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Le cimetière du nord à Reims, créée en 1786, est le plus vieux cimetière de la ville. Surnommé le "Père-Lachaise rémois", cet extraordinaire lieu de mémoire est un agréable lieu de recueillement.
En 1786, le cimetière de l'Hôtel-Dieu, situé en face du parvis de la cathédrale, arriva à saturation. Pour ne pas avoir à fouiller tous les ans le même terrain, il était procédé à des inhumations en fosse profonde de 6 m et pouvant contenir jusqu'à 500 corps. À l'époque, l'Hôtel-Dieu demanda un rapport à la faculté des sciences qui dressa un bilan apocalyptique en cas d'ouverture des fosses du cimetière. L'Hôtel-Dieu proposa alors d'utiliser un terrain d'un hectare qu'elle possédait à l'extérieur de la ville entre les portes de Mars et de Cérès pour y installer un nouveau cimetière. La somme nécessaire pour son aménagement fut recueillie lors d'une quête après des habitants. L'argent recueilli (plus de 10 000 livres) servit à creuser un puits, à niveler le terrain, à le clôturer par un mur de 4 m de haut flanqué de part et d'autre d'un talus et à ériger un portail avec deux piliers. Fut également financé un char funèbre servant au transport des défunts depuis l'Hôtel-Dieu distant d'un kilomètre. La "Société libre d'émulation" finança pour moitié la construction de la chapelle qui servait d'abri lorsque les inhumations avaient lieu par temps de pluie.
L'ouverture d'un hôpital militaire après la Révolution augmenta rapidement le nombre d'inhumations entrainant la saturation des nombreux cimetières des paroisses rémoises et environnantes. Il fut alors décidé de transférer toutes les inhumations vers le nouveau cimetière dont la surface fut doublée en 1795. Après l'acquissions des parcelles situées à l'est par la ville, la surface du cimetière fut à nouveau doublée en 1832. L'architecte Nicolas Serrurier redessina à cette occasion les allées pour leur donner un aspect romantique. Entre 1853 et 1856, la superficie du cimetière fut portée à 6 hectares. À la suite de la suppression des fortifications et au développement industriel, le cimetière se retrouva à nouveau enclavé à la fin du XIXe siècle. À l'ouverture du cimetière de l'Est, en 1891, la ville décida de ne plus accorder de concession dans le cimetière du Nord.
Monument funéraire de la famille Houlon
Les inhumations reprirent au cours de la 1re Guerre mondiale pour y accueillir les sépultures de quelques soldats. Le cimetière fut, pendant cette période, fortement bouleversé par les bombardements que subit la ville. La municipalité décida le 3 février 1921 de rouvrir le cimetière pour que les natifs de Reims puissent être enterrés dans leur ville. En raison de problème juridique et financier, le cimetière n'a jamais été totalement reconstruit. Nombre de monuments funéraires portent encore les stigmates des destructions de 1914-1918. Actuellement, vingt secteurs du cimetière sont en activité parmi lesquelles les secteurs israélites et protestant. Le cimetière accueille annuellement environ 120 nouveaux locataires.
Monument funéraire de Ferdinande Victoire Jacquart
Au sud du cimetière fut érigé le monument aux morts de la ville de Reims. Inauguré en 1930, il fut construit par l'architecte Henri Royer, le gagnant du concours lancé par la ville en 1924. Le monument est érigé au-dessus d'une cavité ayant servi d'abri lors des bombardements. Le monument présente des œuvres allégoriques. De part et d'autre de la Pensée accomplissant son effort de résurrection se trouvent les représentations du courage, du soldat tombé et de la veuve éplorée.
La chapelle Sainte-Croix a été construite en 1788 par l'architecte de la ville, Nicolas Serrurier (1763-1837). Elle a été classée Monument historique en 1927. La porte est précédée par un portique formé de quatre colonnes doriques soutenant un fronton. La porte ouvre sur une chapelle circulaire de 7 m de diamètre surmonté d'un dôme percé d'un oculus sommital. Fortement endommagée par les bombardements, elle fut restaurée en 1922.
Monument funéraire de la famille Cadot-Tortrat dit "La Douleur"
Le petit temple a
été réalisé en 1906 par l'architecte Ernest Kalas (1861-1928) et le
sculpteur Joseph Wary (1849-1918). L'ouvrage est en béton armé fermé sur
trois côtés. Au fond, un dessin souligné par des émaux en céramique
représente deux anges surmontant un brasier et portant, à l'origine,
deux médaillons en bronze d'Augustin Coutin (il n'en reste qu'un). Sur
la gauche trône une sculpture de Théodore Rivière (1857-1912), La
Douleur, réalisée en 1906. Elle représente une femme assise sur la
pierre tombale et couverte d'un voile.
