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La ville de Sélestat possède, à proximité l'une de l'autre, deux églises, l'une dédiée à Sainte-Foy et l'autre dédiée à Saint-Georges. Ces deux églises furent longtemps en concurrence pour attirer les fidèles. Sainte-Foy, appartenant aux Jésuites, faillit cependant disparaître au cours du XVIIIe siècle après leurs expulsions de France.
L'église Sainte-Foy
L'église Saint-Georges
Un prieuré fut établi sur le territoire de l'actuelle ville de Sélestat en 1087 par Hildegarde von Schlettstadt (ou Hildegarde de Mousson-Montbéliard), veuve de Frédéric de Büren Hohenstauffen. Cette église dédiée au Saint-Sépulcre, constituée d'une rotonde entourée d'un collatéral, était construite à l'image de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. En 1092, elle en fit don à l'abbaye de Sainte-Foy de Conques. À sa mort survenue en 1094, Hildegarde fut inhumée dans la crypte de cette église. Son sarcophage fut retrouvé lors de fouille en 1892. Comme ses restes étaient recouverts de chaux, on supposa qu'elle était morte de la peste. Cette couche de chaux s'étant solidifiée en épousant la forme de son corps, on fit un moulage de son buste et de sa tête. Un de ces moulages est conservé au musée de Bad Winpfen, un autre est conservé dans la crypte actuelle et un autre se trouve dans la bibliothèque humaniste de Sélestat.
Sarcophage et buste de Hildegarde dans la crypte
L'église Sainte-Foy
L'église Sainte-Foy
Grâce à des dons de l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Frédéric Barberousse, une nouvelle église prieurale fut construite entre 1152 et 1190. En 1162, Frédéric Barberousse offrit trois vitraux à cette église. Les bénédictins abandonnèrent le prieuré en 1424 lorsque le prieur Raimond de la Romiguière devint l'abbé de l'abbaye de Conques. Le pape s'octroya alors le droit de nommer le prieur et nomma à ce poste le cardinal de Naples, Olivieri Carassa. Celui-ci vendit ces droits sur le prieuré à l'évêque de Strasbourg en 1428 qui alloua une pension aux six religieux s'occupant du prieuré. En 1503, le pape Pie III incorpora le prieuré à la mense de l'évêché de Strasbourg. L'évêque Guillaume de Hohnstein demanda en 1536 la suppression du prieuré et vendit une grande partie des biens et des droits à la ville de Sélestat. L'église et les bâtiments du prieuré, souffrant d'un manque d'entretien, furent cédés en 1614 par l'archiduc Léopold V, évêque et administrateur apostolique de Strasbourg, aux Jésuites.
Portail de l'église Sainte-Foy
La nef de l'église Sainte-Foy
Les Jésuites transformèrent l'église en adoptant le style baroque. En 1616 et 1617, la tour nord fut rehaussée et une tribune fut rajoutée par le sculpteur Stéphane Exstel. En 1680, on supprima les vitraux de style roman de l'abside. Un nouveau bâtiment comprenant des caves voûtées, un parloir, une cuisine, une salle à manger et des chambres fut construit en 1688. L'année suivante fut érigé un grand portique d'entrée surmonté d'une bibliothèque. En 1711 et en 1724, l'intérieur de l'église fut blanchi puis peint en bleu, les fenêtres du transept furent agrandies et les vitraux supprimés. De nouvelles fenêtres furent mises en place au niveau des murs nord et sud du chœur en 1728. Une nouvelle chaire en bois polychrome fut installée en 1733. L'année suivante, le toit de la tour nord fut remplacé par un étage et une bulle à lanternon. L'architecte Jean Martin Diringer construisit une nouvelle école au sein du prieuré entre 1742 et 1745. Une grande restructuration du prieuré fut entreprise par Frère Jean Anderjoch entre 1753 et 1757. En partant des plans établis par l'architecte Gallay, refusés car jugés trop somptueux, on remplaça les bâtiments et le cloître de l'ancien prieuré par trois corps de bâtiments plus grands formant un "U" au sud de l'église. Un nouveau caveau sépulcral et une nouvelle sacristie furent édifiés contre le flanc sud de l'église en 1760.
Le choeur de l'église Sainte-Foy
La chaire à prêcher
Après l’expulsion des Jésuites de France en 1764, la ville logea, en 1765, des officiers de cavalerie dans les bâtiments du prieuré. La ville de Sélestat envisagea alors également la démolition de l'église, mais y renonça à la demande de l'évêché. Un nouveau bâtiment, dénommé "le Pavillon", fut rajouté au complexe par l'architecte Gouget en 1769. À la Révolution, l'église fut fermée puis servit, à partir de 1791, comme magasin à foin et à farine. Elle fut rendue au culte en 1793. Elle devint en 1803 la deuxième église paroissiale de Sélestat. L'église fut classée Monument historique en 1862. Les bâtiments du prieuré furent affectés à une école d'institutrices et à un orphelinat tenu par les Sœurs de Niederbronn à partir de 1874. L'architecte Ringeisen procéda en 1878 et 1879 à la destruction du badigeon recouvrant les murs de l'église remettant ainsi à jour les peintures murales médiévales. L'extrémité nord de l'aile ouest et le portail monumental furent détruits en 1882.
