Au sommet du Petit-Hohnack, à 942 m d'altitude, trône une grande forteresse. L'enceinte polygonale entourant un massif donjon carré est construite en pierre à bosse de grande dimension. Ce type de construction, peu utile au sens militaire, démontre par contre la puissance financière du seigneur des lieux.
Le donjon
Les vestiges actuels sont dominés par le donjon construit au XIIe siècle et raccourci au XVe ou au XVIe siècle. Les vestiges visibles actuellement auraient perdu les deux tiers de la hauteur initiale. L'entrée du donjon, qui n'a pas servi de lieu d'habitation, se faisait à l'étage par une porte visible sur la face surplombant le puits du château. Construit également à l'aide de grande pierre à bosse, il symbolise la puissance du seigneur. L'entrée du château se fait par la tour est, munie d'une grande porte en plein cintre. Celle-ci remplaça une porte cochère flanquée d'un petit portillon, toutes les deux dotée d'un pont-levis. Cette tour d'entrée fut complétée au début du XVIe siècle par une barbacane munie d'un pont-levis, mais dont il ne subsiste actuellement nul vestige.
L'entrée côté extérieur
L'entrée côté interieur
Le logis dont il subsiste les fondations se trouvait à gauche de l'entrée. Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine du château dont il reste, dans l'épaisseur du mur d'enceinte, un évier. L'étage du logis était accessible au moyen d'une tourelle d'escalier dont subsiste un linteau frappé des armes des Ribeaupierre. La tour sud, de forme semi-circulaire, possédait deux étages avec des chambres de tir pour des canons. L'escalier se trouvait intégré dans l'épaisseur du mur d'enceinte. La chapelle du château, consacré à la Vierge en 1325, était également dans cette tour. La tour ouest, dite tour des Sorcières, était dotée de canonnières à niche permettant le tir au canon selon deux directions. Entre cette tour et la tour sud étaient installées, le long de la courtine, les écuries.
La tour sud
La tour sud
La tour des sorcières
La tour des sorcières
La tour nord-ouest, dite tour du moulin, présente les mêmes caractéristiques que la tour ouest. Elle aurait abrité un moulin à vent. L'alimentation en eau du château était assurée par un puits et une citerne. La citerne à filtration, profonde de 3,50 m, fut découverte lors de travaux en 1990. Le puits, comblé lors de la destruction du château en 1655, fut désencombré en 1973 jusqu'à une profondeur de 42 m. Actuellement, sa profondeur est de 18 m.
Le puits
La tour du moulin
La cour avec à gauche le logis
L'évier
Une chronique du Moyen-Âge indique qu'en 1079 un château appartenant aux comtes d'Eguisheim existait en ces lieux. En 1144, les comtes de Ferrette héritèrent des comtes d'Eguisheim le territoire du Val d'Orbey. La présence d'un chevalier de Hohnack est citée dans les chroniques en 1162. En 1225 ou en 1251 (?), les comtes de Ferrette, propriétaire du château, furent obligés d'en faire ablation à l’évêque de Strasbourg. En 1271, les comtes de Ferrette se placèrent sous la protection de l’évêque de Bâle qui leur reconduit en fief le château du Hohnack. En 1279, les Ribeaupierre obtinrent le château en arrière-fief des comtes de Ferrette après y avoir mis le siège. Les Ribeaupierre en reçurent le fief des Habsbourg en 1324 lorsque ces derniers héritèrent des biens des comtes de Ferrette.
En 1360, le château passa par mariage aux mains des Saarwerden puis de la même manière en 1398 à la famille de Lupfen. Les Ribeaupierre récupérèrent le château en 1437 en fief des Habsbourg. À la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, le château fut adapté aux armes à feu. Considéré comme sûr, le château servit au début de la guerre de Trente Ans (1618-1648) de coffre-fort aux Ribeaupierre. En 1635, le marquis de Manicamp, gouverneur français de la ville de Colmar, s'en empara par ruse. Pour cela, il avait pris en otage deux fils du comte de Ribeaupierre. Le château fut alors occupé par une garnison française jusqu'en 1650 où il retourna aux Ribeaupierre. En 1655, le château fut démantelé sur ordre du roi de France, Louis XIV. La seigneurie de Hohnack passa aux mains des princes de Deux-Ponts, héritiers des Ribeaupierre, en 1673. Les ruines du château servirent, en 1736, de carrière lors de l'agrandissement de l’hôpital de Colmar avant d’être vendues comme bien national à la Révolution française. Au début du XIXe siècle, le site fut racheté par monsieur de Golbéry. Sa veuve, Philippine de Golbéry, en fit don à la "Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace" en 1886. Le château fut classé Monument historique en 1905.
Le logis
Le donjon
L'enceinte sud-est
L'enceinte extérieure
Ces photographies ont été réalisées en avril 2019.
Y ACCÉDER:
Des Trois-Epis, prendre la direction de Labaroche par la D11. Après l'entrée de Labaroche (à la sortie de la forêt), et le grand virage à droite, prendre le chemin à gauche puis au croisement à gauche. Au prochain croisement se trouve un parking. À ce croisement, prendre, à pied, le chemin à droite montant au sommet du Petit Hohnack.
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Cette page a été mise en ligne le 19 juin 2019
Cette page a été mise à jour le 19 juin 2019