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La batterie d'artillerie d'Ecqueville
et divers bunkers du Mur de l'Atlantique en Seine-Maritime

Au printemps 1942, les Allemands installèrent entre le village d'Ecqueville et le bord de la falaise une batterie de campagne équipée de six canons de 105 d'origine tchèque. Par la suite, quatre de ces canons, d'une portée de 18 km, furent installés dans des encuvements bétonnés profonds d'un mètre. Ces encuvements étaient reliés entre eux par des tranchées couvertes permettant aux servants de se déplacer à l'abri des tirs ennemis. Le long de chacune de ces tranchées se trouvaient un ou deux abris souterrains. Ces encuvements et les tranchées ont été remblayés et ne sont plus visibles actuellement. Le cantonnement des soldats desservant ces canons se faisait dans les fermes alentours.

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Bunker R671

Cette batterie était desservie par le bataillon 778 de l'armée de terre (Heer) allemande. La batterie était dénommée HKAA778 pour Heeres Kusten Artillerie Abteilung (section d'artillerie côtière de l'armée de terre) et était sous les ordres du Oberleutnant Hau. À proximité, à la ferme Valentin, se trouvait la batterie de la marine allemande de la Brière constituée de deux canons de 75 d'origine française. Les deux batteries formaient le secteur de défense "Stutzpunkt Brière".

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En 1943, l'organisation Todt transforma profondément la batterie. Les canons furent abrités dans quatre casemates de type R671 qui nécessitaient chacune 300 m³ de béton pour leur construction. La casemate la plus au nord fut camouflée en chaumière normande. Un poste de direction de tir fut érigé près de la ferme Dégenétais légèrement en retrait de la ligne des casemates. Ce poste est une tour de 11 m de hauteur possédant deux salles d'observation superposées. Elle était, de plus, surmontée d'un mirador métallique. Cette tour de direction de tir est un modèle unique sur le Mur de l'Atlantique. La vue sur le bas de la falaise étant limitée, un deuxième observatoire fut construit en bord de falaise. À l'avant de la ligne des casemates furent construits deux bunkers de type R621 (570 m³ de béton) pouvant abriter chacun une section de quinze hommes et un bunker de type R607 (740 m³ de béton) de stockage de munitions (750 obus de 105). À la ferme Dégenétais se trouvait un bunker destiné à abriter les officiers qui longeaient dans la maison de la ferme et un baraquement servant de cuisines. Le long du chemin menant du village et de la ferme Dégenétais vers les casemates furent implantés des soutes à munitions souterraines et deux tobrouks de défense rapprochés. Plusieurs petits abris furent dissimulés dans les corps de ferme ainsi qu'une infirmerie. Légèrement à l'écart étaient placées deux positions antiaériennes (Flak) armées chacune de deux canons de 20 mm. La défense antiaérienne à haute altitude était assurée par la batterie Flak située à Edreville et armée de canons de 88 mm et de 105 mm. En armement secondaire, la batterie était pourvue d'un canon de 155 d'origine française. Un stand de tir fut également installé en bord de falaise.

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Bunker R671

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Le poste de direction de tir

Cette nouvelle batterie fut toujours desservie par le bataillon 778 de l'armée de terre. Le 28 août 1943, la batterie de Brière reçut quatre canons de 155 d'origine française. Cette batterie fut, en février 1944, déplacée au cap de la Hève près du Havre. À cette période, la batterie d'Ecqueville fut confiée au bataillon 1254 et reçut l’appellation HKAA1254 dont le poste de commandement se trouvait au Havre au fort de Sainte-Adresse. De nouveaux travaux de défense furent alors réalisés. Les fermiers des environs furent réquisitionnés pour installer des "asperges de Rommel", pieu muni d'une mine, dans les champs pour empêcher l’atterrissage des avions et des planeurs utilisés par les commandos alliés. Des nids de résistance, armée de mitrailleuses et de mortiers, furent également mis en place. Le site fut alors desservi par 300 hommes de la 5e compagnie du Luftwaffen Régiment 33 jusqu'en septembre 1944.

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Emplacement Flak

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Un des tobrouk

Le 6 juin 1944 et les jours suivants, les observateurs de la batterie virent passer les navires de la flotte de débarquement. En juillet et en août 1944, la batterie ouvrit le feu sur tous les navires alliés passant à sa portée et assura la protection des navires allemands qui se repliaient vers les ports du nord. La batterie fut bombardée par les avions alliés le 3 et le 7 septembre 1944. Le 10 septembre 1944, les Britanniques débutèrent l'assaut sur la forteresse du Havre et sur la région. Les 300 hommes de la batterie se rendirent, après avoir sabordé les canons, au 2nd Seaforth de la 152e brigade britannique, le 12 septembre 1944.

 

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Poste d'observation sur la plage d'Etretat

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Bunker sur la falaise aval de Dieppe

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Poste de direction de tir type R637 sur la falaise aval de Dieppe

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Bunker avec cloche d'observation sur la falaise aval de Dieppe

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La cloche d'observation avec vue sur la plage de Dieppe

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Bunker sur la falaise amont de Dieppe

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Bunker sur la falise amont de Dieppe

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Bunker près de la chapelle Notre-Dame de Bonsecours de Dieppe

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Bunker avec cloche blindée près de la chapelle Notre-Dame de Bonsecours de Dieppe

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Bunker dans la falaise de Saint-Valéry-en-Caux

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Entrée du bunker près du monument Costes et Bellonte à Saint-Valéry-en-Caux

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Intérieur de ce bunker

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Intérieur de ce bunker

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2018.

 

Y ACCÉDER:

D'Octeville-sur-Mer, prendre la direction de Cauville, par la D940. Après le rond-point à la sortie d'Octeville-sur-Mer, prendre la 2e route à gauche puis la 1re à droite puis la 3e rue à gauche. Les casemates sont dans les champs entre le hameau et la falaise. La tour de direction de tir est sur un terrain privé clôturé et de ce fait inaccessible.

Les bunkers d'Etretat sont situés le long de la plage.

Les bunkers de la falaise aval de Dieppe sont accessibles depuis le château en suivant le boulevard de la mer.

Les bunkers de la falaise amont de Dieppe sont visibles à côté de Notre-Dame de Bonsecours, rue Albert Calmette / chemin des Falaises et au niveau du croisement de l'avenue des Canadiens à Neuville-les-Dieppe avec la D485 menant à la gare maritime.

Les bunkers de Saint-Valéry-en-Caux sont visibles depuis le parking du casino et à proximité du monument Costes et Bellonte.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 20 octobre 2018

Cette page a été mise à jour le 20 octobre 2018