Les mégalithes de la Côte des Légendes

Bien que désigné officiellement comme dolmen, il s'agit probablement d'une allée couverte complétée, au-delà de la dalle de chevet, d'une cella. Celle-ci, large de 0,80 m, est circonscrite par deux orthostates. Longue de 7,85 m et large de 1,20 m, la chambre n'est plus que délimitée par trois orthostates et la dalle de chevet. Il subsiste une dalle de couverture qui a basculé dans la chambre. La chambre est orientée selon un axe sud-sud-ouest/nord-nord-est avec l'entrée disposée du côté nord, ce qui est inhabituel.

Les terrassements réalisés pour la construction d'une maison ont mis à jour des silex taillés et des tessons de céramique néolithiques. Les restes d'un vase campaniforme témoignent d'une réutilisation du monument au chalcolithique (2500 à 2000 av. J.-C.). Le dolmen de Lilia a été classé Monument historique en 1959.

Ce menhir situé dans l'estran témoigne de la remontée du niveau de la mer depuis le néolithique. Son sommet se situe 6,50 m en dessous de la marée la plus haute. Il n'est donc visible que lors des marées basses. Constitué de granite local, il a une hauteur de 1,90 m, une largeur de 1,10 m et une épaisseur de 0,50 m. Il est également nommé menhir de Men Ozach, la pierre du patriarche, ou "la bonne sœur" à cause de son revêtement d'algues.

Il subit en 1981 une profanation. Des ignorants l'avaient prélevé pour l'utiliser dans un enrochement. La mairie l'a récupéré et l'a réimplanté approximativement à son emplacement d'origine.

L'allée couverte de Lerret ou de Porz Huel a été identifiée en 1913 par Alfred Devoir. Elle est située sur l'estran de l'estuaire de la rivière Quillimadec et se trouve immergée à chaque marée haute. L'allée couverte, orientée nord-sud, est longue d'environ 15 m. Sa largeur est de 1,50 m au niveau de son entrée, située au nord, et de 3 m au niveau de la dalle de chevet. Elle est constituée de vingt orthostates, dont sept sont couchés, et une dalle de chevet. Il subsiste deux dalles de couvertures partiellement tombées dans la chambre. Dans la partie sud, deux dalles sont couchées dans la chambre sans qu'il soit possible de déterminer s'il s'agit d'orthostates ou de dalles de couverture. L'orthostate le plus haut a une hauteur de 1,10 m.

Daté du néolithique récent (3500 à 2800 av. J.-C.) elle fut fouillé en 1926 et en 1965. Bien que les couches archéologiques aient été emportées par les marées, il y fut découvert un anneau disque en schiste et un poignard en silex.

Bien que dénommé dolmen, nous avons ici bien une allée couverte. Orientée nord-sud, cette allée couverte est longue de 10,50 m pour une largeur interne d'environ 1,50 m. Il n'en reste que douze orthostates et une dalle de couverture. Un plan dressé en 1864 par W.C. Lukis indique la présence de trois orthostates supplémentaires à l'angle nord-est qui ont depuis disparu ou ont été ensevelis. Les dimensions de la dalle de couverture diffèrent selon les sources. Christophe Paulin de la Poix, Chevalier de Freminville, qui fut le premier à décrire le monument au début du XIX^e siècle, indique pour cette dalle une longueur de 4,55 m, une largeur de 2,27 m et une épaisseur de 0,80 m. L'affiche située à proximité du site indique une longueur de 3,90 m, une largeur de 2,50 m et une épaisseur de 0,75 m. François Demnard dans son livre "Mégalithes du Pays Pagan, Léon, Finistère Nord" donne une longueur de 4,20 m, une largeur de 2,60 m et une épaisseur de 0,70 m. Cette dalle de couverture est soutenue par quatre orthostates. Son poids avoisine les 20 t.

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(© Vinig Abalan)

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(© Vinig Abalan)

Actuellement l'orthostate le plus élevé à une hauteur hors sol de 1,20 m. En 1907, Paul du Châtellier indiqua pour les orthostates une hauteur de 1,90 m. La chambre a donc depuis été comblée par des sédiments. Un orthostate disposé perpendiculairement à l'axe du monument du côté sud-ouest peut être considéré comme la dalle de chevet. La chambre semblant se prolonger au-delà de cette dalle de chevet, il est probable que cette allée couverte possédait une cellule terminale comme l'allée couverte de l'estran de Kernic. Le site fut mis en valeur en 2020 par les bénévoles du Patrimoine de Béva Er Vro.