Plan de l'église Sainte-Foy
L'architecte Charles Winkler réalisa une grande opération de restauration de l'église entre 1889 et 1893. La tour nord fut rabaissée, la tour sud fut élevée d'un niveau et les deux se vinrent adjoindre des flèches rhomboïdales. Un pignon de style néoroman fut construit entre les deux tours. La tribune de la nef fut supprimée et la nef reçut un nouveau toit sur le vaisseau central et les bas-côtés. L'absidiole sud fut reconstituée à la place de la sacristie des jésuites et des sculptures néoromanes furent installés par Émile Sichler et P. Gachon. Une nouvelle sacristie fut également construite. Lors du chantier, on découvrit, sous le croisement du transept, une crypte contenant les caveaux du Saint-Sépulcre presque intact. Des vestiges de tombeaux et de l'abside de l'église du XIe siècle furent également découverts sous le chœur.
Un des bas-côtés de l'église Sainte-Foy
L'église Sainte-Foy
Au VIIIe siècle, Charlemagne fit édifier sur le territoire de l'actuelle Sélestat, dans l'enceinte du palais impérial, une chapelle baptismale. À Noël 775, Charlemagne vint s'y recueillir. Les corporations sélestadiennes, défiant l'autorité bénédictine du prieuré Sainte-Foy, entamèrent, en 1220, la construction d'une église dédiée à la Sainte-Vierge. La construction de cette église, ayant un plan en croix latine à trois nefs et deux transepts opposés, se poursuivit jusqu'au XVe siècle. Un premier chœur avec deux absidioles et un transept fut achevé en 1230 et la nef le fut en 1235. Au début du XIVe siècle furent érigés le massif occidental et la tour occidentale. À la fin du XIVe siècle fut construit un nouveau chœur. Ce vaste chœur à trois travées fut construit sur un passage public voûté ouvert au nord, au sud et à l'est pour éviter de couper le cimetière situé autour de l'église en deux parties. Ce passage fut transformé en crypte au XIXe siècle.
L'église Saint-Georges
L'église Saint-Georges
L'église Saint-Georges
L'église Saint-Georges
L'église Saint-Georges
Plan de
l'église Saint-Georges
Selon les archives à partir de 1401, l'architecte de cette construction fut le bourgmestre Jean Obrecht. Entre 1400 et 1410, il est également fait mention de l'architecte Matthis. Entre 1415 et 1422, l'architecte Erhart Kindelin érigea les trois baies du chevet du chœur. Jean de Westhuss, prêtre à Saint-Georges, fonda la bibliothèque humaniste en 1452. Conrad Sifer éleva un jubé en 1489 (il sera détruit en 1789). La construction du clocher, haut de 60 m, se termina en 1490. L'église sera dédiée à Saint-Georges en 1500. Une chaire à prêcher de style baroque y fut installée en 1619 par Jérôme Kruch. Une autre en bois polychrome fut installée en 1733. Une horloge monumentale fut installée sur la façade sud par Jean-Baptiste Schwilgué en 1822. Les sculptures des tympans ayant été détruites au cours de la Révolution, Émile Sichler sculpta, en 1844, pour le premier portail "l'adoration des Mages" et pour le deuxième portail "le repas chez Simon". L'architecte Antoine Ringeisen restaura l'édifice entre 1847 et 1865 qui fut classé aux Monuments historiques en 1848. Il réaménagea également le chœur et la tour surmontant la croisée du transept. Lors de la restauration, on mit à jour, en 1860, des fresques murales du XVe siècle. Des stalles créées par Théophile Klem, pour un coût de 3000 francs, furent installées dans le chœur en 1862 et en 1895 un orgue, fabriqué par Rinckenbach, fut installé. Cet orgue fut restauré en 1975 par Alfred Kern. Une nouvelle campagne de restauration de cette église, longue de 64,85 m, large de 18,70 m et dont la nef a une hauteur sous voûte de 20 m, fut réalisée entre 1922 et 1924.
La nef de l'église Saint-Georges
Chapelle de l'église Saint-Georges
Chapelle de l'église Saint-Georges
Le chœur de l'église Saint-Georges
La chaire de l'église Saint-Georges
Vitraux de l'église Saint-Georges
Vitraux de l'église Saint-Georges
Vitraux de l'église Saint-Georges
Vitraux de l'église Saint-Georges
La chaire de l'église Saint-Georges
Ces photographies ont été réalisées en mars 2018.
Y ACCÉDER:
L'église Sainte-Foy, ouverte de 9 h à 18 h, se trouve rue Sainte-Foy et l'église Saint-Georges, ouverte de 9 h à 18 h, se trouve place Saint-Georges à Sélestat.
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Cette page a été mise en ligne le 16 décembre 2024
Cette page a été mise à jour le 16 décembre 2024