Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

Les monuments funéraires
de Bar-le-Duc

Le cimetière civil de Bar-le-Duc, installé le long du chemin de Popey, nous livre un aperçu remarquable de l'art funéraire du XIXe siècle. Les monuments, œuvres d'artistes reconnus dans le département et au-delà, présentent un tel intérêt artistique que certains d'entre eux furent classés aux Monuments historiques.

cimetiere 43
Chapelle des familles Chartener (1892), Chardin et Gillot (1896)

cimetiere 48
Chapelle Druot-Metayer (1935)

À l'époque romaine, les morts étaient ensevelis à l'extérieur des agglomérations le long des routes. L'époque mérovingienne vit l'apparition de nécropole regroupant les tombes. À Bar-le-Duc, l'une d'entre elles fut retrouvée sur la côte Ste-Catherine. Au Moyen-âge, il était d'usage de se faire enterrer au plus près des reliques d'un saint ou d'un lieu de culte pour que les prières des vivants assurent le salut des défunts. Ce qui amena la création d'un grand enclos funéraire autour de l'église Notre-Dame, la seule paroisse de Bar-le-Duc. Les membres des communautés religieuses et les puissants avaient le privilège d'être inhumés entre les murs des chapelles ou de l'église. Les épidémies du XVIIe siècle conduisirent à la saturation des lieux. En 1649, une chapelle des morts (ossuaire) fut créée pour rassembler les ossements des défunts. Cette chapelle fut détruite en 1857. À son fronton figurait la maxime suivante : "Passant, penses-tu passer par ce passage ? Si tu n'y penses pas, passant, tu n'es pas sage".

cimetiere 23
Tombe de Joseph Baudin (1794-1850)

cimetiere 18
Tombe de Nicolas Barrois (1802-1858)

Au cours du XVIIIe siècle, le rapport aux morts changea au sein de la société. La mort fut vécue comme un déchirement. Le clergé, soucieux de redonner un caractère sacré aux églises, et les thèses hygiénistes privilégièrent les cimetières extra-muros. En 1776, une ordonnance royale interdit les inhumations au sein des églises. À partir de 1804, les inhumations devaient se faire à plus de 100 m de toute habitation. La saturation de l'enclos funéraire de Notre-Dame amena la municipalité à envisager en 1806 la création d'un nouveau cimetière en ville haute. Le projet fut remplacé, en 1813, par la mise en place d'un nouveau cimetière à l'est de l'ancien, au lieu dit "les Chènevières". Les tombes furent transférées à l'exception de la chapelle de la famille Oudinot créée à la mort de la 1re épouse du maréchal Charles-Nicolas Oudinot, en 1810. Après un agrandissement en 1837, l'arrivée du chemin de fer en 1849 obligea la municipalité à un nouveau transfert du cimetière. L'ordonnance royale de 1846 obligea les communes à assumer les frais de ce type de transfert.

cimetiere 9
Chapelle Laguerre (1886)

cimetiere 31
Chapelle Ducour

En 1850 fut créé le cimetière actuel à l'extérieur de la ville sur des parcelles d'anciens vignobles. Le transfert des tombes fut réalisé en 1851. Dés 1864, un agrandissement est nécessaire. Avant le XVIIe siècle, il n'existait pas de monument funéraire, les défunts étant ensevelis dans des fosses communes simplement signalées au sol. Les plus riches avaient droit à une simple croix. Au début du XIXe siècle, les dimensions et la profondeur des tombes furent règlementées. L'inhumation en tombe individuelle devint la règle, les fosses communes restant pour les plus démunis. Les tombes devinrent vite le reflet de la richesse et de la notoriété des familles. Les sculpteurs, auxquels elles firent appel, développèrent un art où s'exprime la douleur de la perte d'un être cher et l'espérance d'une renaissance dans l'au-delà.

cimetiere 12
Tombe au livre de Marie Adèle Laguerre

cimetiere 19
Obélisque de Jean Chevalier, médecin-chef de l'hospice civil (mort en 1859)

