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Le sommet du Hartmannswillerkopf (HWK) surnommé Vieil-Armand par le général Serret était un lieu hautement stratégique pour les Français et les Allemands. Depuis le sommet, la vue porte sur toute la plaine d'Alsace et sur la trouée de Belfort. De cet endroit, aucun mouvement de troupes dans la plaine ne passe inaperçu. La bataille du HWK débute le 25 décembre 1914 lorsque le 28e BCA français s'installe au sommet. Le 4 janvier 1915 débutent les attaques allemandes. Les attaques et contre-attaques se poursuivent jusqu'en janvier 1916. Le HWK change ainsi sans arrêt de propriétaire, à certains moments plusieurs fois par jour. En janvier 1916, le front se calme et plus aucune action importante n'a lieu jusqu'au 11 novembre 1918. La bataille du HWK surnommé la mangeuse d'hommes par les poilus fit 30000 morts.
Afin d'approvisionner leurs troupes combattantes au HWK, les Allemands établirent dans la plaine, au pied de la montagne, de nombreux camps. Ils y construisirent de nombreux abris pour les hommes et les munitions. Ceux-ci étaient établis le long des voies ferrées en provenance de la gare de Mulhouse. La région, entre Mulhouse et le Vieil-Armand, est truffée d'abris en béton de toutes tailles.
Richwiller
Un très grand blockhaus est situé le long de la route allant de Richwiller à Wittelsheim en face de la zone dénommée Puits Max
Un très grand abri à Richwiller
Cet abri est constitué de dix alvéoles voûtées
L'intérieur a malheureusement servi de terrain de jeu à des pyromanes
Ce blockhaus possède un couloir central donnant accès aux dix alvéoles
Cernay
Au niveau de l'échangeur entre la D83 et la N66 au sud de Cernay se trouve une série d'ouvrages dont certains sont uniques. Plusieurs gros blockhaus sont facilement visibles depuis la route. Le creusement des gravières les a dégagés et isolés dans le plan d'eau.
De la croisière de Cernay (le rond point devant le centre commercial sur la N66) prendre la direction de Belfort. Après l'entrée de la gravière, prendre la 1re route à gauche et se garer. Dans le bosquet à droite avant le pont se trouve un étonnant blockhaus emboîté. Il est constitué d'une chambre centrale entourée d'un couloir circulaire. L'entrée se fait côté est et chaque face du carré possède deux embrasures de tir en forme de meurtrière. La chambre centrale possède une entrée et une fenêtre et son sol est environ 1 m plus bas que celui du couloir. Il semblerait qu'un premier blockhaus (la chambre centrale) ait été inclus dans un deuxième blockhaus (coordonnée GPS : 47 N 47' 08" / 7 E 10' 47").
Dans la chambre centrale
Le couloir périphérique
Passez ensuite le pont sur la D83 et prenez le chemin à gauche longeant la D83. La forêt à gauche cache quelques blockhaus. L'un d'eux est constitué d'une chambre carrée présentant, côté est, trois meurtrières. Sur le côté ouest, face au front, fut érigé un mur en arc de cercle, muni de nombreux créneaux de tir pour fusil. Ce mur débordant largement de chaque côté du blockhaus en est séparé par un couloir couvert (coordonnée GPS : 47 N 46' 57" / 7 E 10' 01").
Revenez vers le pont et suivez le chemin vers la ferme du Lutzelhof. Devant la ferme prendre, à gauche, le chemin jusqu'à l'étang. Sur la droite de l'étang se trouve un blockhaus constitué d'un long mur faisant face au front. À l'arrière de ce mur ont été aménagés deux abris formés avec des tôles cintrées.
Autour des deux étangs formant le plan d'eau de Cernay se trouvent également quelques blockhaus. Pour y accéder, prendre de la croisière de Cernay la direction de Mulhouse. Se garer sur le parking à droite de la N66 après l'échangeur avec la D83. De là, suivre les chemins contournant les plans d’eau en direction de l'étang de la Poudrière.
Toute une série de blockhaus dont des positions d'artilleries sont situées dans la forêt à l'est de la zone industrielle de l'Europe entre la RN466 et le site de ball-trap.
