2011 (© Wikipédia)

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La salle des opérations en 2014 (© Wikipédia)

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Une des cabines d'interceptions en 2011 (© Wikipédia)

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La salle des mouvements aérien en 2014 (© Wikipédia)

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Le couloir des "Totes" (cartons indiquant les informations du contrôle aérien) en 2009  (© Wikipédia)

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Une des salles de contrôle en 2014 (© Wikipédia)

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Un des couloirs en 2011  (© Wikipédia). La couleur des murs correspondant aux zones d'accréditations du personnel, ici seul le personnel ayant une accréditation "orange" avait le droit d'y acceder.

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Le monte-charge au niveau -1  (© Wikipédia)

Le fort fut également profondément remanié. Il devait servir de casernement au personnel affecté à la base. Six antennes de détection et une antenne UHF/VHF y furent installées. Chaque antenne nécessitait une chambre dite d'antenne pour y abriter l'appareillage électronique. Une de ces chambres fut installée dans la cartoucherie du fort et une autre le fut dans la poudrière qui fut cloisonnée. D'autres furent installés dans les chambrées à l'étage du casernement et une nouvelle pièce fut créée à l'avant du fossé devant le saillant V. Les casernements furent également remaniés et eurent droit au chauffage central au mazout et à un système de conditionnement d'air principalement destiné à l'appareillage électronique. Des douches modernes ont été installées dans le casernement de gorge et dans les pièces de l'intendance du casernement principal. De nombreux vestiges de ces installations sont toujours en place dans le fort notamment les gaines de ventilation ou les cuves à mazout. L'alimentation électrique était assurée par quatre groupes électrogènes Alsthom entrainés par des moteurs diesel de 260 chevaux. Les installations ont été prévues pour un effectif de 500 hommes, mais une garnison de 350 hommes semble plus réaliste. L'ouvrage "G" pouvait fonctionner en autonomie durant un mois. L'ouvrage "G" communiquait avec l'extérieur à l'aide du réseau PTT, d'une liaison UHF/VHF avec le site du Ballon de Servance et par le réseau hertzien propre à la DAT.

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La cartoucherie du fort Salbert transformée en chambre d'antenne.

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La cartoucherie du fort Salbert transformée en chambre d'antenne.

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Reste de rack électronique dans la cartoucherie du fort Salbert.

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Salle d'antenne dans la poudrière du fort Salbert.

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La salle d'antenne installée à l'avant du fossé de gorge du fort Salbert

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Une salle au niveau -1 en 2011 (© Wikipédia)

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Le couloir allant vers le puits d'aération en 2011 (© Wikipédia)

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Une des cuves à eau en 2011 (© Wikipédia)

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La salle de projection dans le secteur A2 en 2014 (© Wikipédia)

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Une des salles de repos reconstituées en 2019  (© Wikipédia)

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La salle des premiers soins reconstituée en 2019 (© Wikipédia)

Les différents travaux furent achevés le 26 mars 1958. La base fonctionnera de manière opérationnelle jusqu'à la fin de 1959. Il s'avéra que le matériel installé était, lors de sa mise en service, déjà dépassé technologiquement et que la couverture à basse altitude était inefficace. Sa portée était, de plus, très limitée et n'atteignait même pas l'Allemagne. Les activités furent donc transférées à la station du Ballon de Servance. Le site, mis en gardiennage en 1960, fut cependant maintenu en état de marche jusqu'en 1972. Il servit de lieu de stockage à l'Armée de l'air. La surveillance du site était assurée par les commandos de l'air de la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains. En 1965, l'ORTF y installa un réémetteur de télévision. La caserne fut même modernisée comme en témoigne le remplacement en 1968 de la cuisine au mazout par une cuisine électrique. En 1969, l'armée de l'air y installa un relais hertzien. En 1969 et en 1970, les baraques Filloud installées à l'est du fort (sur l'emplacement de l'actuel parking du site de loisir) accueillirent une colonie de vacances de l'action sociale des armées. Ces baraques avaient été installées pour abriter le personnel durant l'aménagement du fort. De ces baraques ne subsistent, actuellement, que les fondations.

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Le couloir de l'entrée des Hommes en 2014 (© Wikipédia)

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Le sas étanche de l'entrée des Hommes en 2014 (© Wikipédia)

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L'entrée du matériel en 2014 (© Wikipédia)

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Le premier embranchement de l'entrée du matériel en 2014 (© Wikipédia)

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Le passage ouvert lors du démantèlement dans
l'entrée du matériel en 2014 (© Wikipédia)

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Passage de l'entrée du matériel en 2010 (© Wikipédia)

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Le sas étanche de l'entrée matériel en 2010 (© Wikipédia)

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Le sas étanche de l'entrée matériel en 2009 (© Wikipédia)

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L'escalier de départ du couloir en direction du fort situé entre les salles D et les salles A1 en 2014 (© Wikipédia)

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Le couloir en direction du fort en 2011 (© Wikipédia)

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L'escalier en colimaçon d'accès au fort en 2009 (© Wikipédia)

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Le sas étanche du couloir du fort en 2010 (© Wikipédia)

En 1972, l'armée vendit le site à la ville de Belfort. Avant la cession, le Génie procéda au démontage de l'ensemble des éléments récupérables. De 1978 à 1983, la ville de Belfort réaménagea le sommet du Mont Salbert en zone de loisirs. Une association prévoyait la valorisation du fort et de l'ouvrage souterrain. Après le nettoyage et la sécurisation d'une partie du site, de nombreuses dégradations furent constatées comme la destruction de cloisons à la masse, etc.. Plusieurs explosions d'engins artisanaux furent même constatées. Ces explosions ont provoqué le déflocage de l'amiante des plafonds et même l'effondrement d'un plafond en 2001. Pour des raisons de sécurité, le projet fut abandonné et les accès à l'ouvrage souterrain furent alors condamnés. L'ouvrage "G" fut repris à partir de 2016 par l'association "ATOMES". Celle-ci en assure depuis la restauration et organise les visites du site.

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La salle des machines en 2025

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La salle des machines en 2025

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La salle des machines en 2009 (© Wikipédia)

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Cuve à combustible en 2009 (© Wikipédia)

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Les transformateurs électriques en 2019 (© Wikipédia)

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La machinerie du monte-charge en 2014 (© Wikipédia)

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Le couloir de ventilation en 2010 (© Wikipédia)

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Couloir avec gaine de ventilation au niveau +1 en 2014 (© Wikipédia)

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Couloir au niveau 0 en 2014 (© Wikipédia)

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Ventilateur du système d'aération en 2009  (© Wikipédia)

Ces photographies ont été réalisées entre 2009 et 2025.
Ces photographies sont librement accessible sur Wikipedia.
Ceux de 2025 sont d'Axtafur.

 

Y ACCÉDER:

L'accès au sommet du Mont Salbert se fait depuis le village de Cravanche. La visite de l'ouvrage "G" se fait uniquement sur rendez-vous après de l'association "ATOMES". Le fort du Salbert est interdit d'accès.

 

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 26 mars 2025

Cette page a été mise à jour le 26 mars 2025