Enclos de la famille Oudinot

Cet enclos fut créé, en 1810, lors de la mort de la 1re épouse du maréchal d'Empire Charles-Nicolas Oudinot, Françoise-Charlotte Derlin, dans le cimetière de l'église Notre-Dame. Il fut transféré dans le nouveau cimetière en 1857 à la demande d'Eugénie de Coucy, la 2e épouse du maréchal, duc de Reggio, qui y est inhumé. Le maréchal repose aux Invalides à Paris. L'enclos est le lieu d'inhumation de toute la descendance en ligne directe et collatérale du maréchal et de leurs conjoints et conjointes. Y figurent également la famille de son gendre, le général de Lorencez et monsieur Poriquet, son beau-frère.

cimetiere 3

Monument aux victimes de la guerre de 1870

cimetiere 5

Le monument dit "Le Lion" est dédié aux nombreux Meusiens tués lors des batailles franco-prussiennes de 1870/1871. Le monument est attribué au sculpteur Pierre Eugene Cavenéget qui prit la succession de son père Jean-Joseph Cavenéget, célèbre sculpteur meusien. Une bonne douzaine de monuments de ce cimetière leur sont attribués.

Monument dit à l'ancre de marine

Lucien Hogard, aspirant de marine, est décédé à l'âge de 19 ans, en 1881, au domicile de ses parents. L'ancre brisée symbolise la vie prématurément interrompue du jeune homme tout en rappelant sa profession. Elle symbolise également l'espérance en la résurrection chrétienne.

cimetiere 53

Tombe de l'abbé Gerdolles

cimetiere 46

La tombe de l'abbé Gerdolles (1811-1868) représente un tombeau en forme de chapelle surmonté d'une croix fleuronnée. Sur les grandes faces sont représentées des scènes bibliques évoquant la résurrection des corps. Nous y voyons, d'un côté, Jonas vomi par la baleine au bout de 3 jours et de l'autre, la résurrection générale à la fin des temps. Le monument est attribué au sculpteur Tacnet.

Chapelle Abel Varnier

La chapelle a été construite par la mère d'Abel Varnier (1845-1885). Elle a été réalisée par le sculpteur Forgeot (inhumé dans la tombe voisine) et est surmontée d'une statue du sculpteur Desprey. Celle-ci représente la mère du défunt agenouillée près de la tombe de son fils.

cimetiere 39

La pyramide du général Comte Broussier

cimetiere 11

Le général Jean-Baptiste Broussier (1766-1814) s'illustra sur les champs de bataille de Fleurus, de Wagram et de la Moskowa. Ses exploits lui valurent d'être fait comte d'Empire par Napoléon 1er. Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris. L'obélisque symbolise la mort d'un homme en pleine force de l'âge et porte des couronnes de laurier et les armoiries du comte.

L'Ange à la trompette

C'est le monument funéraire de la famille Philippot-François. Il fut érigé, en 1870, après le décès de Pierre Alexandre Philippot, époux de Jeanne Joséphine François, la cousine germaine d'Auguste François. C'est lui qui réalisa la sculpture. Après avoir été élève du sculpteur David d'Angers à Paris, Auguste François dirigea l'école des Beaux-arts de Santiago du Chili. La statue représente un ange tenant dans sa main droite une trompette. De sa main gauche, il écarte les branches d'un saule pleureur derrière lesquels nous entrevoyons un crâne. Cette sculpture illustre les paroles du prophète Ezéchiel et de Saint Paul concernant le Jugement dernier. Ce monument funéraire est un des plus intéressants de tout le département de la Meuse.

cimetiere 20

Les monuments d'Alfred Yung et de Charles Alcide Marchal

cimetiere 30

Alfred Yung (1836-1913) était l'organiste de l'église Notre-Dame, compositeur, professeur de musique, officier de l'instruction publique et fondateur de l'Orphéon de Bar-le-Duc. Le monument, sculpté par Pierre Eugene Cavenéget, rappelle ses fonctions avec la lyre et les trompettes. Le buste montre un homme déterminé et la couronne de laurier évoque ses nombreuses réussites.