Abri pour le personnel dans la forêt de Cernay
Le même type de blockhaus situé un peu plus profondément dans la forêt
L'intérieur de ce blockhaus
Ce même blockhaus perdu dans la forêt
Un blockhaus abritant un canon transformé en garage par son propriétaire
Un des blockhaus de la position d'artillerie
Un des postes de tir fortement endommagé
La façade côté front du blockhaus d'artillerie non détruit
Un autre poste de tir
Reiningue
Autour de la base nautique de Reiningue sont visibles plusieurs ouvrages. La plupart sont visibles en suivant les chemins bien tracés dans la forêt en face du plan d'eau. Depuis le parking du plan d'eau, traversez la route pour rejoindre la piste cyclable et la suivre vers la gauche. Suivre ensuite le 2e chemin bien tracé sur la droite (entre un petit blockhaus et un grand abri). Lors de sa rencontre avec un chemin bien tracé, prendre à gauche. Suivre ce chemin jusqu'au terrain de sport de Reiningue puis revenir, le long de la piste cyclable, vers la base nautique.
Le grand blockhaus à l'ouest du plan d'eau de Reiningue
Une des alvéoles de ce blockhaus
Une des petits blockhaus
Un blockhaus assez étrange se trouve à l'est du plan d'eau. Son accès n'est pas très facile, mais ce fait en suivant le chemin faisant le tour du plan d'eau et une petite excursion dans la végétation dense à l'est du plan d'eau (coordonnée GPS : 47 N 46' 07" / 7 E 14' 46"). Le blockhaus fait environ 15 m de longueur, 3 à 4 m de largeur et 4 m de hauteur. Il comprend une chambre avec deux entrées en chicane. Un mur extérieur prolonge le blockhaus et forme, avec un autre mur construit devant, un couloir. Ce mur possède trois niches probablement destinées à stocker des munitions.
Le blockhaus à l'est du plan d'eau
La forêt du Vorwald au nord-ouest du village de Reiningue abrite une autre série de blockhaus. Un circuit balisé d'un cercle vert et d'un cercle rouge permet de la découvrir. Il faut partir de la maison forestière située rue de Cernay.
Lutterbach
La forêt du Nonnenbruch à Lutterbach cache également quelques blockhaus. Trois d'entre eux sont situés avant la voie ferrée au bout du chemin passant devant la maison forestière de Lutterbach. Deux autres sont situés au sud-est de l'étang du Baggerloch qui lui-même se trouve au sud-est du premier groupe de blockhaus.
Staffelfelden
Quelques blockhaus sont situés le long de la route menant de Staffelfelden vers Berrwiller. Le premier est situé au bord de l'échangeur entre cette route et la D83 (ancienne RN83) à la limite du terrain sur lequel s'élevait le puits de mine de potasse de Berrwiller (MDPA).
Un blockhaus avec de nombreux créneaux de tir
L'intérieur de ce blockhaus
L'arrière avec l'entrée
A 100 m de là, le long de la route se trouve un grand abri d'infanterie constitué de trois alvéoles.
Un grand abri d'infanterie
Une des deux entrées de l'abri
En revenant vers Staffelfelden, sur la gauche, presque en face du chemin menant vers une ferme, subsiste un poste de combat qui est rempli d'eau.
Poste de combat
La partie arrière de ce bunker
L'entrée avec le créneau de tir pour mitrailleuse
Trou d'obus à côté de ce bunker
Un peu plus loin, sur le côté droit de la route, se situe un magnifique blockhaus avec un escalier d'accès au toit servant probablement d'observatoire. Ce blockhaus possède deux alvéoles desservis par un couloir avec deux entrées. Les deux alvéoles communiquent au fond entre elles par un petit couloir possédant trois créneaux de tir. Deux autres exemplaires identiques de ce blockhaus existent aux environs.
Le côté opposé au front
Le côté faisant face au front
En face de l'aire de repos (parking) est situé un très grand abri d'infanterie constitué de trois grandes alvéoles. Le couloir desservant ces alvéoles est partiellement détruit.
A côté du parking un sentier puis un chemin partent vers le sud. Le long de ce sentier sont situés quelques blockhaus à munitions. Le long du chemin à droite et à gauche sont situés deux blockhaus possédant un escalier d'accès au toit (identique à celui vu ci-dessus). L'un des deux possède au-dessus d'une des entrées une inscription. Un peu plus loin sont situés deux abris dont l'un est désigné par l'inscription "Feste Hacker".
