La Pierre Turquaise

Il s'agit de la plus importante allée couverte de la région, voire de l'Ile de France. Elle a malheureusement beaucoup souffert du temps et des hommes modernes. Ceux-ci ont même tenté de la détruire par un attentat à l'explosif en 1985.

L'origine du nom serait liée à la couleur du grès utilisé pour sa construction à moins qu'il n'évoque une obscure invasion de barbares d'origine turque à mettre en relation avec les sarrasins évoqués en d'autres lieux. L'allée couverte fut vidée de son contenu sans ménagement en 1755 afin d'être transformée en chenil pour les chiens de chasse du Prince de Conti. Au début du XIX^e siècle, le monument servit de cabane de bucherons. Il faillit disparaitre en 1842, lorsque des tailleurs de pierre voulurent utiliser les dalles pour en faire des pavés. Il ne dut sa sauvegarde qu'à l'intervention d'Alexandre Hahn. Son étude et celle de l'abbé Grimot conduisirent au classement du site aux Monuments historiques en 1869. L'allée couverte fut restaurée en 1930 par E. Giraud. Une nouvelle campagne de restauration fut réalisée en 1969. L'attentat de 1985 l'endommagea grandement en soufflant la majorité des dalles, les éparpillant aux alentours. Une restauration partielle du monument fut réalisée par les Monument historique.

L'allée couverte se compose d'une chambre précédée par un vestibule. L'entrée de la chambre est constituée d'un trilithe qui fut détruit par l'explosion de 1985. Le vestibule était couvert par une dalle. Cette configuration de l'entrée est unique dans la région où le vestibule n'est pas couvert en dur et où l'entrée de la chambre se faisait au travers d'une dalle perforée. La chambre, longue de 10 m, a une largeur de 2,30 m à l'entrée, 2,60 m au milieu et 2,40 m au niveau du chevet. Le vestibule a une longueur de 2 m et une largeur de 2,30 m. La hauteur originale de la chambre était de 2 m. L'ensemble de l'allée se compose de cinq orthostates à gauche, de huit orthostates à droite, d'une dalle de chevet et de deux piliers séparant le vestibule de la chambre. À l'heure actuelle, il ne subsiste que trois dalles de couverture. Celles-ci ont des poids estimés entre 8 et 18 tonnes. Plusieurs dalles sont éparpillées autour de l'allée, conséquence de l'explosion de 1985.

Les fouilles effectuées ont permis la découverte, autour du monument, de quelques os, quelques morceaux de haches polies et de pointes de flèches en silex, des pendentifs en pierre, de perles en cuivre et de dents de cheval percées. Il s'agit des vestiges de la vidange de la chambre effectuée en 1755. Une découverte remarquable a été faite lors de la restauration de 1969. La face externe de chaque pilier du trilithe d'entrée portait une gravure de la déesse des mégalithes. Chaque gravure en bas-relief comportait un collier à double rang surmontant une paire de seins. Ces représentations faisaient environ 20 cm de haut sur 18 cm de large. Il s'agit d'une représentation classique dans les dolmens ou les hypogées néolithiques reconnus dans plusieurs monuments de la région ou en Bretagne.

D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".

De Presles, prendre la D78 vers Maffliers. Après l'embranchement avec la D64E sur la droite, prendre à gauche la direction de la forêt de Carnelle (panneau indicateur). Suivre la route forestière jusqu'au parking. L'allée couverte est sur la droite du parking.

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