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(© Vinig Abalan)

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(© Vinig Abalan)

Le menhir de Pontusval, dénommé Men-Marz, est le 4^e plus haut menhir de Bretagne et figure parmi les dix plus haut de France. D'une hauteur de 8,35 m, il est large, à la base, de 3,40 m et épais de 1,50 m. Son volume est estimé à 28 m³ et son poids avoisine les 80 t. Figurant sur le cadastre de 1818, il fut décrit pour la première fois par Christophe Paulin de la Poix, Chevalier de Freminville, en 1844. Acquis par l'état en 1881 pour la somme de 100 francs, il fut classé Monument historique en 1889.

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(© Vinig Abalan)

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(© Vinig Abalan)

Ce menhir fut christianisé au haut Moyen-âge par la gravure d'une croix grecque sur sa face est à une hauteur de 1,44 m au-dessus du sol. Au XVII^e ou au XVIII^e siècle, le menhir fut coiffé par une croix latine en pierre. Celle-ci tomba en 1994 et fut remplacée à l'identique par les Bâtiments de France en 1996. Ce menhir est souvent dénommé menhir de Men-Marz, mais ce nom se rapporte en réalité à un rocher situé un peu plus loin. Men-Marz est également traduit par "pierre du miracle" sur la plupart des documents, mais en breton "pierre du miracle" se dirait Men Ar Burzhud ou Men-Burzhud. Men-Marz se traduit en réalité par "pierre de la frontière".

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(© Vinig Abalan)

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La croix grecque gravée sur le menhir
(© Vinig Abalan)

Une vieille légende, recueillie au début du XX^e siècle par Georges Guénin, nous apprend que dans les temps jadis la mer ravageait les terres de Saint-Pol-Aurélien (mort le 12 mars 594) et ceux de sa sœur. Pour y mettre fin, Saint-Pol-Aurélien s'en alla alors au rivage où il fit planter des pierres. Il ordonna aux eaux de ne jamais dépasser les limites qu'il venait de fixer. Une des pierres plantées par sa sœur s'éleva alors comme une immense colonne et depuis lors la mer obéissante a toujours respecté l'ordre qu'elle avait reçu.

Une tradition apparemment toujours vivante consiste à lancer des cailloux dans la cuvette présente à 5 m de hauteur de la face sud. Si un homme réussit son lancer, il est assuré d'avoir un héritier dans l'année. Si une jeune fille le réussit, elle se marie dans l'année.

Cette allée couverte également nommée allée couverte de Guinirvit, se trouve à 3,50 m sous le niveau de la plus haute marée. Elle a été visitée en 1896 par Paul du Châtellier. En 1912, Alfred Devoir y vit un dolmen à galerie avec des chambres latérales. En 1920, le commandant Morel en dressa le premier plan. Pierre Roland Giot demanda en 1957 son classement aux Monuments historiques qui intervint en 1960. Ce n'est finalement qu'en 1983 qu'elle fut fouillée de manière scientifique par Y. Lecerf.

L'allée couverte est orientée vers le sud-ouest en direction du bas de la plage. À l'époque néolithique, l'entrée donnait sur la rivière qui coulait dans la vallée peu profonde devenue depuis un estuaire. Elle est constituée d'une chambre longue de 9,70 m et large de 1,60 m et d'une cellule terminale de forme triangulaire longue de 3 m et large, au niveau de la dalle de chevet, de 1,50 m. Délimitée par sept orthostates, cette cellule est légèrement infléchie vers le nord-est. La chambre était délimitée par quinze orthostates. Il en manque cinq actuellement, deux du côté ouest et trois du côté est. Cinq de ces orthostates ont été étêtés et les orthostates du côté ouest penchent légèrement vers l'intérieur de la chambre. La dalle de chevet a une longueur de 1,60 m, une hauteur de 1,50 m et une épaisseur de 0,75 m. Son poids est estimé à plus de 4 t. L'entrée est en partie obstruée par une dalle disposée sur chant perpendiculairement à l'axe de la chambre.

Cette allée couverte était enfouie sous un tumulus de 22 m sur 6 m délimité par une rangée de petites dalles verticales. Ce tumulus, dont la hauteur est estimée à 1,50 m, a été emporté par la mer. Devant l'entrée de l'allée, au sud-ouest, se trouvait une esplanade rectangulaire non couverte. Cette esplanade, dont les dimensions sont estimées à 7,20 m de longueur et à 5 m de largeur, était délimitée sur trois côtés par des dalles verticales dont il en subsiste quatre. Ce type d'esplanade est inhabituel en Bretagne.

