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Le ringwall du Stockberg

Au sommet de cette montagne parfaitement conique trône un site mystérieux. À 1075 m d'altitude, des hommes se sont évertués à en araser le sommet et à l'entourer d'un fossé ainsi que d'un mur de protection.

le sommet du Stockberg
Le sommet du Stockberg

Les Celtes étaient coutumiers de ce type de fortification. La plupart de ces fortifications dénommées oppidum sont datées de l'âge du fer. Ils existent partout en Europe. Les plus grands couvrent des centaines d'hectares. En allemand, ces sites sont dénommés ringwall, en anglais ce sont des hillfort et en français des oppida (oppidum). Celui du Stockberg est mentionné pour la première fois en 1882 par Julius Näher. En 1936, Georg Kraft désigne le site comme un ringwall. À l'époque, l'archéologue Werner Meyer y aurait découvert des artefacts romains. L'époque romaine aurait été confirmée par la découverte en 1957 d'une tuile romaine par une étudiante.

le fossé
Le fossé entourant le sommet

une autre vue du fossé
Une autre vue du fossé

Un compte rendu de 1908 parle de découvertes, dans les environs du Stockberg, de débris de poterie en terre crue, d'aiguilles en fer et de scories. En 1927 furent retrouvées une hache et une massue en pierre ainsi qu'une meule en granit. Mademoiselle Hildegard Helbig, qui suivait une cure dans la région, découvrit en 1949 plusieurs silex taillés dans les environs du col "Auf der Egerten" au nord du Stockberg. D'autres découvertes de ce type sont référencées à cet endroit entre 1943 et 1949.

De 1943 à mai 1945, le site fut investi par les Hitlerjugend qui en firent un observatoire guettant les raids des bombardiers alliés. Les vestiges des cabanes en pierre sèche à l'ouest et à l'est du site sont de cette époque.

Des sondages archéologiques furent effectués en 1971 et en 1972 sous l'autorité du "Landesdenkmalantes Baden-Würtenberg". Les premiers éléments mis à jour (débris de céramique et un récipient de teinte sombre) firent penser à des vestiges de l'âge du fer confirmant ainsi l'origine celte du site. D'autres objets, découverts par la suite (une clé, un fer à cheval, des pointes de flèches en fer, etc.), et le réexamen de la céramique conclurent cependant à une datation des objets du XIIe siècle. De nouveaux sondages, effectués en 1997, mirent à jour de nouveaux débris de céramique dont la datation (XIIe et XIIIe siècle) confirmait les résultats de 1972.

cabane en pierre séche
Vestige d'un abri construit en 1944

une autre cabane
Vestige de maison en pierre sèche

L'historien Ernst Scheffelt rapporte en 1955 une légende concernant un monastère situé au sommet du Stockberg. Les moines de ce monastère auraient, chaque nuit, rendu visite aux nonnes d'un monastère situé à l'emplacement de l'actuel lac du Nonnenmattweiher distant de 15 km. Toutes les nuits eurent lieu, dans ce monastère, de gigantesques orgies peu en rapport avec une vie dédiée à Dieu. La colère divine ne se fit pas attendre très longtemps. Le monastère des nonnes disparu dans un lac sans fond et le monastère des moines fut avalé par la montagne. Certaines nuits, le lac serait parcouru par d'étranges lueurs et par des nonnes toutes de blanc vêtues. Des chants seraient également audibles. Par contre, aucune lueur ou aucun revenant n'a jamais été signalé au sommet du Stockberg. Une légende similaire a été retrouvée dans le recueil "Volkssagen aus dem Lande Baden" de Bernhard Baaders datant de 1851 cependant aucune mention du monastère du Stockberg n'y est faite.

une autre cabane
Vestige d'un autre abri

vestige de mur
Vestige d'un mur

Plutôt qu'un monastère, il est plus probable que le sommet du Stockberg était couronné par un petit château. Celui-ci aurait été construit au cours du Xe ou du XIe siècle. L'historien suisse Werner Meyer, le spécialiste des châteaux moyenâgeux de la région et l'auteur d'un dictionnaire des châteaux forts, cite le Stockberg comme un château construit par une famille noble inconnue, dont la lignée disparue avant le XIIIe siècle. Cette famille pourrait être les Von Kaltenbach dont les chroniques signalent des possessions à Marzell, le village au sud du Stockberg. Des Von Kaltenbach, ne sont connus que les deux dernières générations qui s'éteignirent en 1150. L'historien Ernst Scheffelt (qui rapporta la légende du monastère) nous conte également que le village de Marzell appartenait aux chevaliers Von Neuenfels. Le dernier de la lignée aurait dilapidé tous ces biens. En 1540, celui-ci, sa femme, sa fille et tous ces domestiques ont été assassinés. Ce qui a certainement conduit à la ruine du château du Stockberg et a sa destruction petit à petit au fil du temps.

vestige du mur d'enceinte
Vestige du rempart

le fossé
Le fossé côté ouest

Ces photographies ont été réalisées en mars 2011.

 

Y ACCÉDER:

De Badenweiler, prendre la direction de Kandern. Au premier croisement à la sortie de Badenweiler, prendre à gauche vers le Blauen / Wies / Tegernau. À l'embranchement (sur la droite) vers le sommet du Blauen, poursuivre tout droit jusqu'à parking du col "Auf der Egerten". De là, prendre à pied le sentier balisé pour le Stockberg (côté droit de la route). Le sentier rejoint un chemin forestier. Suivre ce chemin en prenant à gauche. À l'embranchement suivant, ne pas suivre l'indication "Stockberg", mais poursuivre tout droit sur environ 200 m. Vous arriverez à un croisement. Il faudra de là, suivre le sentier qui gravit le Stockberg sur la droite (pente raide).

Coordonnées GPS
47 N 47' 00"
07 E 43' 01"
Altitude 1075 m

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 7 mai 2011

Cette page a été mise à jour le 24 février 2015