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La tête des Faux

Le sommet de la Tête des Faux domine de ses 1219 m les villages du Bonhomme, de Lapoutroie et d'Orbey et surtout le col du Bonhomme considéré en 1914 par les Français comme stratégique. Le sommet tire son nom de la forêt de hêtres (fagus sylvatica en latin, Fau en ancien français, Faou en breton) qui jadis le recouvrait. Il fut l'objet d'une brève, mais terrible bataille où les hommes des 28e et 30e bataillons de chasseurs alpins (BCA) gagnèrent leur surnom de "Diables bleus".

la croix sommitale
Le sommet de la Tête des Faux

Dés le mois d'août 1914, des observateurs allemands s'installent au sommet de la Tête des Faux. Ils y dirigent les tirs de l'artillerie sur le col du Bonhomme. Fin novembre, un de ces pilonnages détruit le camp du commandement de l'armée française. Le 2 décembre 1914, le 28e BCA donne l'assaut sur la Tête des Faux. Ils rejettent les hommes du Bayerische Landwehr Infanterie Regiment (LIR) 12 dans la pente est de la montagne. Les Allemands contre-attaquent à trois reprises ce jour-là, mais ne réussissent pas à reprendre pied au sommet. Le 18 décembre 1914, le 30e BCA prend la relève à la Tête des Faux. Il s'installe avec quatre compagnies au sommet. Une compagnie comprend cinq officiers, 28 sous-officiers et 225 hommes. Le côté droit est occupé par une compagnie du 229e régiment d'infanterie (RI) et le côté gauche par une compagnie du 51e territorial. Une autre compagnie du 51e est stationnée au col du Bonhomme et deux compagnies du 30e BCA sont gardées en réserve. À partir du 21 décembre 1914, la neige tombe (40 centimètres) et un froid polaire s'installe. Durant la nuit du 23 décembre 1914 ont lieu des fusillades épisodiques.

reste de barbelés
Au sommet subsistent encore de nombreux barbelés

chevaux de frise
Chevaux de frise au sommet

Le 24 décembre 1914, les positions françaises sont pilonnées par les mortiers allemands, dont un de calibre 210, installés dans les pentes est de la Tête des Faux. L'attaque allemande est déclenchée vers 22 h 30 par le 14e Mecklenburgische Jäger Regiment. L'assaut, d'une violence inouïe, est dirigé au centre de la tranchée que la 6e compagnie tient au sommet. Le terrain à cet endroit est peu propice au creusement de tranchées. Celle-ci est donc peu aménagée avec des postes de défense. Devant ce fait, le capitaine Touchon, commandant le secteur, avait fait aménager une seconde ligne à une cinquantaine de mètres en arrière. Les Allemands atteignent la première ligne d'un bond malgré le feu nourri des Français. Les cadavres s'accumulent devant les créneaux empêchant le tir des défenseurs français. Les combats se poursuivent à la baïonnette. Les Français submergés sont obligés de se replier sur la deuxième ligne. Le capitaine Touchon avise téléphoniquement les autres compagnies des faits. Celles-ci dépêchent immédiatement des renforts vers le sommet. Les Allemands ont percé le front sur une largeur de 50 m et s'avancent sous les feux croisés des Français vers la deuxième ligne malgré des pertes énormes.

l'étang du devin
L'étang du Devin

Vers une heure du matin, les Allemands tentent une percée sur la gauche. Ils passent entre la première et la deuxième ligne en contournant la section du sergent Lespect coincé dans la première ligne. Les hommes de cette section se retournent pour tirer sur les Allemands qui les prennent à revers. Les renforts français arrivent peu à peu pour porter main forte aux sections assaillies. Les assauts allemands sont contenus vers 3h45. Vers 4h, les Allemands se retranchent dans la partie de la première ligne française qu'ils ont conquise. À 4h45, ils déclenchent une nouvelle attaque qui vient se briser sur le feu nourri des chasseurs français. Ce feu soutenu de la part des Français rend finalement les positions conquises par les Allemands intenables. Ils se replient sur leurs positions avant le lever du jour. Les caporaux Martin et Crampe et leurs hommes réoccupent la première ligne française où les Allemands ont abandonné un important matériel. Les combats se poursuivent toute la journée par un pilonnage d'artillerie et une pluie de grenades.