Abri à munitions
Un autre
Le deuxième blockhaus avec escalier
L'inscription au-dessus de l'entrée
L'intérieur du blockhaus
Un des créneaux de tir
Le troisième blockhaus de ce type
Le couloir avec les ferrures de la porte blindée
Le côté exposé au front
Les deux abris de la "Feste Hacker"
Le petit abri
Le grand abri qui possède l'inscription
L'inscription "Feste Hacker"
De part et d'autre du chemin vers la Villa Roux (rue de Cernay) se trouvent deux batteries d'artillerie allemandes. En plus de nombreuses soutes à munitions, on peut y voir deux blockhaus avec escaliers extérieurs. Un des blockhaus possède deux chambres internes et l'autre en possède trois. À l'arrière, ces chambres sont reliées entre elles par un couloir desservant des créneaux de défense. Entre la Villa Roux et la ferme Labussière se trouvent d'autres blockhaus. Les Allemands ont également construit dans les bâtiments de cette ferme des blockhaus (non visitable).
Pulversheim
Durant la 1re Guerre mondiale, les belligérants utilisèrent des ballons captifs (Fesselballon en allemand) nommés "saucisses" par les Français et "Drachen" (dragons) par les Allemands. Ces ballons, occupés par un observateur, servaient au guidage des tirs d'artillerie. Ils étaient utilisés à une altitude comprise entre 500 et 1200 m. Les Allemands, pour le guidage des batteries d'artilleries installées dans la forêt du Nonnenbruch et pilonnant les positions françaises au Hartmannswillerkopf, avaient installé un Drachen à proximité du village de Pulversheim. Caché dans la forêt à proximité d'une prairie (lieu-dit Obermatten), ils avaient construit un blockhaus servant de garage pour le ballon. Le ballon était manœuvré par les hommes de la section spécialisée "Ballon Zug 100". Lorsque le temps le permettait, le ballon était extrait du garage et positionné dans la prairie. Relié à un treuil hippomobile puis automobile, le ballon était alors gonflé à l'aide de bouteilles d'hydrogène stocké en lisière de forêt et transporté par le camion-treuil jusqu'au point d'ascension. Le ballon était maintenu par plusieurs dizaines d'hommes le temps d'y fixer la nacelle et de permettre à l'observateur de s'installer dans celle-ci. L'observateur disposait de toute une batterie d'instruments d'observation et de visée et de cartes et communiquait avec le sol à l'aide d'un téléphone.
Un Drachen (© Wikipédia)
Les ballons étaient une proie facile pour les avions de chasse ennemis qui les attaquaient avec des balles traçantes et des fusées incendiaires. Les ballons gonflés à l'hydrogène, très inflammable, étaient de véritables bombes et de nombreux observateurs y laissèrent la vie. Ils furent très rapidement équipés de parachutes ce qui en sauva beaucoup et facilita le recrutement des volontaires à ce poste périlleux. À Pulversheim, malgré la présence de nombreux guetteurs et d'une artillerie antiaérienne, deux "Drachen" furent abattus par la chasse française.
La façade est
La sortie du personnel en façade nord
Le blockhaus-garage est un bloc rectangulaire de 13,46 m de longueur et de 8,40 m de largeur. Sa hauteur est de 5 m. L'épaisseur des murs varie entre 1 et 2 m. La dalle de couverture a une épaisseur de 2,15 m. Il abrite une vaste salle de 9,30 m de longueur, de 3 m de largeur (3,50 m à certains endroits) et de 2,85 m de hauteur. Cette salle est ouverte sur la façade est par une porte de 3 m de largeur et de 2,85 m de hauteur. Deux rainures de chaque côté de cette ouverture étaient destinées à recevoir les panneaux de fermeture (en bois ou en métal ?). À l'arrière de la salle, une ouverture en chicane de 2,12 m de hauteur et de 1 m de largeur donnant sur la façade nord permettait l'accès du personnel.
Ces informations m'ont été aimablement communiquées par monsieur Claude Blind, président de la société d'histoire de Pulversheim.
Pour accéder à blockhaus-garage, prendre à Pulversheim la direction de Bollwiller par la D429. Se garer à la sortie du village et prendre, avant la dernière maison, le chemin forestier partant sur la gauche de la route. Aller jusqu'au croisement de chemin et prendre à gauche. À la fourche, prendre à gauche jusqu'au point de nourrissage des animaux par les chasseurs. De là, il faut s'enfoncer dans la forêt en direction du nord-est.
