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Le fort St-Sébastien de Bitche

La façade du casernement du fort

Au nord de Bitche, en vue directe sur la citadelle, se trouve un vieux fort. Un groupe de bénévoles a, depuis quelques années, entrepris de le tirer de l'oubli où il avait peu à peu sombré.

Afin de sécuriser les abords nord de la citadelle de Bitche, les militaires entreprirent en 1846 la construction d'un fort dénommé, à l'époque, Bastion n°7. Le projet retenu fut celui du chef de bataillon du Génie Michel Bigot. La construction dura jusqu'en 1852 et coûta la somme de 320000 francs-or (892800 €). Il s'agissait du bastion le plus important de la nouvelle enceinte de la citadelle de Bitche.

Le début du fossé côté ouest

La construction débuta par le creusement du fossé entourant sur quatre côtés le fort en forme de pentagone. Le fossé a une largeur comprise entre 15 et 20 m et une profondeur de 10 m. Il est entièrement creusé dans le soubassement en grès formant le piton sur lequel est bâti le fort. Les déblais ont fourni les pierres nécessaires à la construction des bâtiments du fort et les remblais pour les remparts. Ceux-ci reliaient le fort à la citadelle. Les remparts étaient défendus par deux petits bastions casematés. Des voies de chemin de fer à voie étroite avaient été posées pour le transport par wagonnets des déblais. Les fossés sont défendus par trois bastions disposés aux saillants II, III et IV. Chaque bastion est accessible, depuis le chemin du rempart circulaire, par un couloir souterrain. De ces bastions, ne subsistent, actuellement, que les fondations.

Le casernement est disposé sur le front sud du fort. Il est séparé du glacis par un petit fossé de gorge franchissable par un pont-levis au niveau du porche d'entrée. Le casernement est constitué d'un rez-de-chaussée et d'un sous-sol. À l'arrière, un chemin, relié au chemin du rempart circulaire, le sépare de la falaise du piton rocheux. Quatre chambres rectangulaires sont placées sur le côté gauche de l'entrée et trois sur le côté droit. Ces chambres ont environ 10 m de longueur et 5 m de largeur. Leur hauteur avoisine les 3 m. Chaque chambre est munie d'une grande fenêtre donnant sur la façade et quatre d'entre elles possèdent, à l'arrière, une porte donnant sur le chemin du rempart. Des portes disposées en enfilade relient les chambres entre elles. À chaque extrémité du casernement est disposée une chambre supplémentaire séparée en deux par un mur transversal. Les portes d'accès à ces pièces forment une entrée en chicane donnant d'un côté sur le saillant I et de l'autre sur le saillant V.

Le sous-sol est accessible par un escalier situé dans le couloir du porche d'entrée. Il débouche dans une petite pièce sous ce porche. Une porte donne sur le fossé de gorge sous le pont-levis. Sur le côté gauche se trouvent deux pièces de dimensions semblables aux chambres du rez-de-chaussée. Ces pièces servaient probablement de citerne d'eau. Sur la droite se trouve une grande chambre séparée en deux par un mur transversal.

À l'arrière du couloir d'entrée a été creusé, dans la falaise du piton rocheux, un escalier souterrain donnant accès au cavalier d'artillerie situé au sommet du piton. L'escalier débouche dans une traverse-abri séparant la plateforme sommitale en deux dans le sens sud-nord. C'est sur cette plateforme qu'étaient installés les canons armant le fort.

Au saillant I fut creusée dans le roc une caponnière. Celle-ci prenait sous son feu le fossé entre les saillants I et II et le mur d'enceinte descendant le long du flanc ouest du piton. Ce mur est muni de meurtrières de défense pour le tir au fusil. Il rejoint, en bas du piton, la rivière Horn où est installé un système de vannes fortifié. La Horn traverse l'enceinte fortifiée de Bitche. Les vannes permettaient d'inonder une partie de la plaine séparant le fort de la citadelle. Cette zone a été transformée en camp retranché durant la guerre de 1870. Plus de 1000 hommes y trouvèrent asile pendant neuf mois durant cette guerre. Le camp est actuellement occupé par le terrain de football de Bitche.

En 1880, les autorités militaires allemandes (la région fut annexée par l'Allemagne après la guerre de 1870) déclassèrent le fort. Il n'était plus adapté pour résister aux nouveaux canons et aux puissants explosifs des obus qu'ils tiraient. À partir de 1871 (?) et jusqu'en 1918, un restaurant occupa le casernement. Sûrement, une cantine militaire plutôt qu'un restaurant ouvert à tous. Après 1918, le fort est laissé à l'abandon par les militaires français et devint, à partir de 1933, une destination de promenade. Peu à peu, le fort disparut sous la végétation et devint un terrain de jeu pour des générations de Bitchois. Le temps y exerça ses ravages habituels écroulant des murs et comblant les fossés.

Ces photographies ont été réalisées en mai 2013.

Y ACCÉDER:

Du centre-ville de Bitche, rendez-vous au stade. Contournez le stade et le pâté de maisons par la gauche. Face au stade, prendre à gauche puis au croisement à droite. Garez-vous dans le premier chemin à droite et suivez-le à pied. Il mène au pied du système de vannes sur la Horn. Il vous reste à suivre le mur pour vous retrouver dans le fort.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

Cette page a été mise en ligne le 29 juin 2013

Cette page a été mise à jour le 12 février 2015