fortin su sommet
Ligne allemande au sommet

Cette attaque aura couté la vie à 137 Français et à plus de 500 Allemands soit plus de la moitié de tous les morts tombés à la Tête des Faux. Les Allemands lanceront une nouvelle attaque le 21 février 1915. Celle-ci se soldera également par un échec retentissant. Les Français resteront maîtres du sommet tandis que les Allemands s'enterreront dans le flanc est de la Tête des Faux où ils construisent de formidables fortifications. Durant le reste de la guerre, les combats se limiteront à des escarmouches sans aucun gain de territoire pour les deux camps.

le plan
Plan réalisé d'après carte IGN et plans d'époque diffusés sur le web

Notre visite débute au gîte de l'étang du Devin. Nous nous trouvons dans le secteur allemand. Les premiers vestiges de la Tête des Faux se présentent sous la forme d'un cimetière désaffecté. Ce cimetière a été créé en 1916 par le lieutenant Kahm. Les soldats inhumés dans les cimetières allemands de la Tête des Faux ont été, après guerre, transférés au cimetière militaire allemand du Baerenstall au Linge. Du cimetière, ne subsistent que les éléments en pierre tels que le portail d'entrée, le mur d'enceinte et quelques stèles incorporées dans ce mur. Les constructions en bois comme la chapelle ou les simples croix ornant les tombes ont disparu depuis longtemps. Le culte du "Kamerad" se développe dans l'armée allemande à partir de 1916 où ces hommes, loin de leurs familles, sans permissions de visite, n'avaient pour seul lien que leurs voisins de tranchée. Il leur devenait de plus en plus évident que peu de soldats tombés au front auraient l'honneur d'être rapatrié dans leurs villages d'origine. De même, il n'était pas du tout évident qu'une tombe isolée reste reconnaissable ou qu'il soit possible de continuer de s'y recueillir en fonction des mouvements du front. C'est donc en l'honneur des camarades tués et pour leur propre réconfort et celui des proches qu'ils édifièrent ces cimetières, proches du front, et qu'ils y placèrent des stèles qui sont souvent des œuvres d'art réalisées avec peu de moyens.

cimetiere allemand
Entrée du cimetière allemand Kahm

vestige du cimetiere
Les vestiges du cimetière

plaque
Plaque commémorative

dalle funéraire
Dalle funéraire

À l'ouest du cimetière subsiste, sous la végétation, toute une série d'abris reliés entre eux par des tranchées. La plupart de ces abris sont comblés et ne sont visibles qu'en début ou en fin d'hiver lorsqu'ils ne sont pas recouverts par les ronces.

À l'est du cimetière, en contre bas du chemin se trouve un grand abri ayant servi d'infirmerie. Il est composé d'une série de chambres relativement bien conservées.

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L'infirmerie attenant au cimetière

l'intérieur de l'infirmerie
La salle de l'infirmerie

un abri
Un des abris le long du chemin vers l'étang du Devin

Le chemin passant sous le cimetière mène vers l'étang du Devin (restez sur le chemin de gauche). C'est une tourbière en fin d'évolution de deux hectares qui occupe le fond d'un cirque glaciaire. Son nom viendrait de Colin le devin ou Crimmelin qui s'établit ici au Moyen-âge pour prédire l'avenir aux habitants des environs. L'étang du Devin était le camp arrière des Allemands. Le site était bien protégé des tirs de l'artillerie française sauf pour les tirs courbes de gros calibre. Le long du chemin sont toujours visibles les vestiges de différents abris. Le chemin partant sur la droite après le cimetière menait en 1914-1918 à un dépôt de munitions. Celui-ci explosa après l'armistice suite à des imprudences d'adolescents. Il en subsiste quelques abris et un éboulis de roche provoqué par l'explosion.

l'abri de l'etang
Le grand abri de l'étang du Devin

la façade
La façade de cet abri

À l'étang du Devin nous attend un grand abri. C'est la salle des machines du camp allemand. Elle abritait les pompes à eau qui permettaient aux soldats de posséder l'eau courante dans les bunkers du front. Il y avait également un groupe électrogène fournissant l'éclairage des abris. Sur certaines cartes d'époque, figure aussi, à cet endroit, une gare de téléphérique reliant le camp au sommet de la Tête des Faux. Mais il n'en subsiste aucun souvenir ni sur le terrain ni dans la mémoire des hommes.

