Les colonnes de justice

Les colonnes de justice symbolisaient le droit de haute justice des seigneurs. Le droit de haute justice concernant les délits et les crimes les plus graves était réservé au roi et aux grands seigneurs. Ces colonnes encadraient le gibet et étaient destinées à dissuader les gens de commettre un crime passible de la pendaison. En exemple, les cadavres des condamnés restaient accrochés pendant des jours à ces fourches patibulaires. Le nombre de colonnes érigées près du gibet dépendait de la puissance du seigneur. Le roi pouvait en ériger autant qu'il voulait, un duc avait droit à huit colonnes, un comte à six, un baron à quatre, un châtelain à trois et un simple seigneur pouvait en ériger deux s'il avait le droit de haute justice.

Dans le Finistère, des colonnes de justice sont attestées à Kerjean et à Plourin. En 1963, lors du remembrement des parcelles agricoles, des travaux d'arasement de talus bordant une parcelle nommés "Park ar Justissio" (champ de justice) mirent à jour quatre colonnes taillées en granite de l'Aber Ildut. Chaque colonne avait une hauteur de 4,50 m. Les recherches entreprises à la suite à cette découverte permirent de déterminer que ces colonnes encadraient un gibet élevé en 1561 et détruit à la Révolution. Ces colonnes de justice symbolisaient le droit de haute justice des marquis de Kergroadés. Les criminels étaient à l'époque jugés au château de Kergroadès puis conduits à la chapelle Saint-Charles (disparu aujourd'hui) pour s'y confesser avant d'être amenés au gibet. En 1992, les colonnes de justice furent reconstituées à un endroit situé à 400 m à l'ouest de leurs lieux d'origine.

Pour accéder aux colonnes de justice prendre à Saint-Renan la D68 en direction d'Argenton. Après le rond-point à Lanrivoaré, prendre la 6^e route à droite (panneau indicateur "Colonnes de Justice").

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