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Être inhumé à Lure au cours des siècles passés ne fut pas de tout repos. Le premier lieu d'inhumation fut dès la fondation de la ville située autour de l'église St-Martin hors les murs. Cet endroit fut utilisé jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Bien qu'un endroit fût prévu à cet effet autour de l'église construite dans la ville en 1556, les inhumations n'y furent pratiquées qu'après 1603. Les guerres de 1636 à 1674 ruinèrent le cimetière St-Martin. Il fut abandonné lorsque le commandant de la place de Lure y fit construire une redoute pour assurer la défense de l'abbaye en 1715.
L'entrée du cimetière
Entre-temps le cimetière de l'église devint trop petit. La municipalité envisagea donc d'utiliser un vieux cimetière situé autour de la chapelle de St-Quentin, mais cela ne fut pas du goût des lurons ni de l'archevêque qui finit par y interdire les inhumations en 1727. La municipalité étant à court d'argent ne put construire un nouveau cimetière. L'archevêque finit donc par autoriser la poursuite des inhumations pour deux ans. La ville fit alors des démarches pour récupérer le cimetière St-Martin où la redoute avait, entre temps, été détruite. Mais l'abbaye fit la sourde oreille et le projet fut abandonné. Le cimetière de l'église reprit son service, mais chaque inhumation était soumise à une redevance de 3 livres.
Le monument aux morts de 1870
En 1784, le conseil de ville décida de supprimer le cimetière de l'église pour en faire une place publique. Les familles furent invitées à faire procéder à l'exhumation de leurs morts pour les transférer dans le nouveau cimetière du Boulevard. La plupart se contentèrent de juste déplacer les monuments funéraires en laissant les restes de leurs ancêtres sur place. Le nouveau cimetière fut très mal tenu comme en témoigne une délibération du conseil de ville du 5 août 1759 : "il n'est clos que par des mauvaises planches provenant des cercueils des morts". L'archevêque fit également des remontrances et finit par interdire les inhumations qu'il leva en 1769 à condition que le cimetière soit assaini, agrandit et clôt par des murs. Mais comme rien ne fut fait, il renouvela l'interdiction en 1779. Le conseil de ville proposa alors d'implanter le cimetière sur un terrain communal dit de l'ancienne tuilerie à l'extérieur de la ville. Mais comme l'archevêque s'y opposa, la situation resta bloquée.
Le carré militaire 39-45
Le monument aux morts de la 2e Guerre mondiale
Durant l'hiver 1793/1794, une épidémie de fièvre typhoïde fit des ravages parmi les habitants de Lure. Les médecins incriminèrent immédiatement l'insalubrité de la ville. Ils exigèrent des mesures d'assainissement immédiates et notamment la fermeture du cimetière du Boulevard et d'en ouvrir un autre. Robespierre le jeune, en mission en Haute-Saône, vint à Lure le 19 pluviôse An 2 (7 février 1794). Il interdit aussitôt les inhumations dans le cimetière du Boulevard qu'il fit niveler et recouvrir de 3 pieds de sable. Le nouveau cimetière, sur le terrain de l'ancienne tuilerie (emplacement actuel), fut ouvert cinq jours plus tard et en six semaines, 60 inhumations y furent réalisées. Il ordonna à la municipalité de clore ce nouveau cimetière, mais les travaux qui furent entrepris aussitôt furent très vite interrompus. Ils ne furent repris que trois ans plus tard et durèrent encore cinq ans.
L'église abbatiale fut confisquée comme bien national à la Révolution et vendue en 1798. Les acquéreurs firent démolir l'édifice dont la façade était ornée par deux grandes statues représentant l'une, la Foi et l'autre, l'Espérance. Les acquéreurs en firent don à la ville. La ville envisagea de les ériger sur une place de la ville et lança une souscription. Mais n'ayant pas réussi à réunir la somme nécessaire, les statues furent laissées à l'abandon jusqu'en février 1804 ou elles furent installées de part et d'autre du portail d'entrée du cimetière. L'origine de ces statues est totalement inconnue, aucune mention n'en est faite avant le don de 1798. Une légende fait état d'une troisième statue qui aurait représenté la Charité. Mais a-t'elle existé ? Car à Lure il se dit "qu'on a un peu la foi, un tout petit peu plus d'espérance, mais qu'on a toujours totalement ignoré la charité" (parole d'une mauvaise langue luronne).
