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Le central téléphonique de Sentheim

L'offensive de l'armée française au début de la guerre en août 1914 permet la libération du sud de l'Alsace jusqu'à Mulhouse avec les vallées de St-Amarin et de Masevaux. La contre-offensive allemande de septembre 1914 feront reculer l'armée française. Mais les vallées de Masevaux et de St-Amarin resteront française. Le front va s'enliser au début des vallées au niveau des villages de Burnhaupt-le-bas et de Cernay.

Fin décembre 1914, débute la bataille du Hartmannswillerkopf (HWK) qui monopolisera les forces française et allemandes jusqu'en janvier 1916. La vallée de Masevaux sera de ce fait relativement à l'abri. Avec la vallée de St Amarin, elle servait de voie de ravitaillement à l'armée française. Une route reliant Masevaux à Bitschwiller-les-Thann fut construite à travers la montagne. Cette route dénommée "Route Joffre" relie toujours les deux vallées.

la galerie
La galerie principale

la galerie

L'état-major des armées française établi son quartier général au château Bian à Sentheim. Ce village était situé à une demi-douzaine de kilomètres du front passant à Burnhaupt-le-haut et à plus de vingt kilomètres du HWK. Afin de rester en liaison avec les postes de combat, l'armée française établi un vaste réseau téléphonique. Etant d'importance stratégique, celui-ci bénéficia d'une importante protection. C'est ainsi que le central téléphonique de Sentheim fut enterré sur le flanc de la colline du Rollenberg. Le versant de cette colline faisant face à Sentheim était à l'abri des tirs de l'artillerie allemande. Pour faciliter l'accès au quartier général, l'armée fit construire un pont sur la Doller en face de la colline.

l'entrée actuelle
L'entrée actuelle du central (l'ouverture avoisine les 2m de hauteur)

le couloir
Le couloir d'accès central

Le central téléphonique est constitué d'une grande galerie parallèle au flanc de la colline. Cette galerie a une longueur de 24,85 m pour une largeur de 2,40 m. Son plafond est vouté avec une hauteur sur les côtés de 1,80 m et de 2,42 m au centre. L'accès à cette galerie s'effectue au travers de trois couloirs perpendiculaires débouchant à flanc de colline. Un couloir est placé à chaque extrémités et le troisième est disposé exactement au centre. Chaque couloir a une largeur de 1,50 m et une hauteur de 2 m. Le début du couloir (sur 6,50 m de longueur) est brut de taille. Il est ensuite prolongé sur 1,50 m par un couloir maçonné d'une largeur de 90 cm et haut de 2 m qui débouche sur la galerie.

le plan

Dans le prolongement du couloir d'accès central part un autre couloir de 85 cm de largeur. Ce couloir a un plafond voutée culminant à 2,17 m. Il débouche au bout de 3,40 m sur une petite salle. Cette salle a une longueur de 2,40 m, une largeur de 2,35 m et une hauteur de 2,42 m. En face de l'entrée de cette salle se trouve dans un réduit de 1 m sur 0,85 m, la base d'un puits ascendant. Celui-ci est actuellement bouché comme les deux couloirs d'accès aux extrémités de la galerie principale. Ce puits est équipé de barreaux métalliques scellés dans l'angle droit du mur du fond. Il devait servir d'issue de secours. Le puits et la salle présentent une forte calcitation.

la petite salle
La petite salle

couloir d'accès à la petite salle
Le couloir d'accès à la petite salle

L'abri a été construit par creusement du substrat rocheux de la colline. Dans les galeries creusées a été coulé une dalle en béton puis des murs ont été réalisé à l'aide de briques d'une vingtaine de centimètres de longueur. Les murs sont constitué d'une double rangée de briques. L'espace entre les murs et le rocher a été comblé avec des gravats. Les voûtes ont été construites par coffrage soutenant les briques qui ont été recouvert par une couche en béton. Au niveau des ouvertures, les linteaux ont été réalisé par des rails de chemin de fer disposé tête bèche. Aucune ouvertures destinées à l'aération ou l'évacuation des fumées n'existe. Les couloirs d'accès à la galerie sont droit. Ils ne sont donc pas conçu pour assurer une protection contre les tirs. Cela n'a pas été jugé utile car le versant de la colline n'était pas sous le feu allemand. Les soins apportés à la construction de cet ouvrage n'ont pas empêché les infiltrations d'eau. Ces infiltrations ont été présent dès le creusement de l'abri comme en témoignent les rigoles de drainage existant à la base des murs. Le travail dans ce central téléphonique devait être partiellement éprouvant.

la 1ere entrée
Le couloir de la 1re entrée

la 3e entrée
Le couloir de la 3e entrée

Après la première guerre mondiale, l'armée abandonne l'ouvrage. Celui-ci reprend du service en juin 1940. Le 18 juin, quatre jeunes de Sentheim (Eugene et François Kieffer, Roger Hostetter et Pierre Dangel), voyant les évènements prendre une mauvaise tournure, en dégagent les entrées. Les 19 et 20 juin 1940, 200 villageois s'y refugient afin de se protéger des combats de la bataille de Sentheim. Au fil des ans, les éboulements et glissement de terrain rebouchèrent les entrées. En 2004, les bénévoles de la Commission Communale Archives et Patrimoine réhabilitèrent l'ouvrage en le dégageant.

Ces photographies ont été réalisées en avril 2009.

 

Y ACCÉDER:

A Sentheim, rendez-vous au départ du sentier géologique. Après le pont sur la Doller, prendre le chemin à droite vers le chemin de croix. Le central téléphonique est situé derrière la station n° 2 du chemin de croix.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

Cette page a été mise en ligne le 10 avril 2010

Cette page a été mise à jour le 4 février 2015