Bien que fortement endommagées par les marées et par la construction à proximité de cales par des goémoniers, les fouilles permirent la découverte de céramique de type Seine-Oise-Marne à fond plat, des fragments de gobelet campaniforme, des pendeloques en fibrolite et des pointes de flèches en silex. La construction de cette allée couverte a été datée du néolithique récent (3500 à 2800 av. J.-C.).

Ce menhir est également nommé menhir de Kergoarat ou de Saint-Eden. Haut de 7 m, il est classé Monument historique depuis 1909. Sur sa face ouest, en partie basse sont gravées une trentaine de cupules. Les deux trous situés sur la face est sont eux par contre d'origine naturelle.

Selon la légende, il serait dressé sur un trésor. Celui-ci serait accessible lorsque sonnent les douze coups de minuit le jour de Noël et au dimanche des Rameaux. Les rochers situés à proximité du menhir sont appelés "Rochers de feu". Ils comportent des cavités naturelles dénommées "Écuelles du Sabbat" probablement en souvenir de feux qui y étaient allumées à l'époque mérovingienne.

Cette allée couverte, qui se nomme également dolmen de Cosquer ou de Creach-Gallic, fut décrite pour la première fois par Christophe Paulin de la Poix, Chevalier de Freminville. Il y découvrit une urne grossière en terre gris-brun contenant des restes incinérés et une urne avec une vingtaine de haches et de lingots en bronze. Des plans du dolmen furent dressés par William Collings Lukis en 1864, par Paul du Châtellier en 1881 et par Étienne Morel en 1926. Il fut classé Monument historique en 1883 et en 1920.

Il s'agit d'une allée couverte à entrée latérale donc la partie nord fut détruite par la construction de la route. La chambre, orientée nord-ouest/sud-est, fait actuellement 3 m de longueur pour une largeur de 1,60 m. Elle est délimitée par quatre orthostates d'une hauteur de 1,20 à 1,40 m du côté sud-ouest et par un orthostate du côté sud-est. Elle est recouverte par une dalle de couverture longue de 3,45 m et large de 2,45 m. Une autre dalle disposée dans le prolongement de la chambre vers le sud-est pourrait également être une dalle de couverture.

Je remercie monsieur Vinig Abalan pour ces photographies du dolmen de Dievet et du menhir de Men-Marz

D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".

Pour le dolmen de Lilia, prendre à Plouguerneau la D71 en direction de Lilia. Le dolmen se trouve au centre du village dans un parc à côté de la mairie.

Du dolmen de Lilia, poursuivre la route et prendre, au niveau de l'église, à gauche, la rue de Saint-Cava (Hent Treaz) qui mène à la plage de Saint-Cava. En fonction de la marée, vous pourrez y apercevoir le menhir de Saint-Cava.

Pour l'allée couverte de Lerret, prendre à Guissény, la D10 en direction de Kerlouan. Après avoir longé l'estuaire, prendre à la fourche à gauche. Prendre ensuite la 2^e route à gauche, puis deux fois à gauche. Arrivée au bord de l'estuaire, garez-vous au niveau de la plage. Suivre ensuite le sentier côtier vers l'ouest pour trouver l'allée couverte.

Pour atteindre le dolmen du Dievet, prendre au centre-ville de Plounéour-Trez, la rue Saint-Pierre puis suivre le fléchage. Le dolmen se trouve à gauche dans un pré à proximité du croisement avec le chemin de Dievet.

Le menhir de Men-Marz se trouve au 10, rue du menhir à Plounéour-Brignogan-Plages.

Pour atteindre l'allée couverte de l'estran ou de Guinirvit, prendre à Plouescat la D30 en direction de Porz Meur. Au rond-point à la sortie de Plouescat, prendre à gauche la rue Lanrial. Poursuivre sur cette route jusqu'à Porz Meur et prendre à gauche la rue Pen an Theven en direction du camping de la baie de Kernic. Garez-vous sur le parking à l'entrée du camping. L'allée couverte se trouve sur la plage accessible par le sentier partant du parking.

Pour le menhir de Cam Louis, prendre à Plouescat la D330 en direction de Poulfoën/Kerfissien. Avant la sortie de Plouescat, au niveau de la fourche, prendre à gauche la rue Lesmelchen Bian (direction "Baradozic"). Poursuivre sur cette route en restant sur la route principale jusqu'à Kerscuarnec. Au niveau de ce hameau, prendre dans un virage à gauche le chemin partant à droite qui mène à la plage de Cam Louis d'où le menhir est accessible par le sentier côtier.

L'allée couverte de Treguelc'hier est accessible en prenant à Plouider la D125 en direction de Goulven. Après être sortie de Plouider, prendre la 1^re route à droite. Prendre ensuite à chaque embranchement à gauche jusqu'à l'allée couverte.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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