Les rainures
La sortie pour le personnel
Issenheim
Ce blockhaus est situé dans l'échangeur entre la D430 et la D83 au sud d'Issenheim.
Un très beau blockhaus
Au vu de l'architecture, ce blockhaus servait probablement de poste de
commandement
Le couloir d'entrée
Une des deux alvéoles de ce blockhaus
Wittelsheim
À l'est du village à proximité du terril de l'ancienne mine Amélie subsistent les restes d'un véritable village de blockhaus. J'y ai compté onze petits abris et un gros blockhaus. Les petits abris possèdent une chambre accessible par une entrée placée du côté nord-est. Le gros blockhaus possède deux chambres dont l'accès se fait par un couloir transversal muni d'une entrée à chaque extrémité. La chambre côté ouest est munie de deux créneaux de tir (mitrailleuse ?) dirigé vers le sud. Les blocs de béton munis de dispositifs d'ancrage et visibles à proximité sont vraisemblablement les fondations d'un chevalet d'un des puits de la mine de potasse Amélie. Pour y accéder, prendre au centre de Wittelsheim la direction de Pulversheim (en passant à côté de l'église). À l'embranchement en "Y" (direction maison forestière), prendre la rue à droite. Poursuivre sur le chemin et prendre le 1er chemin à gauche (coordonnée GPS : 47N 48' 13" / 7E 15' 13").
La forêt entre Lutterbach, Reiningue et Wittelsheim abrita de nombreuses batteries d'artillerie allemande.
Autour du golf de Wittelsheim sont disséminés plusieurs blockhaus pour le personnel dont plusieurs ont été détruits.
À proximité de l'école maternelle de la cité Grafenwald dans le foret se trouve une batterie d'artillerie composée de plusieurs petits blockhaus à munitions et de plusieurs abris pour le personnel (coordonnée GPS : 47 N 47' 13" / 7 E 12' 48").
Une niche à munitions
Poste de commandement de la batterie
Enfoui dans la végétation, principalement des ronces et des épineux, se cache un peu plus loin dans la forêt en direction du ball-trap de Cernay, une deuxième batterie d'artillerie constituée de deux encuvements à ciel ouvert pour canons et de différents abris à munitions et pour le personnel. Ces blockhaus présentent de nombreuses destructions dues probablement à des impacts d'obus français (coordonnée GPS : 47 N 47' 27" / 7 E 12' 30").
Un encuvement pour un canon
Encuvement pour canon avec l'entrée de la soute à munitions
Toit d'un blockhaus en gradins
.
La forêt à l'ouest de la cité Grasegert dissimule plusieurs blockhaus ayant servi d'abri pour le personnel et de poste de commandement pour les batteries d'artillerie ainsi que deux blockhaus possédant chacun deux encuvements pour canons protégés par une dalle en béton et de soute à munitions (coordonnée GPS : 47 N 47' 50" / 7 E 13' 21" et 47 N 47' 47" et 7 E 13' 14").
Blockhaus au lieu-dit Haerthlé
L'entrée de ce blockhaus
L'entrée du 2e blockhaus à cet endroit
Blockhaus près du local des apiculteurs de Wittelsheim
Blockhaus de commandement à proximité de la plaine sportive
L'accès au blockhaus de commandement
Le couloir du blockhaus de commandement
Une chambre du blockhaus de commandement
La 1re batterie d'artillerie
L'encuvement pour un des canons
Niche à munitions
L'encuvement pour un des canons
Le couloir reliant les deux encuvements
Niches à munitions extérieur
La dalle supérieure de la 2e batterie
Un des encuvements pour canons
Une galerie à proximité de cette batterie
L'entrée d'un autre blockhaus de commandement
Une chambre de ce blockhaus
Une chambre de ce blockhaus
D'autres blockhaus sont implantés le long de la Thur entre Wittelsheim et Staffelfelden dont un présente une inclinaison bizarre comme s'il avait été soulevé par une explosion souterraine (coordonnée GPS : 47 N 48' 54" / 7 E 14' 07").
Ces photographies ont été réalisées entre décembre 2008 et janvier 2015 et en décembre 2020.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 11 janvier 2009
Cette page a été mise à jour le 22 juin 2024