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Les châteaux cathares

Le château de Quéribus

Ce château perché sur son piton rocheux à 728 m d'altitude mérite son surnom de château du vertige. Il domine le paysage et du sommet de son donjon la vue embrasse les Pyrénées, la Méditerranée et les Corbières.

le château de Quéribus

Le château comprend trois enceintes concentriques au sommet du piton. Le centre du château est occupé par le donjon de forme polygonale dont les murs ont entre 3 et 4 m d'épaisseur. À l'intérieur du donjon se trouve une salle carrée de 7 m de côté. Cette salle gothique tranche avec l'aspect massif de l'extérieur. Au centre de la salle, un pilier massif soutient une voûte à l'aide de quatre croisées d'ogives. Cette salle, éclairée par une grande fenêtre gothique, était séparée en deux étages par un plancher en bois. La terrasse supérieure est accessible par un escalier en colimaçon situé dans une tour de forme carrée accolée au sud du donjon. Des autres bâtiments du château subsistent qu'un corps de logis, des salles de stockage et la citerne. Dans les murs des enceintes, nous pouvons observer des fines archères pour les arbalétriers, des meurtrières pour les armes à feu et des mâchicoulis. Au niveau des portes sont présents des assommoirs et des bretèches. La défense du château pouvait être réalisée efficacement par une vingtaine d'hommes. La taille de la citerne et des bâtiments ne pouvait d'ailleurs convenir à une garnison plus importante.

la salle principale

les croisées d'ogives

Le château est cité pour la première fois en 1021 dans le testament de Bernard 1er, comte de Bésalu. En 1111, Raimond Bérenger III, comte de Barcelone, hérite du comte de Bésalu et donc de Quéribus, le rocher des buis. En 1162, le château est une des principales forteresses au nord des Pyrénées du nouveau royaume d'Aragon. À la fin du XIIe siècle, Quéribus est placé sous l'autorité du vicomte de Narbonne par le roi Pierre II d'Aragon. Lors de la croisade des Albigeois, le château est sous les ordres de Chabert de Barbaira. Celui-ci est un cathare notoire. Le château devient un refuge pour les cathares dont Benoit de Termes évêque cathare du Razès, qui y séjourne de 1230 à sa mort en 1233. Durant cette période, la région est sous la protection du vicomte Nuno Sanc qui assure le rôle d'intermédiaire avec le roi de France. À sa mort, en 1241, le roi Jacques 1er d'Aragon hérite de la région, le Roussillon. Il finit par l'abandonner au roi de France, Louis IX (dit Saint Louis). Celui-ci ordonne à Pierre d'Auteuil, sénéchal de Carcassonne, d'investir le château.

La fenétre

une des caves
Une des salles de stockage souterraines

 L'opération est confiée à Olivier de Termes, cathare repenti, qui connait bien le château. Après un siège de trois semaines en mai 1255, Chabert de Barbaira échange la reddition du château contre sa liberté. Quéribus est un des derniers refuges cathares à tomber entre les mains des croisés. En 1258, la frontière entre le royaume de France et celui d'Aragon est fixée au sud des Corbières. Le château de Quéribus devient une forteresse importante pour le roi de France. Il est confié à un châtelain dépendant du sénéchal de Carcassonne. Durant le XIIIe et le XIVe siècle, le château est profondément remanié par les architectes militaires du roi de France. En 1473, le roi d'Aragon y met le siège et s'en empare. En 1659, le Traité des Pyrénées fixe la frontière à son emplacement actuel. Le château y perd son rôle stratégique. Durant le XVIIIe siècle, la responsabilité du château est confiée à des gouverneurs en remplacement des châtelains. Ceux-ci ne résidant pas sur place, le château se dégrade et devient le refuge de brigands. Il sera abandonné à la Révolution.

le château en 1983
Le château en 1983 (ci-dessus) en en 2005 (à droite)

le même en 2005

Le château est classé Monuments historiques en 1907. Sa restauration débute en 1951. Entre 1984 et 1989, des fouilles archéologiques ont permis de retrouver des structures d'habitats sur une plate-forme en contrebas du château. Il sera complètement restauré entre 1998 et 2002 et ouvert au public.

