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Le temple de Janus

Malgré un pillage en règle durant le Moyen-âge, les vestiges de ce monument antique restent impressionnants. Deux murs, disposés à angle droit, haut de 23,75 m, forment avec les fondations de deux autres murs un bâtiment carré.

le temple

Ces deux murs, l'un d'une longueur de 16,25 m, l'autre de 16,75 m, sont les vestiges de la cella d'un temple gallo-romain. L'un des murs est orienté à l'ouest et l'autre au sud. Ils ont une épaisseur de 2,20 m au niveau de la base et s'affinent en montant. La partie inférieure du mur ouest possède, à l'intérieur, deux grandes niches en arcade large de 3 m et haute de 5,60 m. La cloison du fond de ces niches, épaisse de 65 cm, a été démolie au Moyen-âge laissant, aujourd'hui, deux trous béants dans la façade. Entre ces deux niches se trouve une troisième, large de 1,80 m et haute de 3,40 m. Sur le côté extérieur du mur étaient aménagées quatre niches à fond plat, hautes de 2,45 m, large de 1,10 m et profondes de 50 cm.

côté interne
Côté interne de la cella

encore le côté interne

Le côté intérieur du mur sud possède, en son centre, une grande niche de 3 m de large et de 5,60 m de hauteur dont le fond a subi le même sort que les grandes niches du mur ouest. Cette grande niche était entourée de deux niches de dimension identique à la troisième niche du mur ouest. Côté extérieur, ce mur possède quatre niches à fond plat identique à ceux du mur ouest. Dans la partie supérieure, les deux murs sont percés de trois fenêtres qui avaient à l'origine 1,10 m de hauteur pour 65 cm de largeur. Ces fenêtres possédaient un linteau en bois surmonté d'un arc de décharge en maçonnerie. Nous pouvons supposer que les deux murs manquants avaient une configuration similaire. La cella possédait un toit dont nous ignorons la forme et la hauteur. Certains archéologues du XIXe siècle pensaient que le monument avait initialement une hauteur de 28 m.

le mur ouest
Le mur ouest

La cella était entourée d'une galerie large de 5,30 m recouverte d'un toit. Les poutres de ce toit venaient s'encastrer dans la double rangée de trous visible actuellement sous les fenêtres. Les reconstitutions effectuées montrent un toit à une seule pente s'appuyant au mur de la cella à 13 m de hauteur pour atteindre une hauteur de 9 m côté extérieur de la galerie. Les vestiges retrouvés font penser que le côté externe de la galerie se composait d'une rangée de dix colonnes par côté. Nous ignorons par contre si les colonnes débutaient au niveau du sol ou s'ils s'appuyaient sur un mur bas.

mur sud
Le mur sud

Le temple a une forme typiquement gauloise. Il correspond à un fanum. La technique de construction est par contre typiquement romaine et est datable du 1er siècle apr. J.-C.. La première mention écrite du monument apparait dans un arrêt du parlement de Paris de 1286 réglant un différend entre le clergé d'Autun et Robert II. Le "Plan et Pourtraict de la ville d'Autun" de François de Belleforest en fait mention en 1575. Un plan de 1581 réalisé par St Julien de Baleure indique un bâtiment possédant encore trois murs. Un arrêté du 1er juillet 1655 en interdit l'exploitation en tant que carrière de pierre. En 1715, l'abbé Germain procède à des fouilles et publie une description. Il prétend avoir retrouvé le perron du temple au niveau du mur est.

le temple

À partir de 1844, de nouvelles fouilles sont entreprises. Un aqueduc est dégagé et des fondations de murs sont découvertes aux alentours. Trois murs d'enceinte concentriques sont mis à jour. De nombreux objets romains dont un bronze de Néron et des éléments de mosaïques sont retrouvés. Les fouilles effectuées en 1871 par J.G. Bulliot mettent en évidence autour du temple un important quartier d'habitation. En 1874, le temple est restauré par J. Roidot-Deléage sous la direction de l'architecte M. Daumet.

Des prospections aériennes et des sondages archéologiques effectués à partir de 1976 ont permis la découverte à proximité du temple d'un théâtre, d'au moins sept autres temples ou chapelles, de thermes et de divers bâtiment.

janus

Le monument fut associé au dieu Janus par St Julien de Baleure par interprétation du nom du lieu, la Genetoye, où il s'élève. Janus est une divinité romaine qui préside aux commencements et aux passages. Il est le dieu des portes et préside à l'ouverture de l'année et de la guerre. Il est représenté avec deux visages, tourné l'un vers le passé et l'autre vers l'avenir. Aucun élément archéologique ne permet cependant de relier ce temple au dieu Janus ou à quelque autre dieu d'ailleurs. Nous ignorons totalement à qui était dédié ce temple et nous ne savons pas quelles statues avaient pris place dans les différentes niches des murs.

détail côté interne

Ces photographies ont été réalisées en décembre 2011.

 

Y ACCÉDER:

À Autun, prendre la direction de Château-Chinon et de Nevers. Le temple de Janus est indiqué à la sortie d'Autun.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

Cette page a été mise en ligne le 14 janvier 2012

Cette page a été mise à jour le 23 février 2015