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Le fort de la Pompelle

Le fort de la Pompelle fait partie de la ceinture fortifiée de la ville de Reims établi à partir de 1880 par le général Séré de Rivières. Cette ceinture fait partie de la deuxième ligne de défense contre les invasions en provenance de l'est et du nord.

Le fort de la Pompelle initialement nommé fort Herbillon, en l'honneur au général Émile Herbillon (1794-1866), fut construit entre 1880 et 1883. Le nom de Pompelle fait référence à la procession (en petite pompe) qui avait lieu annuellement au calvaire présent sur le glacis du fort. Son casernement était prévu pour accueillir 250 hommes de troupe, 16 sous-officiers et 11 officiers. Fort secondaire, il était conçu pour assurer un soutien aux forts principaux de Witry-les-Reims, Nogent-l'Abbesse, Brimont, Saint-Thierry, Fresnes et Montbré. Le fort, de forme rectangulaire et d'une superficie de 2,31 ha, était entouré d'un profond fossé défendu par deux caponnières à deux niveaux. À sa mise en service, il était armé de six canons de 155 courts, modèle 1881, et de quatre canons de 138. Les caponnières de défense étaient armées de cinq canons-revolvers et de trois canons de 12.

L'invention de la mélinite, explosif beaucoup plus performant que la poudre noire, par Eugène Turpin en 1885, rendit les forts construits en maçonnerie obsolète. Les forts de la première ligne de défense firent alors l'objet de couteux travaux de modernisation. Les forts de la deuxième ligne ne furent pas modernisés, mais déclassés. Le fort de la Pompelle fut donc, comme beaucoup d'autres, désarmé en 1913. Abandonné par l'armée française lors de sa retraite devant l'invasion allemande, il fut occupé, sans combats, par l'armée allemande le 4 septembre 1914. Dans la nuit du 24 septembre 1914, il fut reconquis par les hommes du 138^e régiment d'infanterie. Le capitaine Cazanian avec la 5^e compagnie garda le fort contre les attaques allemandes durant trois jours de combats acharnés avant d'être relevé. La ligne de front se stabilisa ensuite à quelques centaines de mètres du fort. En première ligne, le fort restera entre les mains des Français durant le reste de la 1^re Guerre mondiale. Cent quatre-vingts régiments, dont deux brigades russes en 1916, se succédèrent pour sa défense durant cette période. Le fort était alors occupé par 1500 à 2000 combattants. Sa défense était également assurée par les canonnières de la Marine nationale, qui stationnées sur le canal entre Sept-Saulx et Courmelois, bombardèrent les lignes allemandes.

Le 1^er mars 1918, au cours de leur attaque les Allemands prirent pied dans le fossé obligeant les défenseurs à se replier à l'intérieur du fort alors que l'artillerie française bombardait les superstructures du fort. La contre-attaque française du 2 mars 1918 dégagea le fort. Le 1er juin 1918, les Allemands réintégrèrent leur attaque avec des lance-flammes et des gaz, mais ils ne purent prendre le fort. Le 18 juin 1918, ils réattaquèrent avec le renfort de quinze chars, des chars allemands A7V et des chars pris aux Britanniques. Malgré un effectif dix fois supérieur à celui des défenseurs, l'attaque se solda par un échec et sept chars furent détruits. Une dernière attaque allemande eut lieu le 15 juillet 1918 qui fut également repoussé. Ce fut la dernière offensive allemande en Champagne.

Vue aérienne du fort en 1918 (© Wikipédia)

Le 23 mars 1922, le fort fut classé Monument historique, le terrain autour du fort le fut en 1952. Totalement ravagé par les combats, le fort fut abandonné après la 1^re Guerre mondiale. Il fut mis en vente en 1955 et racheté par la "Fédération nationale André Maginot" qui le céda à la ville de Reims. En 1972 fut inauguré le musée du Fort de la Pompelle. Ce musée rassemble une collection unique de 560 coiffes de l'armée allemande, une collection de sabres, une collection d'artisanat de tranchée, une collection de choppes de bière et une collection de médailles militaires.

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2020.

Y ACCÉDER:

Le fort de la Pompelle est situé le long de la route départementale 944 à 8 km au sud-est de Reims en direction de Châlons-en-Champagne.

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Cette page a été mise en ligne le 3 octobre 2020

Cette page a été mise à jour le 3 octobre 2020