Le château de Peyrepertuse

Un autre château du vertige. Il est perché sur une crête rocheuse à 800 m au-dessus des vignobles des Corbières. Il est entouré de falaises d'une quarantaine de mètres de hauteur sauf au nord où se trouve l'entrée principale. Un étroit sentier passant par un éperon rocheux donnait, du temps des cathares, accès par une échelle à une poterne.

le château vieux
Le château vieux de Peyrepertuse

le château neuf
Le château neuf de Peyrepertuse

Les fouilles effectuées ont permis de retrouver des traces d'occupation du site datant du 1er siècle av. J.-C. La première mention du château date de 806. En 1020, il appartient au comte de Bésalu tout comme le château de Quéribus. En 1111, il entre en possession de Raimond Bérenger III, comte de Barcelone. En 1162, il est une des forteresses de la frontière nord du royaume d'Aragon. Durant la croisade des Albigeois, il est commandé par Guillaume de Peyrepertuse qui sera excommunié en 1224. Après l'échec du soulèvement cathare et du siège de Carcassonne, Guillaume de Peyrepertuse se repent et se soumet au roi de France, Louis IX. Le château devient français en 1240.

vestiges de murs

le château vieux

Le château de l'époque se dressait sur l'esplanade située à l'est de l'arête rocheuse de 300 m de longueur et de 60 m de largeur au plus. Il s'agissait d'un donjon rectangulaire de deux étages auquel a été rajoutée une tourelle ronde contenant une citerne. En 1113, une chapelle a été édifiée au nord du donjon. À la fin du XIIe siècle, les côtés nord, nord-est et ouest du château sont pourvus d'un rempart muni d'un chemin de ronde. Le haut du rempart était crènelé et hourdé. Le rempart est flanqué de deux tours semi-circulaires. Au nord-nord-ouest est construite une porte en chicane. En 1242, Louis IX ordonne le renforcement de la forteresse. Le donjon est modifié par l'accolement d'une grande tour semi-circulaire. La chapelle est rehaussée, crènelée et munie d'échauguette. Sur l'esplanade qui est située à l'ouest est érigé un nouveau château constitué d'un donjon de plan irrégulier et de divers bâtiments avec deux citernes. L'ensemble est entouré d'un parapet flanqué de trois tours semi-circulaires. Les deux châteaux sont reliés par un escalier de 100 marches et de 3 m de large. L'escalier porte le nom d'escalier de St Louis et est très glissant même par temps sec. Le nouveau château possède son propre système de défense.

le château de Peyrepertuse
Le château de Peyrepertuse

une autre vue

Le château de Peyrepertuse surveille à partir de 1258, la frontière entre le royaume de France et celui d'Aragon. Il perdra, comme celui de Quéribus, son rôle stratégique en 1658 avec le Traité des Pyrénées. Une garnison y sera toutefois maintenue jusqu'à la Révolution. Il sera alors laissé à l'abandon jusqu'à son classement aux Monuments historiques en 1908.

Le château de Puilaurens

Le château de Puilaurens domine de son éperon rocheux à 697 m d'altitude la vallée de la Boulzane. Puilaurens est cité en 958 dans une charte concédant à l'abbaye de Cuxa la prévôté sur la vallée de la Boulzane où se trouve une église fortifiée et perchée.

le donjon de Puilaurens
Le donjon de Puilaurens

une autre vue de ce donjon
Une autre vue de ce donjon

La partie la plus ancienne est constituée d'un donjon carré. Il est surélevé au XIIe siècle et entouré d'une enceinte haute et d'une enceinte ceinturant la basse-cour située sur la plate-forme sud-est de l'éperon rocheux. Au XIIIe siècle, le côté nord-ouest de l'enceinte haute est reconstruit et flanqué d'une tour ronde au nord. En même temps, une galerie est creusée sous le donjon. Elle conduit à des accès et une issue extérieure située à l'ouest. À la fin du XIIIe siècle, une tour ronde est construite à l'angle ouest de l'enceinte haute et une autre est placée à l'angle est de la basse-cour.

la porte

Le château est commandé à partir de 1217 par Pierre Catala. Le commandement est assuré en 1229 par Guillaume de Peyrepertuse avant d'échoir à Roger Catala, fils de Pierre, à partir de 1242. Le château est un refuge pour les cathares. Pierre Paraire, diacre cathare du Fenouillèdes, y séjourne en 1241 et plusieurs "Parfaits" et "Parfaites" cathares y sont recensés en 1245 et 1246. C'est la seule forteresse qui ne tomba pas aux mains des croisés de Simon de Montfort lors de la croisade des Albigeois. Le château sera cependant annexé par le roi de France en 1250. Louis IX ordonne en 1255 au sénéchal de Carcassonne de renforcer la défense du château. À partir de 1258, il fait partie des forteresses assurant la surveillance de la frontière avec le royaume d'Aragon. Il est occupé par une garnison de 25 hommes d'armes commandée par Odon de Monteuil. Il subira plusieurs sièges de la part des armées aragonaises. À l'époque, c'est la forteresse la plus méridionale de France. Après le Traité des Pyrénées en 1659, le château est progressivement abandonné. Une petite garnison y est cependant maintenue jusqu'au XVIIe siècle. Il est totalement à l'abandon entre la Révolution et son classement en 1902 comme Monument historique.

