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Le château de Fouras
La presqu'ile de Fouras que prolonge vers l'ouest l'ile d'Aix contrôle l'embouchure de la Charente. Dès le XIe siècle, un fort contrôle les passages des bateaux sur la rivière notamment ceux venant charger le sel à destination des pays nordiques. Les taxes prélevées à chaque passage contribuèrent à la richesse de la châtellenie de Fouras.
Les faces est et nord du donjon
Les faces ouest et sud du donjon
Propriété de Philippe-le-Bel, il le cédera aux seigneurs de Tonnay-Boutonne. Le château fera ensuite l'objet d'une âpre dispute entre Français et Anglais jusqu'en 1351 où la garnison anglaise en est chassée. En 1480, Jean de Brosse reconstruit le donjon (rectangle de 15 sur 11 m) en gardant les caves voutées datant du XIVe siècle. Le château sera à nouveau assiégé en 1585 par le prince de Condé puis occupé par les Rochelais en 1615. Il servit de base à l'armée royale lors du siège de La Rochelle en 1628.
L'entrée du fort
La cour
La création de l'arsenal de Rochefort, en 1666, à 24 km de la côte, le long de la Charente, rendit indispensable, la création de forts assurant la protection de l'embouchure contre une agression ennemie. Le château de Fouras devint donc le centre du dispositif d'une dizaine de forts. L'ingénieur de marine Ferry fut en 1689 chargés de cette tache. De nombreuses personnes attribuent les différents forts de la région à Vauban (d'où le nom de fort Vauban donné au château de Fouras), mais celui-ci ne fit que superviser le travail de Ferry. Ferry réaménagea le donjon pour installer une plateforme d'artillerie à son sommet. Afin de permettre à cette plateforme de supporter le poids des neuf canons prévu, il fit renforcer les murs en les épaississant par l'intérieur et en construisant un mur de soutien au centre. Ce mur cloisonna la salle voutée du sous-sol en incorporant le pilier central. Le surépaississement des murs externes fit également disparaitre l'entrée médiévale des caves. Ces caves seront déblayées entre 1967 et 1971 ce qui fera réapparaitre les magnifiques croisées d'ogives du plafond.
La "lune"
Le côté nord du fort
L'enceinte est
L'entrée médiévale sera également déblayée ce qui nous permet d'en admirer aujourd'hui la beauté. Les travaux de Ferry ayant été réalisés par l'intérieur l'aspect extérieur du donjon est celui qu'il avait au cours du Moyen-âge. Avec notamment la tour nord-ouest occupée par un escalier à vis desservant les cinq niveaux du donjon haut de 30 m. L'accès au donjon se faisait par une petite porte dans cette tour d'escalier. Aucune communication n'existait entre les caves et les étages. Après la condamnation de l'accès aux caves, Ferry fit percer un escalier à l'intérieur du mur ouest reliant la cave à la tour d'escalier.
L'entrée médiévale des caves
La croisée d'ogive de la 2e salle du sous-sol
La croisée d'ogive de la 1re salle du sous-sol
L'accès créé par Ferry
Ferry construira en 1693 à l'avant du donjon à quelques mètres au-dessus de la Charente une batterie basse semi-circulaire avec une échauguette médiane. Les gens du pays surnommèrent cette construction la " lune " et en firent une curiosité pour les voyageurs. En 1847-1848, une nouvelle campagne de construction fut entamée. La batterie à l'ouest du donjon fut casematée afin de prendre le littoral en enfilade pour empêcher tout débarquement. Une caserne à un seul niveau avec deux pavillons bastionnés fut construite à l'est du château. La caserne sera rasée en 1935 (le parking actuel en occupe l'emplacement). Du château médiéval, il subsiste l'aspect extérieur du donjon et le front est (face au parking) avec l'entrée à pont-levis et les deux tours datés du XVe siècle.
La plateforme sommitale du donjon
La redoute de l'Aiguille
Cette redoute fut construite en 1673 par monsieur de Sainte-Colombe (1610-1688) pour barrer l'étroite péninsule de la pointe de l'Aiguille. Elle était destinée à empêcher la prise à revers du château de Fouras par un ennemi débarqué à la Pointe de la Fumée ou à l'isthme d'Enet. Cette redoute de forme rectangulaire de 70 m sur 58 m était baignée au sud et au nord par la mer. La redoute occupait toute la largeur de la péninsule. Les côtés est et ouest possédaient un fossé envahi par l'eau de mer. Elle était conçue avec des talus en sable soutenant les plateformes pour seize canons. En 1700, la redoute fortement érodée par la mer fut reconstruite par l'ingénieur Ferry avec des murs en pierre sur les quatre côtés.
Elle fut le prototype des redoutes garde-côte construites sous le règne de Louis XIV. Le site, que la mer ne baigne plus que du côté sud, fut acquis en 2001 par la commune de Fouras qui le clôtura pour des raisons de sécurité (sic).