la gare d'arrivée du téléphérique
La gare d'arrivée du téléphérique

De l'étang du Devin, un sentier monte en serpentant vers le sommet. Ce sentier coupe un chemin qui est probablement le vestige d'une voie serpentine qui, comme au Hartmannswillerkopf, permettait l'acheminement des matériaux et des hommes vers le sommet. Ce sentier débouche après un dénivelé de presque 200 m à la gare d'arrivée du téléphérique. C'est un grand abri de 10 m de hauteur coiffé d'une épaisse dalle en béton. La salle est ouverte vers l'est et est séparée en deux par des piliers en acier. Le départ du téléphérique était situé devant l'église de Lapoutroie. Les câbles étaient soutenus par des piliers en bois. La gare de départ a été détruite après la guerre. Sur ce téléphérique circulaient des bennes pour le matériel et des brancards pour le transport du personnel et des blessés. À l'arrière de la salle de la gare d'arrivée sont visibles les départs de deux tunnels (effondrés) qui montaient sur plus d'un kilomètre vers le sommet de la Tête des Faux. Ces deux tunnels étaient en fait des tranchées maçonnées recouvert de poutres, de tôles ondulées et de terre. L'un était réservé aux piétons et dans l'autre circulaient des wagonnets tirés par un câble.

dans la gare
Le hall d'arrivée

le hall
Les restes de rails et le départ d'un des tunnels

En poursuivant sur le sentier, nous débouchons à la Roche du Corbeau (Rabenfelsen) à 1145 m d'altitude. Ce rocher, qui de loin n'a aucun signe particulier, a été transformé en fort retranché. Il est percé de part en part par un poste de combat. L'entrée, difficilement praticable, est située à l'est. Elle donne par un couloir sur une chambre munie d'embrasure pour mitrailleuse. Un couloir perpendiculaire donne accès à un observatoire. De petits abris sont disséminés tout autour de la roche du corbeau.

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La Roche du Corbeau

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Tranchée à la Roche du Corbeau

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L'entrée de la partie souterraine de la Roche du Corbeau

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Dans le tunnel

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La chambre de tir

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Un autre des couloirs souterrains

Depuis la Roche du Corbeau, le terrain marque une petite dépression avant d'entamer la rude montée vers le sommet. Dans la dépression est implanté le fortin "Eisen-Schmid" (la forge). Il s'agit de différents postes de combat bétonnés reliés entre eux par des tranchées. Cet endroit était bien en vue des observateurs français postés sur la Tête des Immerlins et devait subir de nombreux pilonnages d'artillerie.

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La Feste Eisen-Schmid

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L'entrée de la Feste Eisen-Schmid

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Un autre des abris de la Feste Eisen-Schmid

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La Feste Eisen-Schmid

Du fortin "Eisen-Schmid", le sentier grimpe en ligne droite vers le sommet de la Tête des Faux. Il faut délaisser le sentier et s'enfoncer dans les fourrés sur la droite. Nous y découvrons un mur de défense équipé de nombreuses embrasures de tir. À l'arrière de ce mur (à droite) se trouvent d'innombrables tranchées de liaison et de nombreux abris souterrains. Ce mur rappelle les murs d'enceinte des châteaux forts. Nous pouvons y voir une tranchée hors sol. Au lieu de s'enterrer (difficile de creuser du roc) comme sur d'autres fronts, les Allemands ont élevé un mur. Celui-ci monte jusqu'au fort du sommet. Sur l'arrière de ce mur a été construit un curieux bunker circulaire dont la dalle supérieure est soutenue par un gros pilier. Des embrasures de tir aménagées sur l'ensemble du pourtour permettaient de balayer l'ensemble du terrain environnant.

