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Le fort de Chaudanne

Le fort de Chaudanne, construit entre 1841 et 1845, fait partie des 25 ouvrages conçus au fil des siècles pour la défense de la ville. Après 1871, il fut intégré dans le camp retranché de Besançon conçu par le général Séré de Rivières et fut alors baptisé fort Baudrand en l'honneur du général Marie Etienne François Henri Baudrand, né le 21 aout 1774 à Besançon et mort à Paris le 7 septembre 1848.

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L'entrée du fort

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La caserne vue depuis l'extérieur du fort

Lors du siège de Besançon du 19 avril au 22 mai 1674 par les troupes de Louis XIV, ceux-ci installèrent au sommet de la colline de Chaudanne une batterie d'artillerie de 40 pièces. Celle-ci entama le bombardement de la citadelle espagnole le 1er mai. La ville capitula le 15 mai, mais la citadelle résista jusqu'au 22 mai. La Franche-Comté fut rattachée à la France en 1678. Chargé de revoir les fortifications de la ville, Vauban refusera cependant de fortifier la colline de Chaudanne prétextant que si l'ennemi parvenait à s'emparer de cette fortification, elle deviendrait un lieu idéal pour bombarder la citadelle. En 1792, les fortifications de la ville furent renforcées par la construction de cinq "Lunette d'Arçon" sur les hauteurs entourant la ville, dont la colline de Chaudanne. Il s'agit d'une sorte de bastion détaché constitué d'un réduit de sureté formé d'une tour ronde à deux niveaux (l'un servant d'abri et l'autre au combat) entourés de deux coffres casematés de contrescarpe précédée du côté de l'attaque par un fossé. Les coffres sont reliés au réduit par des galeries souterraines.

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La lunette d'Arçon

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La lunette d'Arçon

La place de Besançon fit l'objet en 1814 d'un blocus par les Autrichiens. Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1814, un bataillon tenta de s'emparer de la lunette de Chaudanne en se faisant passer pour des renforts en provenance de la citadelle. Mais la ruse fut déjouée et l'attaque repoussée. Tirant les leçons de ce blocus, les militaires érigèrent, entre 1841 et 1845, un fort bastionné sur la colline de Chaudanne. Ce nouveau fort, de forme pentagonale, intégra l'ancienne lunette d'Arçon. Il fut érigé au bord nord de la colline, dont l'à pic constitue une des faces du fort. Les faces ouest, sud et est sont précédées par des fossés secs. L'accès se fait par une porte précédée d'un pont-levis et défendue par une grille et un corps de garde. Cet accès donne sur la cour au centre de laquelle se trouve le magasin à poudre d'une capacité de 21 tonnes. Sur le côté droit de la cour, adossé à la face nord du fort, se trouve la caserne. Celle-ci, entourée d'un fossé, est constituée d'un bâtiment de deux étages sur un sous-sol. Elle a une capacité de 100 hommes. À droite de la caserne, contre le mur de contrescarpe est, se trouve un bâtiment abritant les cuisines. Le bastion du front de tête (angle sud-ouest) sert de caponnière de défense du fossé. Il possède deux embrasures à canons desservis par deux caves à canons et des créneaux de fusillade. La défense des fossés était également assurée par des positions d'infanterie sur les courtines.

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L'entrée du fort

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La caserne vue depuis la cour

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Le magasin à poudre dans la cour

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Le corps de garde de l'entrée

En 1889, le fort fut complété par un magasin à poudre creusé sous roc en contrebas du flanc est.

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L'entrée du magasin à poudre sous roc

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Le couloir du magasin à poudre

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La chambre de stockage de la poudre

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La chambre de stockage de la poudre

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L'entrée de la chambre

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Le couloir séparant la chambre de stockage du rocher

Comme tous les forts de la place de Besançon, le fort de Chaudanne ne connut pas l'épreuve du feu avant la 2e Guerre mondiale. Lors de la libération de Besançon, une compagnie allemande se retrancha dans le fort. Au cours de la nuit du 6 au 7 septembre 1944, deux compagnies du 7e régiment d'infanterie américain (7e RIUS) escaladèrent les remparts armés de fusils et de grenades. Ayant donné l'impression de vouloir se rendre, les Allemands reprirent le combat après un tir à l'arme automatique de l'un d'entre eux. Au lever du jour, un char, appelé en renfort, tira sur la porte, mais le pont n'étant pas assez résistant, il ne put entrer dans le fort. Le 1er lieutenant Georges E. Stripp organisa alors l'assaut avec des armes légères et des grenades. Il fit 19 prisonniers, mais les Américains perdirent 20 hommes.

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Le casernement

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Le mur de contescarpe près du casernement

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Le casernement

Le fort, abandonné par l'armée, appartient depuis 1957 à la ville de Besançon. Il est classé Monument historique depuis 1996. Un stand de tir est installé dans les fossés et la caserne fut occupée (est occupé ?) par une troupe de théâtre.

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Entrée de la galerie d'accès aux bastions

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La lunette d'Arçon

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Le saillant sud-est

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Le bastion sud-ouest avec les embrasures à canons

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Le fossé ouest

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Le saillant sud-est

Ces photographies ont été réalisées en février 2023.

 

Y ACCÉDER:

Les extérieurs du fort sont accessibles depuis l'esplanade devant le fort situé au bout du chemin du fort de Chaudanne à Besançon. Les intérieurs du fort ne sont pas visitable.

Le magasin à poudre extérieur est librement accessible en suivant le sentier partant à droite du chemin d'accès juste avant l'esplanade.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 4 avril 2023

Cette page a été mise à jour le 4 avril 2023