Monument funéraire de la famille David dit "Nos destinées". Le caveau de la famille David, manufacturiers et négociants en tissus, a été acquis par Nicolas David (1768-1843). Le monument a été commandé à René de Saint-Marceaux (1845-1915) qu'en 1903 à la mort de Paul David. La partie gauche de l'imposant bloc de marbre de Carrare porte les noms des défunts alors que sur la partie droite, taillée en un relief léger, les âmes prennent leur essor et se libèrent de leur enveloppe matérielle.
Le gisant de l'abbé Miroy (1829-1871) est le monument emblématique du cimetière. Durant l'occupation prussienne, en 1870, Charles Eugène Miroy, curé de Cuchery, fut accusé de cacher des armes qui furent effectivement retrouvées chez lui. Accablé par le maire de Reims, il fut jugé et condamné à mort par les militaires. Le 12 février 1871, il fut fusillé contre le mur du cimetière. Révoltés par cette condamnation injuste, les Rémois vinrent, dès le jour de sa mort, lui rendre hommage. Une souscription fut ouverte pour élever un monument à sa mémoire dont la réalisation fut confiée à René de Saint-Marceaux (1845-1915). La sculpture en bronze, réalisé par le fondeur Victor Thiébault, repose sur un piédestal en marbre gris. L'abbé est représenté couché sur le ventre, une jambe sous l'autre, face contre terre. Le monument fut enlevé le 31 juillet 1918 par le service des évacuations puis replacé en 1922. Caché durant la 2e Guerre mondiale, le monument fut remplacé en 2006 par une réplique en résine pour éviter son vol. L'original est conservé au musée des Beaux-arts de Reims.
Monument funéraire de Léopold Chambon, décédé le 17 octobre 1848 à 14 ans.
Monument funéraire de la
famille Piesvaux-Marit
Monument funéraire du chanoine Philippe Honoré Declaire
Chapelle funéraire des familles Nouvion & Dupont, Giraux et Jacquet Gabreau
Monument funéraire de Rose-Croix Godbert (1818-1897). Elle est l'œuvre de l'architecte Émile Dufay-Lamy (1868-1953) et du sculpteur Joseph Wary. En forme de temple antique, quatre colonnes corinthiennes supportent un riche plafond à caissons. Au centre se dresse un piédestal surmonté du buste en plâtre de Deverly Godbert, réalisé d'après un bronze d'Émile Peynot.
Monument funéraire du sculpteur Paul Schaut et de son épouse Guilelmine Dupont
Chapelle funéraire de la famille Colas-Laurent
Monument funéraire de Drouet, comte d'Erlon (1765-1844), maréchal de France. Il s'agit d'un obélisque qui était initialement surmonté du buste en bronze du maréchal.
Temples funéraires de la famille Gosset. Il s'agit de temples à l'antique, l'un avec des colonnes doriques, l'autre avec des colonnes ioniques. Chaque temple abrite un imposant sarcophage.
Le monument funéraire des parents et du frère du sculpteur René de Saint-Marceaux (1845-1915) est orné de la sculpture qu'il réalisa en 1907. La sculpture nommée "Sur le chemin de la vie" représente une femme nue, la tête baissée et courbée sous le poids d'un immense linceul. Les plis simples du linceul donnent l'impression du corps écrasé par le poids et le pied droit s'avançant dans le vide fait sentir l'angoisse du déséquilibre devant la mort.
Chapelle funéraire de la famille Collet-Lefert
Statue de nu masculin anonyme.
Monument aux morts 1870-1871
Monument aux médaillés militaires, médaillés civils et détenteurs de la Légion d'honneur.
Monument funéraire de Pierre Aignan stanilas Tassin de Montaigu (1762-1849), capitaine de cavalerie.
Monument funéraire de l'enfant Simonar décédé en 1843.
Monument funéraire de Pierre Brissaut
Monument funéraire de François Levavasseur (1808-1867)
Chapelle funéraire des familles Cliquot-Ponsardin et Chevigné
Chapelle funéraire de la famille Pinon-Duplessis
Ces photographies ont été réalisées en août 2020.
Y ACCÉDER:
Le cimetière du nord est situé au 1, rue du Champ de Mars à Reims.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 11 novembre 2020
Cette page a été mise à jour le 11 novembre 2020