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Dans la poche de Colmar

La libération de l'Alsace débute lorsque les Français percent le front allemand en Franche-Comté. Le 14 novembre 1944, ils libèrent Héricourt et Montbéliard. Ils dégagent Belfort du 20 au 25 novembre. Pendant ce temps, la 1re Division blindée longe la frontière suisse et atteint Seppois, puis le Rhin à Rosenau, le 19 novembre. Les chars français entrent dans Mulhouse le 26 où ils subissent une dure contre-attaque de la 149e Armée allemande.

Au nord, la 7e Armée américaine perce le front des Vosges. Elle libère Saint-Dié le 23 novembre et Schirmeck le 24. En provenance de Lunéville, la 44e Division d'Infanterie US libère Sarrebourg le 20 et la 2e Division blindée du général Leclerc passe Saverne et entre dans Strasbourg le 23.

Fin novembre, la XIXe Armée allemande est prise en tenaille dans la région de Colmar. Elle essaie de se replier outre-Rhin. Le 5 décembre 1944, la 1re Armée française attaque la poche de Colmar. La résistance des Allemands est féroce. La 3e division d'infanterie algérienne et la 4e division de montagne marocaine progressent difficilement sur les flancs de la poche. Le 5 décembre, ils libèrent Sélestat au nord et le 10 décembre Thann au sud. Le 2e Corps d'Armée français se lance dans l'offensive en passant les crêtes vosgiennes depuis le col du Bonhomme jusqu'à Sigolsheim. Après de très violents combats sous la neige, les Français parviennent à déboucher sur la plaine. Les Américains, qui les accompagnent, libèrent Kaysersberg et Ammerschwihr. Colmar est à leur portée, mais la contre-attaque allemande les bloque. Le 18 décembre, faute de munitions la progression s'arrête à 8 km de Colmar et l'offensive est interrompue le 24 décembre.

Les alliés subissent dans les Ardennes, les puissantes contre-attaques allemandes. Ils sont obligés de prélever les réserves et des troupes dans les Vosges. Les Allemands en profitent pour lancer une attaque sur Bitche et Saverne le 31 décembre. Les Américains envisagent donc d'abandonner le Bas-Rhin et Strasbourg pour se retirer dans les Vosges. Mais le général de Gaulle parvient à les maintenir en place. La 1re Armée française est chargée de défendre Strasbourg.

Le 5 janvier 1945, les Allemands refranchissent le Rhin en direction de Strasbourg qu'ils assiègent le 7. Ils effectuent également une percée depuis Colmar pour reprendre Erstein. Les combats sous la neige et le froid font de nombreuses victimes chez les alliées. Au nord, de violents combats de chars repoussent les Américains au-delà de la Moder et ce n'est que l'intervention de la 2e Division blindée le 21, qui parvient à stabiliser le front. Le Maréchal de Lattre de Tassigny décide alors de réduire la poche de Colmar. Fort de nouveau renfort, il aligne alors 350 000 hommes face aux 100 000 Allemands. Le 1er Corps d'Armée devra déboucher de Mulhouse et le 2e attaquera du nord. L'attaque du 1er Corps est déclenchée le 20 janvier 1945 sous une tempête de neige et des températures de -20° et prend les Allemands au dépourvu. Les Allemands s'accrochent cependant avec acharnement dans la région de Mulhouse. Le 2e Corps (2e et 5e DB, 1re division française libre) se lance dans la bataille durant la nuit du 22 janvier avec les 3e et 28e division US pour essayer d'atteindre le Rhin en contournant Colmar. La résistance des Allemands est tenace surtout sur Grussenheim et Jebsheim. Le 25, le 21e Corps d'Armée US vient en soutien et parvient à la jonction avec le 1er Corps d'Armée français. Entre Colmar et le Rhin, les combats sont d'une dureté extrême. La ville de Colmar est libérée le 2 février, Rouffach au sud l'est le 3. Neuf-Brisach est libéré le 6 février par la 30e Division d'infanterie US. Le 9 février, le Haut-Rhin est libre et la XIXe Armée allemande est réduite à néant. Le nord de l'Alsace est libéré le 15 par la 3e Division d'infanterie algérienne.

Les combats pour la poche de Colmar ont été d'une violence extrême. La 1re Armée française eut 4800 tués et 18 000 blessés et disparus. La XIXe Armée allemande eut trois fois plus de pertes et plus de 20 000 prisonniers.

Jebsheim

Cette casemate vestige de la ligne Maginot a été très malmenée lors de la bataille de la poche de Colmar. Elle est située au bord de la route entre Jebsheim et le monument de la Croix de Wihr.

casemate de Jebsheim
Casemate près de Jebsheim


traces de tir
Traces d'impacts


un obus
Au centre de la photo une tête d'obus fichée dans le béton

coup au but
Un coup au but !

l'entrée
L'entrée passablement endommagée

Ces photographies ont été réalisées en novembre 2008.

La nécropole de Sigolsheim

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Elle regroupe les corps des soldats français morts pour la France lors des combats de la poche de Colmar (5 décembre 1944 - 9 février 1945). La nécropole fut aménagée entre 1962 et 1965, selon les souhaits du Maréchal de Lattre de Tassigny, le commandant de la 1re Armée française. Elle fut inaugurée le 2 mai 1965 par le ministre des anciens Combattants et par madame la maréchale de Lattre de Tassigny.

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La nécropole est implantée sur les pentes de la colline dénommée par les Allemands "Blutberg", la colline de sang. Y sont regroupés les corps de soldats exhumés des cimetières communaux du Haut-Rhin, des Vosges et du Territoire de Belfort. Y sont inhumés dans des tombes individuelles 1589 soldats, dont 792 militaires maghrébins et 15 militaires juifs.

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Au pied de la nécropole fut érigé par les anciens combattants de la 1re Armée française "Rhin et Danube" le monument à la mémoire des soldats américains du 21e Corps d'Armée US, de la 8e, de la 28e, de la 36e et de la 75e DIUS et de la 12e DBUS morts en Alsace. Il fut inauguré le 13 mai 1995 en présence de Madame Paméla Harriman, ambassadeur des États-Unis en France.

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La nécropole de Colmar

Elle regroupe les dépouilles des soldats français tombés lors des combats sur le Rhin en juin 1940 et lors des combats de la poche de Colmar en 1944/1945. Aménagée entre 1958 et 1960, y reposent 2278 soldats. Parmi eux 1768 furent tués entre 1940 et 1945, 8 sont des déportés français, 17 des requis du service du travail obligatoire (STO) et 65 des prisonniers de guerre dont 11 Polonais. À leurs côtés reposent également 510 soldats français de la 1re Guerre mondiale tombés dans les batailles des Vosges.

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Au fond de la nécropole, une zone regroupe les dépouilles de 868 soldats allemands de la 1re Guerre mondiale.

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La nécropole allemande de Bergheim

Cette nécropole regroupe les corps de 5307 soldats allemands tués au cours des combats de l'hiver 1944/1945 pour la libération du sud de l'Alsace. Ces soldats étaient initialement inhumés dans les cimetières communaux de 225 villages haut-rhinois. La nécropole aménagée sur les hauteurs du "Grasberg" fut inaugurée le 7 juin 1975.

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Ces photographies ont été réalisées en décembre 2019.

 

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Cette page a été mise en ligne le 11 janvier 2008

Cette page a été mise à jour le 22 décembre 2019