Fort Enet
En 1801, Napoléon veut interdire l'accès à la rade de l'ile d'Aix et à l'embouchure de la Charente commandant l'arsenal de Rochefort. Il reprend un vieux projet que l'ingénieur Filley conçut en 1763 consistant en la construction de deux forts, l'un sur le rocher d'Enet et l'autre sur la longe de Boyard. Le projet du fort Enet estimé à 400 000 francs or est approuvé un an plus tard. Les travaux tarderont cependant à se mettre en route. Le projet sera remanié sur ordre de Napoléon en 1810. Le fort sera finalement constitué d'un demi-cercle tourné vers l'ile d'Aix. La gorge (face au continent), large de 35 m, est fermée par un mur d'escarpe défendu par un redan faisant office de porte d'entrée. Le fort est également réduit à une batterie à un seul niveau de tir. Un magasin à poudre sera construit derrière le redan. La construction aura lieu entre 1810 et 1812. De 1827 à 1843, les fondations et le glacis face à l'océan, fortement miné par les vagues, devront être repris.
De 1845 à 1852, le fort est remanié par la construction d'un deuxième étage de tir constitué de trois casemates soutenant une plateforme de tir. Les logements et les magasins sont regroupés dans un bâtiment rectangulaire vouté et à l'épreuve des bombes séparées du mur d'escarpe semi-circulaire par un couloir. Un corps de garde est implanté du côté de la rade pour assurer la surveillance de l'entrée du fort. En 1863 et 1864, des plaques de blindage métallique seront installées sur l'escarpe. Le fort servira de cible pour les essais de résistance au tir des nouveaux canons à âme rayé.
Après avoir été désarmé, le fort Enet reprend du service en 1889. Deux canons de 27 croisant leur tir avec la batterie de Coudepont sur l'ile d'Aix et deux canons de 19 protégeant la rade seront installés. Une nouvelle modernisation aura lieu en 1905 avant son désarment définitif.
Le fort servit en 1871 de prison et au début du XXe siècle il fut un lieu de transit vers le bagne de Cayenne. Il fut racheté en 1960 par des particuliers. Les extérieurs peuvent être visité, à marée basse, lorsque la mer découvre la passe de 1,8 km qui y accède.
Fort Boyard
La construction de ce fort situé en pleine mer fut décidée en 1801 par Napoléon. Les difficultés de construction et les inévitables modifications du projet feront que le chantier ne débutera qu'en 1804 par les travaux d'enrochement du banc de sable situé à 5 m de profondeur en dessous des plus basses mers. Les difficultés liées à la mer et les difficultés budgétaires vont interrompre plusieurs fois les travaux. Ce ne sera que le 14 octobre 1848 que la Marine remet au Génie la base du fort élevé à 2 m au-dessus des plus hautes mers. Le fort à l'aspect d'un anneau elliptique de 65 m de longueur et de 35 m de largeur. Il a trois niveaux de casemates surmontés d'une plateforme. Chaque niveau est formé de 24 travées d'environ 5 m de large et d'environ 8 m de profondeur s'ouvrant sur la cour intérieure. Au rez-de-chaussée se trouvent les magasins à vivres et à poudre, les cuisines, la cantine, un corps de garde, une salle de police et les latrines. Quatre escaliers desservent les étages. Les logements des hommes sont situés au premier étage. Le fort est prévu pour une garnison de 250 hommes avec un approvisionnement de deux mois. La construction du fort durera jusqu'en 1857. L'armement du fort débutera en 1859. Douze canons de 36 sont prévus au rez-de-chaussée, vingt-deux obusiers de 22 au premier et au deuxième étage et dix-huit canons de 36 doivent prendre place sur la plateforme sommitale. Les progrès accomplis par l'artillerie durant la deuxième partie du XIXe siècle rendront Fort Boyard obsolète avant même sa mise en service. Il ne sera finalement armé que d'une trentaine de vieux canons repartis entre le rez-de-chaussée et la plateforme.
Le fort deviendra une prison durant la guerre de 1870-71 puis durant la Commune de Paris. Malgré une étude de modernisation en 1898, le fort sera déclassé en 1913 puis abandonné aux éléments. Il sera inscrit aux Monuments historiques en 1950. Après avoir été acquis par un particulier, il appartient aujourd'hui au département de la Charente-Maritime et sert de cadre à un jeu télévisé. Son accès est interdit.
Les autres forts de l'estuaire
Le fort de la Rade sur l'ile d'Aix
Le fort Liédot sur l'ile d'Aix
Le fort de la Pointe sur la rive droite de la Charente à l'est de Fouras
Le fort Lupin sur la rive gauche de la Charente à l'est de Fouras
Fort Madame sur l'ile Madame
Le fort Louvois ou Chapus situé au large de Bourcefranc
Ces photographies ont été réalisées en août 2012 (sauf ceux provenant de l'IGN).
Y ACCÉDER:
Le château de Fouras est situé au centre du village et sa visite est libre. La visite du donjon (transformé en musée) est payante. La cave n'est accessible que lors de la visite guidée du château.
Les extérieurs du fort de l'Aiguille sont visibles depuis la plage ou de la route menant à l'embarcadère de l'ile d'Aix (pointe de la Fumée).
Les extérieurs du fort Enet sont visibles depuis la pointe de la Fumée ou à marée basse en empruntant la passe à travers le domaine ostréicole de la pointe de la Fumée.
Fort Boyard est visible depuis les plages de Fouras, des l'iles d'Oléron, d'Aix ou de Ré ou de La Rochelle. Des excursions maritimes permettent de l'approcher.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 14 octobre 2012
Cette page a été mise à jour le 12 février 2015