Les mégalithes de l'Essonne

La ville de Brunoy possède deux alignements de trois menhirs disposés le long des berges de l'Yerres. Distant d'environ 850 m l'un de l'autre, il s'agit peut-être des vestiges d'un unique ensemble.

Les "Pierres Frittes" sont trois menhirs situés à proximité de l'ilot de Port Mahon. Un acte de 1480 les nomme "La Haulte Borne" ou "La Maistresse". Le premier menhir est haut de 2,75 m (3,63 m avec la partie enfouie), large de 1,45 m à 0,80 m et épais de 0,50 m. Étant tombé dans la rivière, il fut redressé en 1865. Le deuxième menhir qu'Émile Rivière dénomma "Gros caillou" est couché sous l'eau à 4,90 m en amont du premier menhir. Le troisième menhir est haut de 1,53 m (2,62 m avec la partie enfouie), large de 1,60 m et épais de 0,50 m. Il est situé à 4,40 m en amont du deuxième menhir. Philippe Salmon signala au XIX^e siècle la présence, non confirmée, d'un quatrième menhir couché dans la rivière.

Les menhirs de la "Propriété Talma" également dénommés "La femme et la fille de Loth" sont un alignement de trois blocs en grès de Fontainebleau disposé le long de l'Yerres à 100 m en amont du pont de Brunoy. Il en est fait mention en 1480, en 1524 et en 1726. Ils furent classés Monuments historiques en 1887. Les trois menhirs sont alignés selon un axe ouest-nord-ouest / est-sud-est et sont distants de 2 à 3 m les uns des autres. Le premier menhir, qui a chuté dans la rivière à une date très ancienne, a une longueur de 4,40 m, une largeur allant de 2,85 m à la base à 0,66 m au sommet et une épaisseur variant de 0,38 m à 0,18 m. Le deuxième menhir, dont la forme particulière est peut-être due à une tentative de destruction ancienne, a une hauteur de 2,55 m, une largeur allant de 1,10 m à 1,88 m et une épaisseur allant de 0,82 m à 0,40 m. Le troisième menhir a une hauteur de 1,08 m, une largeur de 1,38 m et une épaisseur de 0,78 m à 0,20 m. C'est le plus petit des trois, mais son bord supérieur montre une cassure témoignant d'une destruction ancienne. À l'origine, il était peut-être tout aussi haut que les autres.

Ce menhir, classé Monument historique en 1921, se situe en bordure de l'Yerres à 600 m en amont du moulin de Rocheau. Il est haut de 1,85 m, large de 1,40 m et épais de 0,65 m. Il est orienté nord-nord-ouest / sud-sud-est. Sa présence est mentionnée dès 1621 sous le nom de "Pierre Fitte", puis en 1700 sous "Pierre Fritte". Selon une légende, il aurait, en certaines occasions, le don de la parole.

Ce dolmen fut signalé en 1864 par Guérineau de Boisvillette. Il en signala même un deuxième à proximité. Le deuxième, le mieux conservé des deux, fut cependant détruit peu après. Le dolmen fut proposé pour un classement aux Monuments historiques dès 1887, mais il fallut attendre 1970 pour que cela soit effectif.

Le dolmen fut fouillé au début du XX^e siècle par Jules Maudemain qui y aurait découvert deux crânes, divers ossements humains et des silex taillés dont un gros percuteur et un polissoir. Ces objets ont depuis été perdus. Du dolmen subsiste une dalle de couverture en grès longue de 2,50 m, large de 2 m et épaisse de 0,37 m. Elle repose sur deux orthostates en calcaire.

Ce menhir, orienté est-nord-est / ouest-sud-ouest, est le plus grand de la région. Il est haut de 4,20 m, large à la base de 2,60 m et épais de 0,75 m. Il est classé Monument historique depuis 1964. Au début du XIX^e siècle, Émile Delessard signala que le menhir était entièrement recouvert par un énorme tertre de pierre. Depuis 1817, le terrain entourant le menhir étant cultivé en vigne, le propriétaire y a certainement accumulé les pierres extraites du terrain. En 1905, Paul de Mortillet estima que le menhir était enfoncé de 3 m dans le sol. Ce qui lui donnerait une hauteur de plus de 7 m.

Ce menhir fut signalé en 1861 par Francis Martin. Classé Monument historique en 1887, il fut menacé en 1896 par l'exploitation d'une gravière. Jean-Baptiste Piketty lui réserva alors un ilot de 20 m de diamètre protégé de l'érosion des eaux par un bord empierré. En 1905, Paul de Mortillet constata que les abords de l'ilot avaient été remblayés. Le menhir fut renversé en 1911 puis redressé l'année suivante par Jean-Baptiste Piketty. Le menhir a une hauteur de 2,35 m, une largeur de 1,40 m et une épaisseur de 0,70 m. Son poids est estimé à 6,5 t. Selon une ancienne tradition, il signalerait l'emplacement d'une ville gauloise détruite par les Romains.