Charles Alcide Marchal (1848-1882) était officier au 1er Tirailleurs algérien. Il fut tué au combat. Son monument funéraire montre un palmier coupé en deux symbolisant sa jeunesse brisée. Deux épées et des épaulettes de lieutenant y figurent les attributs de sa fonction de militaire.

L'ange du jugement dernier

Dédié à Augustine Thomas, morte à 26 ans en 1871, le monument fut réalisé par Pierre Eugene Cavenéget qui s'inspira fortement de l'Ange à la trompette. La sculpture fut réalisée à la demande de la mère de la jeune femme, Henriette Plaisance, veuve de Nicolas Victor Thomas, marchande mercière. Elle représente la résurrection de la jeune femme lors du Jugement dernier. L'ange, tenant une trompette dans sa main gauche, écarte, de son autre main, les branches d'un saule pleureur où apparait la tête de la jeune femme avec une belle chevelure bouclée. Ce monument exceptionnel est comparable aux plus grands monuments du mouvement romantique européen de la 2e moitié du XIXe siècle.

cimetiere 51

Le monument au Pélican

cimetiere 33

Le monument qui recouvre la tombe de Jeanne Élisabeth Frambaux (1762-1822) est d'une grande valeur artistique et sans équivalent connu. Le pélican, selon la légende, s'immole volontairement pour faire vivre ses oisillons. Ce symbole est associé au Christ qui s'est sacrifié pour l'amour des hommes. Il représente ici la dévotion d'une femme qui s'est dévouée durant toute sa vie à sa famille.

Tombe de Dominique Villeroy

Dominique Villeroy, marchand de son état, est décédé le 2 septembre 1820 dans sa 66e année. Sa tombe est la plus ancienne de ce cimetière et fut transférée depuis celui de l'église Notre-Dame en 1851. Les éléments stylistiques de la stèle rappellent l'art décoratif du XVIIIe siècle.

cimetiere 54

 

cimetiere 4
Charles Blanpain

cimetiere 6
Chapelle de la famille Nicolas (1898)

cimetiere 7
Chapelle Alexandre Lapique (1876)

cimetiere 16
Tombes allemandes, victimes de la guerre de 1870

cimetiere 21
Obélisque du lieutenant-colonel Jacquot , chevalier de l'Empire (1885)

cimetiere 22
Chapelle Fargeon-Sainsere, créateur des crayons Baignol et Frageon

cimetiere 24
Tombe de Marie Lucie Veriot (1856-1865)

cimetiere 29
Tombe Rollet (1799-1874), vice-président du secours mutuel

cimetiere 26
Obélisque Pierre Hyacinthe de Morlaincourt, colonel du Génie (1852)

cimetiere 27
Obélisque du colonel Demengeot, Baron d'Empire (1855)

cimetiere 34
Obélisque du général de brigade Louis Ringenbach (1854-1921)

cimetiere 38
Chapelle néogothique en mémoire de Marie Julie Berthe Mangin,
morte en 1888 à l'âge de 11 ans

cimetiere 37
Chapelle ossuaire militaire regroupant les restes des militaires
du cimetière de Bar-le-Duc

cimetiere 44
Chapelle Abel Varnier

cimetiere 45
Chapelle Morel-Receveur (1918)

cimetiere 50
Obélisque du capitaine Charles Auguste Paillot (1874) et
colonne de Pierre Henry François Xavier Paillot (1855)

cimetiere 52
Obélisque du capitaine Pierre Lemmé (1815-1877), mort au combat durant la guerre de Crimée.

Ces photographies ont été réalisées en février 2014.

 

Y ACCÉDER:

Le cimetière est situé Chemin de Popey. Du centre-ville, prendre la direction de Ligny-en-Barrois.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 26 avril 2014

Cette page a été mise à jour le 20 février 2015