Monument Gairon : il fut le curé de Lure de 1842 à 1876
Monument Plaisonnet Euphrasie née Martin 1817-1890
Monument Mechler
Monument Boisson Antoine : il était aspirant au 47e régiment
d'artillerie et est mort à Verdun le 22 février 1916.
Monument Marie Émile Richard : née le 26 novembre 1804, morte le 23 septembre 1852. Elle légua sa fortune à la ville de Lure pour la construction d'un hospice pour les pauvres dans son testament datée du 10 avril 1841. La liquidation de ses biens mobiliers et immobiliers représenta le somme de 153 986 francs de l'époque.
Monument Vonarf Xavier : Entreposeur de tabacs en feuilles décédé à
Béthune le 18 octobre 1891 dans sa 60e année.
Monument de la famille Humbert qui fut tué lors du bombardement de Lure
par les Zeppelins allemands du 6 juillet 1916. Ce jour, 15 habitants (7
femmes, 5 enfants, 2 hommes et 1 militaire) de Lure fut tués.
Monument Piquet : étudiant en pharmacie mort à 22 ans.
Monument Siblot Auguste 1821-1893 : porte l'inscription "À la libre
pensée".
Monument Boissat Abeline (1814-1892) : veuve du général de brigade
Gaspard Chabord (1798-1877).
Monument Parmentier
Monument Xavier Bolot de Chauvillerain (3 juin 1799 - 31 mai 1858) :
commandant de place, chevalier de la Légion d'honneur avec 30 ans de
service.
Monument Begue
Monument Besancenet
Monument Delsahut
Monument Finot
Monument Grosjean
Monument Golard
Monument Lanoir
Monument Levenberger : Lieutenant au 9e régiment de ligne,
blessé au combat de Chenebier, décédé le 24 février 1871 à 30 ans.
Monument Bettend
Le carré militaire 14-18
Les 36 sépultures du carré militaire ont au fil du temps perdu leurs plaques nominatives. N'y restait que celle des soldats Durif et Douchin. Le Souvenir français s'est donc attelé à la tâche pour restituer une identité à chaque tombe. Une réimplantation effectuée en 1969 a finalement facilité la tâche. Les enquêteurs ont retrouvé, à l'état civil de la mairie de Lure, un plan établi à l'époque. En comparant ce document avec les registres de décès de 1914 à 1918 et en prenant en référence les sépultures de Durif et Douchin un nom put être attribué à chaque sépulture.
Le carré militaire de 14-18
Le travail de recherche a également permis de retracer l'histoire de Georges Douchin enterré dans le carré 14-18 malgré sa mort en 1938. Le mystère était bien épais et aucune recherche n'aboutit à le résoudre. Seule indication, la tombe était fleurie chaque année à la Toussaint. C'est un article de l'Est Républicain intitulé "il faut trouver le soldat Douchin" qui permit d'aboutir. Suite à cet article, la fleuriste qui déposait les fleurs sur la tombe s'est manifestée et permit de remonter à la fille de Georges Douchin. L'adjudant-chef Douchin est né en 1893 dans le Pas-de-Calais. Il servit durant la 1re Guerre mondiale au sein du 42e régiment d'artillerie. Après sa démobilisation en 1919, il s'est engagé dans un escadron du train affecté à la zone d'occupation de la Rhénanie jusqu'au 30 juin 1930. Il prend ensuite garnison à Lure. Il tombe malade en décembre 1937, conséquence probable d'une intoxication par les gaz de combat. Il décède le 17 novembre 1938 à Perpignan où il était soigné. Avant de mourir, il avait demandé à être inhumé dans le carré militaire 14-18 de Lure au milieu des Poilus qu'il considérait comme ses frères d'armes bien qu'il ne les ait jamais connus. Son vœu ne fut exaucé que bien des années après sa mort, car son inhumation à Lure ne fut réalisée que dans les années 1970.
Ossuaire de 1870
Ces photographies ont été réalisées en 2015.
Y ACCÉDER:
Le cimetière de Lure est situé près du centre-ville, rue Pierre Mendes-France.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 24 janvier 2016
Cette page a été mise à jour le 24 janvier 2016