Également connu sous le nom de "Pierre Druidique", le menhir est mentionné à partir de 1619 comme "Pierre de Beaumiroir". Il s'agit d'un bloc de grès de Fontainebleau, orienté sud-ouest / nord-est, fortement incliné vers le sud-est. Il a une hauteur de 1,90 m auquel s'ajoutent les 1,50 m enfouis dans le sol. Sa largeur est de 2 m et son épaisseur va de 0,25 m à 0,70 m. Il fut classé Monument historique en 1978. Selon Georges Courty, la tradition l'associe à Gargantua. Il est soit un caillou dans la chaussure du géant légendaire soit un de ses étrons pétrifiés.

Le menhir de la "Pierre Droite" de Prunay est un bloc de grès de Fontainebleau de forme conique qui penche vers le sud-ouest. Il est haut de 1,85 m, large de 0,90 m et épais de 0,50 m.

Le dolmen de la "Pierre Levée" ou "Champtier de la Pierre Levée" fut découvert en 1860 lors de la destruction du tumulus pour l'empierrement du chemin voisin. En 1865 ou 1870, en brisant le sol de la chambre pour en faire un abri, une quinzaine de squelettes furent mis à jour. Ces squelettes reposaient sur un sol de petits cailloux ronds. Le nombre de squelettes mis à jour est cependant sujet à caution, car Émile Delessard parle de 12 squelettes alors que P. Tomasi ne mentionne que 7 adultes et 1 enfant. Monsieur de Souancé, archéologue amateur de Lardy, racheta le dolmen en 1872 pour en assurer la conservation. Il fut classé Monument historique en 1949.

La chambre est constituée d'un orthostate (4,65 m sur 1,90 m avec un poids estimé à 8,5 t), côté sud, de quatre orthostates (1,25 m sur 1,70 m), côté nord, et de deux orthostates (1,25 m de largeur chacun) formant le chevet, côté ouest. Elle est couverte par une dalle longue de 4,70 m, large de 4 m et épaisse de 0,50 m. Son poids est estimé à 16 t. Les dimensions internes de la chambre sont de 4,30 m de longueur, de 2,25 m de largeur à l'entrée, de 2,85 m de largeur au niveau du chevet et de 1,75 m à 1,90 m de hauteur.

La chambre était précédée d'une antichambre actuellement totalement ruinée. Selon Gabriel de Mortillet, elle était délimitée par un orthostate, côté nord, et un orthostate, côté sud, et possédait une dalle de couverture. Elle avait 1,15 m de longueur, 1,40 m de largeur et une hauteur de 1,20 m. Le dolmen, orienté est-ouest, était ouvert du côté est. Il a été identifié comme étant un dolmen de type angevin à portique caractéristique de l'Anjou.

Ce menhir a une hauteur de 3,80 m, une largeur de 1,65 m et une épaisseur de 1,45 m. Son poids est estimé à 19 t. Orienté nord-ouest / sud-est, il fut cependant redressé en 1992 par la commune d'Itteville. Le nom de "Roche à Gentil" est un dérivé d'un sens païen qui s'applique à de nombreux monuments préhistoriques considérés très anciennement comme ayant été érigés par la main de l'homme avant l'ère chrétienne.

Le dolmen du "Grès de Linas" est situé en plein champ au sud de la D160 reliant Thionville à Gaudreville.

Le menhir de "Pierrefitte" se trouve à droite de la route reliant Saint-Hilaire à Étampes au niveau du hameau de Pierrefitte (après le site géologique).

Le menhir de la "Pierre à Mousseaux" se trouve dans le parc du château de Vigneux-sur-Seine (allée de la Pierre à Mousseaux).

Le menhir de la "Pierre Beaumirault" se trouve sur un des ilots du bassin de retenue de l'Orge accessible depuis la D82 reliant Bruyères-le-Châtel à Breuillet.

Le menhir de la "Pierre Droite" se trouve sur la droite de la route partant de Buno-Bonnevaux et allant vers la D1 en passant à Prunay-sur-Essonne au niveau du virage en épingle à cheveux dans la montée sur le plateau.

Pour trouver le dolmen de la "Pierre Levée", il faut emprunter à Janville-sur-Juine, la rue de la Tour de Pocancy jusqu'à l'embranchement de l'allée des Cartelines. Laissez la voiture à cet endroit et poursuivez jusqu'à la ferme puis prenez le chemin à droite, puis le 1^er chemin à droite qui mène au dolmen.

Le menhir de la "Roche à Gentil" se trouve sur la droite de la D449 reliant Itteville à Bouray-sur-Juine à la sortie du village.

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