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La tranchée allemande allant vers le sommet

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Le mur de fortification allemand

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Le mur allemand

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Un des observatoires situés le long du mur

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Entrée d'abri à l'arrière du mur

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Dans cet abri

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Le bunker circulaire

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Le côté éventré de ce bunker

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Le pilier central soutenant le toit du bunker circulaire

En montant, nous débouchons devant la citadelle allemande à l'extrémité est du sommet de la Tête des Faux. Le mur vient ici se raccorder sur un gros bunker à deux étages. La partie supérieure de cette citadelle est constituée de sac de jute rempli d'un mélange de sable et de ciment. Ces sacs ont été pétrifiés par les intempéries. La toile de jute s'étant décomposée depuis belle lurette, il ne reste plus que le moulage interne. Le bunker semblable à un donjon possède trois entrées et de nombreuses embrasures de tir obturable par des volets métalliques. Le plancher interne en bois n'a cependant pas résisté au temps. Après le bunker, le mur de défense poursuit son cheminement vers le Gazon Quéda sur le flanc nord de la Tête des Faux. À l'arrière se distingue un nombre impressionnant d'abri et de casemates reliés entre eux par des tranchées bétonnées. Ces différents abris étaient aménagés en dortoirs, cuisine ou infirmerie. Même une chapelle y était installée. L'ensemble pouvait facilement abriter un effectif de plus de deux cents hommes.

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Le fortin allemand du sommet

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Postes de tir allemand au sommet

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L'arrière du fortin allemand du sommet

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Dans le fortin allemand du sommet (il manque le plancher en bois)

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Tranchée allemande au Sommet

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Les fortifications allemandes au sommet

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Les tranchées bétonnées allemandes

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Vestiges des constructions allemandes au sommet

À moins d'une trentaine de mètres à l'ouest de la citadelle allemande débute le secteur français. Face au donjon se trouve un fortin bétonné dont les deux entrées sont à l'ouest. C'est le poste d'observation le plus avancé des lignes françaises. Étonnamment, c'est un abri bien construit qui tranche avec les autres constructions des poilus Français. Car ici, comme sur l'ensemble du front vosgien, les abris français ont été construits avec les matériaux disponibles sur place (pierre, troncs d'arbres, tôles, etc.) et étaient plutôt précaires. Les Allemands se considéraient chez eux et devaient défendre la patrie contre l'envahisseur français. Ils construisaient donc du durable et pour leur état-major il n'était pas question de reculer. Pour les Français, il s'agissait de reconquérir l'Alsace et la Moselle perdues en 1871. Il fallait donc avancer et pour cela pas question de perdre du temps en construction d'abris. Ils resteront cependant durant quatre longues années immobiles dans ces abris et tranchées provisoires. Pour cette raison peu de vestiges subsistent donc du côté français. De plus, les troupes du Génie ont, pour éviter des accidents, comblé nombre de tranchées françaises. Celles-ci, non bétonnées, n'ont d'ailleurs pas trop bien résisté au temps comme nous pouvons le constater dans d'autres secteurs. Les tracés des tranchées sont cependant encore bien reconnaissables sur le flanc ouest de la Tête des Faux. Le sommet de la Tête des Faux est un pierrier dans lequel se reconnaît le fortin français. Il n'en subsiste que les rails de chemin de fer utilisés pour son toit et dans lesquels est plantée la croix sommitale. Sur le côté nord du sommet, un amas de rochers a été aménagé en poste d'observation. Ce poste s'est totalement écroulé et il faut un œil averti pour le reconnaître. Tout autour du sommet subsistent des kilomètres de fils de fer barbelé et des centaines de chevaux de frise dont les pointes présentent toujours autant de risques d'empalement qu'en 14/18.

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L'abri français faisant face au fortin allemand au sommet

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Vestige d'un abri français au sommet

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Les restes de l'abri français au sommet

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Le sommet de la Tête des Faux

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Les vestiges de l'observatoire français au nord du sommet

Du sommet, le sentier redescend vers l'ouest. Légèrement en contrebas se trouve un monument commémoratif. Nous pouvons y lire : "Ici sont tombés pour la France le 6 juillet 1916, le capitaine Demmler, le docteur Espagne, Jean-François Bouvier, Jean-Marie Renaud du 62e BCA". Probablement les victimes d'un obus tombé sur un abri situé à cet endroit.

