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Le château d'Arques-la-Bataille

L'imposante ruine du château d'Arques-la-Bataille ne peut être vue que de l'extérieur. La ruine étant jugée dangereuse, ses accès sont verrouillés depuis 2003. Le château fut construit entre le XIe et le XVIe siècle sur un éperon fort étroit séparé des terres environnantes par deux profondes vallées abruptes qui lui servent de fossés.

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Porte ouest

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Porte ouest

C'est en 1037 que le comte Guillaume de Talou, oncle de Guillaume le Conquérant, érigea à cet endroit une enceinte ovoïde avec un donjon en bois. Guillaume le Conquérant installa en 1043 une garnison dans le château de son oncle. Cela dut lui déplaire, car il se rebella contre son neveu en 1047. En 1053, Guillaume le Conquérant mit donc le siège au château. Il confia la tenue de ce siège au chevalier Gautier Giffard qui obtint la capitulation de Guillaume de Talou sous la famine au bout d'un an. Guillaume le Conquérant remercia Gautier Giffard en le faisant seigneur de Longueville après la bataille d'Hasting en 1066.

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Porte est

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Porte est

En 1118, Beaudoin VII, comte de Flandre, assiégea le château avec seulement quelques chevaliers. Mal lui en prit, car au cours d'un combat mémorable, il fut tué par le chevalier normand Hugues Boterel qui lui fendit le crâne. En 1123, Henri de Beauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie, dernier fils de Guillaume le Conquérant fit ériger un donjon et une porte quadrangulaire. Il consolida également les murs d'enceinte. Le donjon de style roman érigé à l'extrémité sud de l'enceinte présente un plan carré de 20,20 m de côté avec de gros contreforts apparents de 3 m sur 3 m sur les faces nord et est. Il succède à un donjon en bois. Les murs sont épais de 2,20 m au sud, de 3 m au nord et de 3,50 m à l'est. L'intérieur est partagé en deux par un mur de refend, épais de 1,20 m, formant deux salles, orientées nord/sud, de 15 m de longueur et de 6,30 m à 6,90 m de large. Dans le donjon se trouvaient une chapelle, un puits et un moulin. L'accès au donjon se faisait par le mur ouest au travers d'un escalier large d'un mètre et intégré dans le mur. Le donjon fut surmonté à la fin du XVe siècle par une plateforme d'artillerie. Entre 1135 et 1204 furent érigés différentes tours et le pont-levis à l'arrière du donjon.

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Lors de la querelle pour la possession du duché de Normandie entre Étienne d'Angleterre et Geoffroy Plantagenet, ce dernier assiégea, en 1144, le château. Le château capitula au bout d'un an à la suite de la mort de son commandant, Guillaume Lemoine, qui fut tué par une flèche. En 1194, le château passa aux mains du roi de France Philippe Auguste à la suite d'un traité avec les Anglais. L'année suivante Richard Cœur de Lion assiégea le château, mais fut défait. Il récupéra le château à l'occasion d'un nouveau traité en 1196. En juillet 1202, ce fut au tour de Philippe Auguste de faire le siège du château. Lui non plus ne parvint à prendre le château par la force. Il en devint propriétaire, le 1er juin 1204, lorsque Jean sans Terre le lui céda avec la Normandie par un traité.

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Les ruines du pont-levis est

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Porte est

En 1355, en 1367, en 1378, et en 1380 des réparations furent effectuées dans le château. En 1367, Charles V fit construire une nouvelle porte avec pont-levis à l'opposé de l'entrée. En 1419, le roi d'Angleterre Henri V se rendit maitre de Rouen. Il obtint la possession du château en 1420 en signant le traité de Troyes. En 1431, Jeanne d'Arc y fit étape lors de son périple qui la mena, prisonnière des Anglais, de Compiègne à Rouen. Les paysans cauchois se révoltèrent en 1435. Ils prirent toutes les forteresses de la région ainsi que la ville de Dieppe, mais le château d'Arques, Bellencombre et Caudebec restèrent aux mains des anglais. En septembre 1449, les Dieppois prirent l'enceinte qui protégeait la ville d'Arques et assiégèrent le château qui leur résista. Charles VII se rendit maitre de Rouen en décembre 1449 provoquant ainsi la reddition des Anglais sous le commandement de Somerset. En 1472, Charles le Téméraire, en conflit avec Louis XI, incendia les faubourgs d'Arques et la ville de Dieppe. Le château résista à son siège.

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Le fossé nord

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Le fossé sud

Entre 1499 et 1522, le château connut sa dernière phase de construction. Il fut modernisé et des bastions d'artillerie furent érigés notamment en avant de l'entrée originelle du XIIe siècle. À cette époque, le château fut entouré d'un fossé sec profond de 15 à 20 m, formant un double fossé avec les vallées aux pentes abruptes naturelles. En 1562, chassé par les protestants de Dieppe, le duc de Bouillon se réfugia au château. Le comte de Montgomery, protestant, viendra l'assiéger sans succès l'année suivante. Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe, s'empara en 1584 du château par la ruse pour le compte du roi Henri III. Le château permit en 1589 à Henri IV de résister aux ligueurs sous le commandement de Charles de Mayenne lors de la bataille d'Arques. Le jeune Louis XIV, âgé de 9 ans, visita le château en 1647 en compagnie de la reine régente Anne d'Autriche. Le château perdit son rôle militaire en 1668 avant d'être déclarée, en 1708, impropre au service militaire par ce même Louis XIV.

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La porte est

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La porte ouest

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Mur d'enceinte nord

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Le fossé nord avec vue sur le donjon

Le château fut laissé à l'abandon à partir de 1735. Gabriel de Clien fut autorisé, en 1753, à prélever des pierres pour la construction de son château de Derchigny situé à une dizaine de kilomètres au nord-ouest. Par la suite, des religieux et les habitants d'Arques firent de même. Les ruines furent vendues comme bien national en 1792 à Louis Félix Reine citoyen d'Arques-la-Bataille pour 8300 livres. Il le fit visiter contre un droit d'entrée. Le château devint la propriété de l'archevêque de Dieppe en 1814 qui préleva un impôt de 20 sous par visiteur. Le château fut racheté en 1833 par madame Reiset, la veuve de J. Reiset, ancien receveur général du département, afin d'en assurer la sauvegarde. En 1860, certaines pièces du château furent aménagées en musée avant le rachat de l'ensemble par l'État pour la somme de 60 000 francs-or. Classé Monument historique en 1875, le château fut occupé à partir de 1940 par l'armée allemande qui y installa des canons antiaériens. Avant de s'enfuir en 1944, les troupes allemandes firent exploser leurs stocks de munitions, ce qui détruisit la tour de la porte sud. Jusqu'en 1970, le gardien organisa des visites guidées des lieux. Le château fut fermé au public en 2003 pour des raisons de sécurité.

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La porte est et le donjon

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Les tours côté sud

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2018.

 

Y ACCÉDER:

L'accès au château est fléché depuis le centre-ville d'Arques-la-Bataille. La dernière partie du trajet se fait obligatoirement à pied.

 



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Cette page a été mise en ligne le 12 octobre 2018

Cette page a été mise à jour le 12 octobre 2018