Le mémorial Goethe

Goethe est considéré comme le plus grand écrivain allemand. Il est né à Francfort le 28 août 1749 dans une famille bourgeoise. Son père était avocat et conseiller d'État et sa mère, fille de bourgmestre. Après avoir suivi un enseignement à domicile, Johann Wolfgang Von Goethe part, à seize ans, étudier le droit à Leipzig. En avril 1770, Goethe arrive à Strasbourg pour parfaire son français et obtenir son doctorat en droit. Il en repartira en août 1771 sans avoir réussi l'un et l'autre. Il y rencontra un compatriote, Johann Gottfried Herder, auteur et philosophe qui influencera son œuvre. En quittant Strasbourg, Goethe regagna Francfort pour travailler comme juriste. Métier qu'il abandonna bien vite pour la carrière littéraire avec les succès que l'on connaît. Son plus grand "Les souffrances du jeune Werther" paru en 1777 est inspiré par son amour pour Charlotte Buff. Il y entame également l'œuvre de sa vie, "Faust", qu'il réécrit durant toute sa vie. Les années passées à Francfort sont ponctuées de nombreux amours tumultueux. En automne 1775, il répond à l'invitation du Grand-duc Charles Auguste et se rend à Weimar pour y occuper d'importantes fonctions administratives. Il y entretient une relation intense avec Charlotte Von Stein. Ses charges l'empêchant d'écrire et l'ennui de la provinciale Weimar lui font quitter l'Allemagne pour l'Italie en 1786. Il y écrira "Iphigénie en Tauride", "le comte d'Egmont" et "Torquato Tasso". En 1788, il retourne à Weimar où il s'éprend de Christiane Vilpius qui lui donnera cinq enfants.

Durant son deuxième séjour à Weimar, Goethe se passionne pour les sciences. Il publie en 1810 une "Théorie des couleurs". Il achèvera Faust en 1806 et publiera "Les Affinités électives" en 1809. La mort de son ami l'écrivain Schiller, en 1805, l'affectera énormément. Sa femme Christiane meurt en 1816. Goethe succombera à une crise cardiaque en 1832.

Goethe mettra à profit son séjour à Strasbourg pour y combattre certaines de ses phobies. Il étudie l'anatomie pour surmonter son dégout du sang et escalade à plusieurs reprises la flèche de la cathédrale pour vaincre le vertige. Il accompagne une batterie de tambours pour vaincre la phobie du bruit. Il étudiera également la chimie et la géologie. Ses excursions à Bouxwiller et sur la colline du Bastberg (site fossilifère) lui feront réfuter certaines thèses anticléricales de Voltaire.

Le temple de Sessenheim

l'intérieur du temple
La nef du temple

Goethe accompagna en octobre 1770 son ami Weyland lors de sa visite au pasteur Brion, un ami de sa famille. Le pasteur Brion exerçait son office à Sessenheim depuis 1760. Lors de cette visite, Goethe rencontre Frédérique, la fille du pasteur, âgée de dix-huit ans. Une idylle nait entre les deux jeunes gens. Goethe relatera cette idylle dans son œuvre "Dichtung und Wahrheit". Il y décrit Frédérique comme "la plus charmante étoile de ce ciel campagnard" et écrira en 1779 que son amour a été "plus beau que je ne le méritais". Cette idylle lui inspira les "Sessenheimer Lieder" avec les poèmes "Willkommen und Abschied", "Maifest", "Erwache Friedericke" ou "Heidenröslein". Goethe sacrifia cependant Frédérique sur l'autel de sa carrière. Celle-ci, après le départ de Goethe, se retire à Meissenheim auprès de sa sœur Salomé (Olivie pour Goethe) et de son mari le pasteur Marx. Elle y meurt célibataire, le 13 avril 1813 à 62 ans.

À Sessenheim subsiste le souvenir de cette rencontre entre le grand homme et la fille du pays. Un ancien corps de garde, au centre du village, accueille le mémorial. Il abrite une copie du buste sculpté par David d'Angers entouré de citations du poète, de Napoléon et de Paul Valéry. Le mémorial abrite également une docuthèque rassemblant des documents sur la vie et l'œuvre immense du poète.

À proximité se trouve la grange du presbytère. Dans cet endroit, Goethe s'entretenait avec les jeunes du village, les empêchant de travailler. La grange s'écroula le 26 juin 1927. De nombreux dons des "amis du souvenir Goethe - Frédérique" et une subvention de la commune permirent sa reconstruction.

Un archéologue et écrivain allemand, le professeur Muller, aidé par monsieur Gillig et l'instituteur Loux, créa en 1895 un musée dédié à l'idylle entre Goethe et Frédérique. Le musée était installé dans une salle de la mairie, mais après des désaccords avec la commune, celui-ci fut transféré au restaurant "Au Bœuf" en 1899 qui appartenait à monsieur Gillig. Il s'y trouve toujours.

À l'est de Sessenheim s'élève le Goethehügel. Cette élévation est un tumulus de l'âge du fer réutilisé par les Celtes. Des fouilles effectuées en 1880 par le professeur Martin mirent à jour des ossements, un crâne, un bracelet et des bagues en or. Une oenochoé (cruche à vin) et diverses pièces de monnaie romaines ont également été retrouvées. Cet endroit est évoqué par Goethe dans ses écrits. Il y effectuait des promenades avec Frédérique. Une première gloriette y fut élevée en 1880. La gloriette actuelle est la cinquième à s'élever ici. Elle date de 2003.

Le mémorial se trouve au centre du village de Sessenheim. La grange est située dans la rue à gauche du mémorial. Le tumulus est à la sortie du village en direction de Stattmatten sur le bord droit de la rue.

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