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Le château hanté
de la Reine Blanche

Au bord des étangs de Comelle se trouve le château de la Reine Blanche. En fait de château, il s'agit d'un petit bâtiment flanqué de quatre tourelles qui connut cependant d'illustres visiteurs au cours du XIXe siècle.

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Les étangs de Comelle furent aménagés vers 1204 par les moines de l'abbaye cistercienne de Chaâlis sur le lit de la Theve. Cette abbaye fut fondée par Louis VI le Gros à environ 15 km à l'est de l'endroit où se trouvent les étangs. Ceux-ci furent aménagés sur des terres données en 1136 par Gui II le Bouteiller, seigneur de Chantilly. En 1412, les étangs étaient la propriété de l'abbaye de Royaumont. Ils furent rachetés en 1658 par Toussaint Roze, secrétaire de Louis XIV. Ils seront vendus en 1701 aux Bourbon-Condé pour être légués en 1897 à L'Institut de France, l'actuel propriétaire.

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En 1293, Pierre de Chambly, seigneur de Viarmes, fit construire, en aval des étangs, un moulin, constitué d'un logis avec quatre tourelles, désigné la Loge de Viarmes. Le domaine a échoué à une date indéterminée à Jean de Boulainvillers qui le vendit en 1406 au duc Louis 1er d'Orléans. Il le donna aux Célestins de Paris. En 1412, il fut vendu à l'abbaye de Royaumont. En 1426, le moulin devint un moulin de tanneurs. Il fut transformé en moulin à fouler les draps en 1533 et loué à Philippe Lesage de 1539 à 1548. En 1655, Toussaint Roze, secrétaire de Louis XIV, acheta la seigneurie de Coye puis l'échangea avec l'abbaye de Royaumont contre le domaine de la Loge de Viarmes. En 1701, le domaine fut racheté par le prince de Bourbon-Condé. En 1765, le prince de Condé transforma le moulin en moulin à blé et le loua à Guillaume Da. Le moulin fut acheté, en1787, par Mandron de Villeneuve qui en fit une manufacture de papier.

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Entre 1795 et 1815, le moulin changea quatre fois de propriétaire. Il s'agissait d'un édifice carré à quatre niveaux flanqué de tourelles aux angles. Les trois premiers niveaux étaient dévolus aux meules et appareils divers alors que le dernier étage servait au stockage du grain. En 1800, un deuxième bâtiment fut adossé à la face nord. Il était constitué d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un grenier et servait d'habitation et de dépôt pour la farine. Un troisième bâtiment, formé de deux étages couverts d'une terrasse, fut ensuite érigé du côté ouest. L'ensemble était complété d'une écurie, d'une étable, d'appentis et de hangar. En 1823, les époux Sagniel vendirent la propriété à Gandulphe Adryane.

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Le 25 mars 1825, le duc de Bourbon en fit l'acquisition pour en faire un pavillon de chasse. Il deviendra le point de départ ou d'arrivée des chasses des princes et des ducs. Il chargea l'architecte Victor Dubois des travaux. Les deux bâtiments construits en 1800 furent démolis et le bâtiment principal fut restauré. Les tourelles ont été consolidées par des contreforts et couverts par des terrasses dissimulées par des balustres. Les ouvertures furent modifiées et agrandies. De fausses fenêtres furent créées sur certaines façades et sur les tourelles. Les trois statues de chevalier ornant la partie supérieure de la façade ainsi que les autres décors furent réalisés par les artistes Boichard et Thierry pour la somme de 31486 francs de l'époque. À l'intérieur, le 1er et le 2e niveau furent voûtés par une croisée d'ogives. Au rez-de-chaussée fut installé un salon et le 1er niveau accueillit une salle à manger où une cheminée basse en marbre blanc avec des motifs sculptés fut installée. Les tourelles servaient de dégagement, de salles de jeux, de cuisine et d'office. Les murs furent recouverts de stucs imitant du lambris et de tentures vertes. Le mobilier de la salle à manger était de style néogothique. Il était constitué de quatre fauteuils, de dix chaises à dossiers surélevés et sculptés recouverts de cuir de Cordoue d'azur parsemé de fleurs de lis d'or, d'une vaste table de chêne aux pieds en ogives. Deux candélabres gothiques en fer forgé trônaient sur la cheminée.

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Le domaine accueilli en 1882, l'impératrice Élisabeth d'Autriche au retour d'une chasse. Durant le XIXe siècle bien d'autres hôtes prestigieux passèrent par ce pavillon de chasse. Parmi eux, se trouvaient le Prince de Galles, la reine de Naples, le duc de Bragance, le grand Duc et la grande Duchesse Wladimir de Russie, le grand Duc Paul, le duc de Mecklembourg ou la baronne Gustave de Rothschild. En 1897, le pavillon devint la propriété du duc de Chartres. À sa mort, en 1910, le domaine est fermé. Classé Monument historique en 1989, le domaine est actuellement loué par l'Institut de France.

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L'appellation de château de la Reine Blanche reste mystérieuse. Aucune indication dans les archives ne permet de l'expliquer. D'après la tradition orale, la reine Blanche de Castille (1188-1252 et mère de St Louis) aurait séjourné dans un château lui appartenant en ces lieux. Malheureusement pour nous, durant sa vie aucun édifice n'existait dans la région. Il est également fait mention de la reine Blanche de Navarre, épouse de Philippe VI de Valois (1293-1350). Mais la légende est tenace et elle nous explique que les ruines du château médiéval (existait-il ?) étaient hantées par les fées que l'on connait également sous le nom de dames blanches. Serait-ce donc le château de la reine des fées ?

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Ces photographies ont été réalisées en août 2013.

 

Y ACCÉDER:

De Chantilly, prendre la D1016 pour Lamorlaye puis Coye-la-Forêt. De là, suivre les panneaux indicateurs.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 16 novembre 2013

Cette page a été mise à jour le 21 février 2015