les murs de l'enceinte

la basse-cour

Le château de Puivert

Le château de Puivert cité en 1170 comme appartenant à la famille de Congost. Le château primitif était un donjon construit à l'extrémité ouest d'une colline dominant le village. Une grande esplanade à l'est du château permettait malheureusement aux assaillants l'installation de machines de guerre.

le château de Puivert

La famille de Congost pratiquant le catharisme, Thomas Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort, met le siège au château en novembre 1210 avec une armée de 6000 hommes. Le château tombe au bout de trois jours. La famille de Congost est expulsée et Thomas Pons de Bruyère, qui a obtenu la possession du château en récompense, s'y installe. Son petit fils, Thomas de Bruyère et sa femme Isabelle de Melun, entreprennent au XIVe siècle la construction du nouveau château.

le donjon

la tour de l'entrée

Le donjon, de forme carrée de 15 m de côté et haut de 35 m, est complété par un rempart de plan rectangulaire entourant l'esplanade située à l'est. Un fossé, aujourd'hui comblé, complétait la défense. L'entrée du château est placée au centre de la courtine est et est constituée d'une tour carrée. Les angles nord-est et sud-est du rempart sont flanqués d'une tour ronde. Au centre du côté nord est placée une tour ronde et le centre du côté sud est occupé par une tour carrée. Une autre tour ronde est située à l'angle sud-ouest. La cour du château occupe une superficie de 3200 m2.

le donjon
Le donjon de Puivert

l'entrée du donjon
La porte d'accès au donjon

Le donjon, bien conservé, possède deux niveaux souterrains et trois étages. Le premier étage est occupé par la chapelle. Son plafond est vouté par des ogives avec des culots sculptés et les fenêtres sont trilobées. Le deuxième étage est occupé par une salle dénommée "la salle des musiciens". Les culots des voûtes d'ogives sont ornés par des sculptures de personnages tenant des instruments de musique. Nous pouvons y admirer une cornemuse, une flute, un tambourin, un rebec, un luth, une guiterne (orgue portatif), un psaltérion et une vièle. À Puivert se déroulait durant le XIIe siècle une célèbre rencontre de troubadours. L'éclairage de cette salle est assuré par trois fenêtres de style gothique. Le dernier étage est constitué de la plate-forme défensive qui était bordée d'un crénelage. Des portes et des pans de murs sur le côté ouest du donjon indiquent la présence à cet endroit de logis.

vestiges des logis

le château de Puivert

Le château a été classé Monument historique en 1907. Les ruines ont été vendues à la ville en 1996 par la famille de Puivert. Grâce à son donjon bien conservé, le site a servi depuis au tournage de film tel que "La neuvième porte", "le Peuple migrateur" ou "La passion Béatrice".

Ces photographies ont été réalisées en juillet 1983 et en juillet 2005 (Quéribus).

 

Y ACCÉDER:

Le château de Quéribus

De Perpignan, prendre la D117 vers St-Paul-de-Fenouillet. À Maury, prendre la D19 vers Cucugnan. Au Grau de Maury (le col), prendre le chemin à droite vers le château.

Le château de Peyrepertuse

Du château de Quéribus, poursuivre sur la D19/D123 vers Cucugnan puis vers Duilhac-sous-Peyrepertuse. De là, un chemin mène au parking sous le château.

Le château de Puilaurens

De St-Paul-de-Fenouillet, prendre la D117 vers Caudies-de-Fenouillèdes puis vers Axat. Après Caudies, prendre à gauche la D22 vers Puilaurens. Passez le village puis prenez le chemin à droite, qui monte au château.

Le château de Puivert

De Quillan, prendre la D117 vers Puivert. Avant Puivert, à Camp Ferrier, prendre à droite le chemin pour le château.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 20 juin 2010

Cette page a été mise à jour le 14 février 2015