La grotte de Cuzoul

Le gisement préhistorique découvert en 1923 par R. Lacam à l'entrée de la grotte de Cuzoul a largement contribué à l'élaboration de la structure chronologique du mésolithique.

La grotte s'ouvre, face à l'est, au pied d'un banc calcaire du jurassique haut de 10 m. Ce banc occupe le côté ouest d'une vaste doline longue de 200 m et large de 100 m. La doline a une forme ovale et présente une pente assez faible avec des parties verticales formant de petits gradins. Cette doline est un "piège sédimentaire" collectant les eaux de ruissellement du plateau environnant. Les sédiments qui s'y sont déposés et se déposent encore présentent une épaisseur conséquente. La grotte s'ouvre par un porche large de 6 m et haut de 2 m. De part et d'autre du porche, la paroi rocheuse forme une ligne d'abris sous roche. Des deux côtés du porche fut construit, à une date indéterminée, un muret créant, le long de la paroi, un couloir large de 2 à 3 m. Ce couloir se prolongeant au-delà de la paroi rocheuse correspond à l'ancien chemin d'accès depuis le plateau. Le porche donne accès à une vaste salle allongée, longue de 40 m. Sa largeur est de 15 m et la voute se trouve à une hauteur comprise entre 3 et 6 m. Au fond de cette salle, à 27 m du porche, a été aménagé un puits. La nappe d'eau souterraine se trouve entre 0,5 et 3 m sous le sol de la grotte. Le fond de la grotte se trouve d'ailleurs inondé en hiver lors de forte pluie.

Du fond de cette salle partent deux galeries. Celle de droite est colmatée au bout de 2 m. Celle de gauche présente un profil triangulaire très étroit. Elle débouche, au bout de 30 m, dans une deuxième salle. Celle-ci est longue de 8 m, large de 3 m et haute de 2 m. Ces parois sont ornées de nombreux graffitis témoignant du fait qu'elle servit (sert toujours ?) de lieux de rendez-vous pour les amoureux de la région.

En 1923, R. Lacam entreprit des fouilles au sein de cette grotte. Il débuta par trois sondages dans la première salle de la grotte. Les emplacements ne sont pas connus, mais comme il mentionne la présence de la nappe phréatique, ils devaient se trouver dans la partie profonde de la grotte. La présence de la nappe phréatique l'incita à poursuivre ces recherches à l'extérieur du côté nord du porche. Il y mit à jour un gisement, épais de 4 m, qu'il fouilla jusqu'en 1933. Il publia ces recherches en 1944. Dans ce gisement, il retrouva, en 1928, la sépulture d'un jeune adulte. Cette sépulture, réalisée sans aménagement et sans manipulation du squelette, se trouvait à la base du niveau tardenoisien (5900 à 5500 av. J.-C.). L'industrie lithique mise à jour permit, en association avec le site de Sauveterre, l'élaboration de la chronologie du mésolithique. Y fut notamment déterminée la succession entre les pointes de flèches triangulaires et celle en forme de trapèze. Le mésolithique est divisé en deux phases, le 1^er (9600 à 6500 av. J.-C.) et le 2^e (6500 à 5200 av. J.-C.) mésolithique. La distinction entre les deux se faisant essentiellement d'après l'industrie lithique. Le site présente une séquence chronologique de référence pour le mésolithique du sud de la France.

Depuis 2005, une équipe pluridisciplinaire, sous la direction de Nicolas Valdeyron, a repris les fouilles. Le gisement préhistorique comprend le porche d'entrée de la grotte, les deux abris de part et d'autre du porche et une probable extension au sein de la doline. Les archéologues modernes ont repris la fouille de R. Lacam dont les déblais avaient servi à reboucher la fouille. Le tamisage fin a permis de récupérer plusieurs milliers de pièces lithiques, plusieurs centaines d'outils en pierre et en os, de nombreux restes de faune et quelques tessons de céramique.

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Le fond de la salle principale

Ces nouvelles fouilles ont permis d'affiner la stratigraphie du site qui débute à l'azilien (9600 à 8000 av. J.-C.). Le site fut occupé au sauveterrien ancien et moyen. Ces périodes constituent le mésolithique (9600 à 5200 av. J.-C.). La période principale d'occupation correspond au 2^e mésolithique. L'industrie lithique correspond à des armatures de flèches larges (trapèze, pointe) des lames et lamelles à encoche profonde, des microburins et des pièces à bord abattu simple ou double réalisées sur des supports lamellaires étroits et peu épais. Au-dessus de ces niveaux archéologiques furent reconnues des couches du néolithique ancien, du chalcolithique et du bronze ancien (datation C14 sur des restes de foyers d'environ 2026 à 1643 av. J.-C.), de l'âge du fer et du gallo-romain. La partie supérieure du gisement correspond à l'époque moderne où la grotte fut utilisée comme bergerie.

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La galerie vers la 2^e salle

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Le fond de la salle principale

De Gramat, prendre la D807 en direction de Cahors. Prendre à gauche la petite route vers le Cuzoul. Allez au bout de la route jusqu'à la première maison de Cuzoul. Le chemin d'accès à la grotte (à pied) débute à l'arrière de la deuxième maison. Le chemin part sur la gauche.

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