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Le monument au sommet

Le sentier se poursuit en descente vers la petite Tête des Faux puis vers le cimetière Duchesne. Après le col séparant les deux Têtes des Faux, le sentier se transforme en chemin muletier pavé. Les troupes françaises ont construit un beau chemin pour approvisionner les troupes stationnées au sommet. De chaque côté de ce chemin se distinguent encore parfaitement les cheminements des tranchées et les emplacements des abris. Ceux-ci étaient très souvent établis dans des trous recouverts de bois et de terre.

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Tranchée française au sud du sommet

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Tranchée française au sommet

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Tranchées française dans la forêt au sud du sommet

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Le chemin muletier ravitaillant les premières lignes française

À l'emplacement du cimetière Duchesne était établi le camp arrière français. Le cimetière regroupe les tombes de 408 soldats français dont 116 sont regroupés dans un ossuaire. Il a été créé en 1924. Ces tombes sont accompagnées d'un monument commémoratif dédié à "Mes frères d'armes pour la Patrie. Le 14e BCA - juin 1915" et "Au commandant J. Duchesne, chef de bataillon 215e, mort pour la Patrie le 2 XII 14 à l'assaut de Grimaude". Le commandant Duchesne a été tué lors du premier assaut français sur la Tête des Faux qui permit la prise du sommet début décembre 1914. Depuis cet assaut, les chasseurs français sont restés maîtres de 95 % du sommet pour le restant de la guerre. Le cimetière, tout comme le sommet de la Tête des Faux est classé monument historique depuis 1921.

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Le cimetière Duchesne

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L'ossuaire du cimetière Duchesne

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Le monument du cimetière Duchesne

Du cimetière, nous empruntons le sentier descendant vers la ferme Surcenord d'où nous suivrons le chemin vers l'étang du Devin. La descente vers Surcenord traverse le secteur français, mais aucun vestige ne subsiste le long du sentier. À Surcenord, nous revenons dans le secteur allemand. En revenant sous le couvert forestier, nous croisons de nouveau des abris réalisés à l'aide de tôles ondulées. Sur la droite du chemin, nous croisons la gare du téléphérique König Ludwig. C'est une gare intermédiaire du téléphérique allant de Lapoutroie à la Roche du Corbeau. À moins qu'il s'agisse de la gare d'arrivée et qu'un deuxième téléphérique poursuivait la montée vers la Roche du Corbeau. Cette gare comprenait une salle des machines comme en témoignaient les charbons de moteurs électriques retrouvés à cet endroit.

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La station d'arrivée du téléphérique König Ludwig

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Dans la station d'arrivée

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La station König Ludwig

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Un des abris allemands le long du chemin

Un peu plus loin, le long du chemin, se trouve un grand abri qui a servi d'infirmerie comme l'indique le panneau apposé sur le fronton. L'utilisation de cet abri comme infirmerie a été contestée par certains auteurs, mais aucun n'a pu l'établir avec certitude.

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Le grand abri infirmerie

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La façade de ce grand abri

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Le couloir d'entrée de cet abri

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Les chambres de l'abri

Avant de déboucher à l'étang du Devin, nous passons devant le deuxième cimetière allemand. Ce cimetière, également désaffecté, a toujours le même aspect qu'en 1918. Il a récemment été restauré, surtout la chapelle, par l'amicale du 152e RI stationné à Colmar. En plus du portail d'entrée et de la chapelle, il reste sur place quelques stèles. Autour du cimetière subsistent quelques ruines d'abris témoignant de l'importance du camp arrière établi autour de l'étang du Devin.

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Le cimetière allemand du Rabenhuhl

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La chapelle du cimetière

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Stèles funéraire

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Détail d'une des stèles

Ces photographies ont été réalisées en mai 2010.

 

Y ACCÉDER:

Au village du Bonhomme, à côté du cimetière, prendre le chemin montant au gîte de l'étang du Devin où vous laisserez la voiture. Suivre ensuite le chemin vers l'étang du Devin (rester sur le chemin de gauche). De là, prenez le sentier partant en face de l'abri pour monter au sommet de la Tête des Faux. Suivez le sentier vers le cimetière Duschesne puis descendez vers Surcenord. Revenez ensuite par le chemin vers l'étang du Devin.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 22 août 2010

Cette page a été mise à jour le 10 février 2015